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Sésame et les lys: des trésors des rois, des jardins des reines - 10

Süzlärneñ gomumi sanı 4557
Unikal süzlärneñ gomumi sanı 1675
35.4 süzlär 2000 iñ yış oçrıy torgan süzlärgä kerä.
47.9 süzlär 5000 iñ yış oçrıy torgan süzlärgä kerä.
53.6 süzlär 8000 iñ yış oçrıy torgan süzlärgä kerä.
Härber sızık iñ yış oçrıy torgan 1000 süzlärneñ protsentnı kürsätä.
  interpréter tous les sentiments possibles des hommes et des anges», et
  cet autre, à Turin, «qui prêchait à quinze vieilles femmes qu'elles
  étaient, à Turin, les seuls enfants de Dieu». (Note du traducteur.)]
  [Note 70: Mais les actes cependant ne suffisent pas: «Avec sa main
  droite le Christ nous bénit, mais nous bénit sous condition: Fais ceci
  et tu vivras, ou plutôt dans un sens plus strict: «_Sois ceci et tu
  vivras._» Montrer de la pitié n'est rien, _être pur en action n'est
  rien_, tu dois être pur aussi dans ton cœur». (_Bible d'Amiens_, IV,
  54). Le texte de Sésame et celui de la _Bible d'Amiens_ ne me
  paraissent pas d'ailleurs inconciliables. Ce qui doit être bon, c'est
  l'être même. Or un désir de bonté, suivi d'un acte mauvais, ne peut
  pas suffire à constituer la bonté de l'être, car l'acte mauvais est
  alors causé par quelque chose de mauvais qui est en nous. Voilà pour
  Sésame. Et pour la _Bible d'Amiens_: Mais l'acte bon ne doit pas être
  différent de notre moi profond, il ne doit pas être bon d'une manière
  purement formelle. Il doit exprimer la bonté de l'être. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 71: Cf. _Bible d'Amiens_, IV, 56, 59. «Je ne sais ni ne tiens à
  savoir à quelle époque la théorie de la justification par la Foi se
  trouve fixée, etc.; elle reste aujourd'hui le plus méprisable des
  emplâtres populaires mis sur chaque déchirure de la conscience, etc...
  Si vous devez croire que quoi que vous commettiez d'insensé ou
  d'indigne, cela pourra, grâce à vos doctrines, être raccommodé et
  pardonné, moins vous croirez en un monde spirituel et surtout moins
  vous en parlerez, mieux cela sera.» (Note du traducteur.)]
  [Note 72: Cf. la _Bible d'Amiens_, III, § 41. (Note du traducteur.)]
  [Note 73: Allusion probable à S. Jude, XII. «Ceux-là sont des nuées
  sans eau.» Cf. On the old Road, et Unto this last: «Les nuages sont le
  réservoir de la pluie et s'ils ne donnent pas de pluie, etc.», § 74.
  (Note du traducteur.)]
  [Note 74: S. Luc, II, 52: «Malheur à vous, Docteurs de la Loi! parce
  que vous avez pris la clef de la science; vous n'êtes pas entrés
  vous-mêmes et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient.» Ce
  verset de S. Luc est ainsi expliqué par Renan: «Les pharisiens
  excluent les hommes du royaume de Dieu par leur casuistique méticuleuse
  qui en rend l'entrée trop difficile, et décourage les simples.» (Vie
  de Jésus, page 350 des premières éditions, note 3.) (Note du
  traducteur.)]
  [Note 75: «Tel qui donne libéralement devient plus riche,
  Et tel qui épargne à l'excès ne fait que s'appauvrir.
  L'âme bienfaisante sera rassasiée
  Et celui qui arrose sera lui-même arrosé.»
  (Proverbe, XI, 24, 25). (Note du traducteur.)]
  [Note 76: Allusion aux versets de saint Mathieu qui resteront à tout
  jamais le plus amusant portrait du maître de maison exagérément
  formaliste, de celui dont les invités disent avec raison: Il est
  terrible. Voici ce passage: «Le Roi entrant pour voir ceux qui étaient
  à table, il aperçut un homme qui n'avait pas revêtu d'habit de noce.
  Il lui dit: «Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de
  noce?» Cet homme garda le silence, alors le Roi dit aux serviteurs:
  «Liez-lui les pieds et les mains et jetez-le dans les ténèbres du
  dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a
  beaucoup d'appelés et peu d'élus». (S. Mathieu XXII, 12, 13, 14.)
  (Note du traducteur.)]
  [Note 77: L'Éducation moderne consiste la plupart du temps à rendre
  chacun capable de penser de travers sur tous les sujets imaginables qui
  ont de l'importance pour lui. (Note de l'auteur.)]
  [Note 78: De tels passages paraissent aux petits esprits l'œuvre d'un
  petit esprit; les grands esprits au contraire reconnaîtront que c'est,
  en morale, la conclusion à laquelle aboutissent tous les grands
  esprits. Seulement ils pourront regretter (pour les autres) que Ruskin
  s'explique aussi peu et donne cette forme un peu bourgeoise et un peu
  courte à des vérités qui pourraient être présentées moins
  prosaïquement. Cf. (pour cette manière d'exposer une vérité en la
  rapetissant volontairement, en lui donnant une apparence offensive de
  lieu commun démodé) _Bible d'Amiens_, IV, 59: «Toutes les créatures
  humaines qui ont des affections ardentes, le sens commun et l'empire sur
  soi-même, ont été et sont naturellement morales... un homme bon et
  sage diffère d'un homme méchant et idiot, comme un bon chien d'un
  chien hargneux.» Ruskin, quand il écrit, ne tient jamais compte de Mme
  Bovary, qui peut le lire. Ou plutôt il aime à la choquer et à lui
  paraître médiocre. (Note du traducteur.)]
  [Note 79: Le «Library Edition» indique comme référence: Emerson:
  «To Rhea».]
  [Note 80: Dans Henry VIII.]
  [Note 81: Caïphe, éternellement étendu en croix en travers du chemin,
  pour avoir conseillé aux Juifs la crucifixion de Jésus. Selon Dante
  son beau-père Ananias et tous ceux qui assistaient au conseil où fut
  résolu le supplice de Jésus subissent la même peine. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 82: Nicolas III (Jean-Gaetan Orsini), que Dante aperçoit les
  pieds flambants hors d'un trou au fond duquel il est plongé, la tête
  en bas. Nicolas III entendant la voix de Dante croit d'abord que c'est
  Boniface VIII. Mais Virgile ordonne à Dante de le détromper, Nicolas
  III avoue alors à Dante qu'il fut simoniaque et Dante lui répond: «Or
  ça, dis-moi quel trésor Notre Seigneur voulut-il de S. Pierre, avant
  de mettre les clefs en son pouvoir? Il ne lui demande rien, sinon:
  Suis-moi.
  
  Ni Pierre, ni les autres n'enlevèrent à Matthias son or et son
  argent....
  Reste donc là, car tu es justement puni, et garde bien ta richesse
  mal acquise...
  Et n'était que me retient encore le respect des clefs souveraines que
  tu tins dans la douce vie,
  J'userais de paroles encore plus sévères...
  Il vous a vus, pasteurs, l'Évangéliste, lorsqu'il aperçut celle qui est
  assise sur les eaux se prostituant aux rois.
  Ah! Constantin, de quels maux fut la source, non ta conversion,
  mais la dot que reçut de toi le premier pape opulent.
  
  Ces paroles (que je cite d'après la traduction de la Divine Comédie
  par Brizeux) plurent à Virgile. Il ne semble pas qu'elles produisirent
  le même effet à Nicolas III, car «tandis que je lui chantais ces
  notes, dit Dante, soit colère ou conscience qui le mordit, il secouait
  fortement les pieds.» (Note du traducteur.)]
  [Note 83: Jérémie, IV, 3. (Note du traducteur.)]
  [Note 84: Comparez § 13, Ci-dessus. (Note de l'auteur.)]
  [Note 85: Voir plus bas la note dans la 2e partie de Sésame (Des
  jardins des Reines), page 212.]
  [Note 86: Et c'est encor Seigneur le meilleur témoignage
  Que nous puissions donner de notre dignité
  Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge, etc.
  (Baudelaire, _les Phares._)
  (Note du traducteur.)]
  [Note 87: Cf. dans l'admirable _Livre de mon ami_ d'Anatole France: «À
  la bonne heure, m'écriais-je, voilà l'éclat des passions. Les
  passions il n'en faut pas médire. Tout ce qui se fait de grand en ce
  monde se fait par elles. Ma fille... ayez des passions fortes,
  laissez-les grandir et croissez avec elles. Et si plus tard vous devenez
  leur maîtresse inflexible, leur force sera votre force et leur grandeur
  votre beauté. Les passions, c'est toute la richesse morale de
  l'homme.» (Note du traducteur.)]
  [Note 88: Cf. _Bible d'Amiens_: «Un monastère sans art, sans lettres
  et sans pitié.» (Note du traducteur.)]
  [Note 89: I S. Pierre, 12. (Note du traducteur.)]
  [Note 90: Allusion à l'anéantissement de la Pologne (1864.) (Note du
  traducteur.)]
  [Note 91: La «Library Edition» nous apprend qu'il y a ici une allusion
  à l'intérêt (dont font foi les Journaux d'octobre et novembre 64)
  soulevé cette année même (1864) dans le public par l'assassinat de M.
  Briggs sur la ligne du North London. Matthew Arnold plaisante sur la
  démoralisation de notre classe causée par la tragédie de Bow (dans sa
  préface de 1865 à l'Essai sur la critique). (Note du traducteur.)]
  [Note 92: Allusion, dit la «Library Edition», à la guerre de
  Sécession et à l'interruption du trafic du coton causée par le blocus
  des ports du Sud. (Note du traducteur.)]
  [Note 93: Allusion, selon la même édition, aux guerres de 1840 et 1856
  causées par l'opposition de la Chine au trafic de l'opium.]
  [Note 94: Voir la note à la fin de la conférence. Je l'ai fait
  imprimer en gros caractères parce que, depuis qu'elle a été écrite,
  le cours des événements l'a peut-être rendue plus digne d'attention.
  (Note de l'auteur.)]
  [Note 95: Malheureusement la «Library Edition» ne nous indique pas à
  quel fait contemporain ceci est une allusion.(Note du traducteur.)]
  [Note 96: Le nouvel ambassadeur que l'Angleterre venait d'envoyer en
  Russie, l'année même des massacres de Pologne, qui est aussi l'année
  où a été prononcée cette conférence, La «Library Edition» nous
  donne le nom de cet ambassadeur: Sir Andrew Buchanam. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 97: Allusion à Timothée, VI, 10, passage auquel Ruskin fait
  souvent allusion. Notamment dans On the old Road, III, 152; dans Stones
  of Venice, I, V, 90: «_L'amour de l'argent_, le péché de Judas et
  d'Ananias, est assurément la racine de tout mal parce qu'il endurcit le
  cœur, mais la convoitise «qui est idolâtrie» (allusion à
  Colossiens, III, 5), le péché d'Achab.. qui cause bien plus de maux,
  mais est moins incompatible avec le christianisme.» Dans _Unto This
  Last_ l'allusion est faite presque de la même manière que dans notre
  texte de Sésame: «Les écrits que (en paroles) nous déclarons divins,
  non seulement dénoncent _l'amour de l'argent comme la source de tout
  mal_, etc., etc., et nous ne nous en mettons pas moins à étudier la
  science de devenir riche comme le chemin le plus court pour arriver au
  bonheur de la nation.» Sur le péché d'Ananias, voir notamment
  Sésame, III, The mystery of Life, § 135, et On the old Road, II, § 72
  (The Cestas of Aglaia.) (Note du traducteur.)]
  [Note 98: Cf. S. Luc, X, 30 et suivants.]
  [Note 99: Allusion probable mais vague à Rois, XII, 14, discours que
  tient Roboam, contrairement aux conseils des vieillards, mais conforme
  au conseil des jeunes gens qui lui avaient dit: «Dis-leur: mon père
  vous a châtiés avec des fouets, mais moi je vous châtierai avec des
  fouets garnis de pointes.» (Note du traducteur.)]
  [Note 100: Cf. Munera Pulveris, 65. (Note de l'auteur.)]
  [Note 101: «Nous connaîtrions plus de nous-mêmes et du Christianisme
  si nous étions plus souvent soumis à cette épreuve.» (_Bible
  d'Amiens_, III). (Note du traducteur.)]
  [Note 102: Allusion à la multiplication des pains grâce à laquelle
  Jésus rassasia cinq mille hommes avec cinq pains. St Jean, VI. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 103: «Le pain que je vous propose
  Sert aux anges d'aliment
  Dieu lui-même le compose
  De la fleur de son froment.
  C'est ce pain si délectable
  Que ne mange pas à sa table
  Le monde que vous suivez.
  Je l'offre à qui veut me suivre.
  Approchez. Voulez-vous vivre?
  Prenez, mangez, et vivez!»
  (Racine, cantique IV)
  (Note du traducteur.)]
  [Note 104: Depuis que ceci a été écrit, la réponse a été faite,
  topique: Non. Nous avons abandonné le champ des découvertes Arctiques
  aux nations continentales comme étant nous-mêmes trop pauvres pour
  payer des vaisseaux. (Note de l'auteur.)]
  [Note 105: Peut-être allusion à S. Luc, IX, 58; voir plus bas la note
  de la page 224 et particulièrement la citation de la Couronne d'Olivier
  Sauvage: «Ces chasses gardées qui réalisent à la lettre ou plutôt
  en fait dans la personne de ses pauvres ce que leur maître répondit à
  ses disciples: que les renards avaient des abris, mais que lui n'en
  avait point.»--L'expression elle-même est des Psaumes (LXIII, 11):
  «Ils seront détruits par l'épée; ils seront la proie des renards.»
  (Note du traducteur.)]
  [Note 106: La «Library Edition» nous apprend que ce fossile était
  l'archæoptéryx. (Note du traducteur.)]
  [Note 107: Je livre le fait à la publicité sans l'autorisation du
  Professeur Owen, autorisation que, bien entendu, il n'aurait pu
  décemment m'accorder si je la lui avais demandée, mais je considère
  comme si important que le public soit instruit de cette affaire que je
  fais ce qui me semble mon devoir, quoique ce soit mal élevé. (Note de
  l'auteur.)]
  [Note 108: Cf. Time and Tide by Weare and Tyne, Lettre 4.]
  [Note 109: Ceci était le vrai but de votre «libre échange»: «tous
  les échanges pour moi». Vous trouvez maintenant que grâce à la
  concurrence les autres peuples peuvent tenir le marché aussi bien que
  vous et maintenant vous demandez de nouveau la protection. Pauvres
  petits! (Note de l'auteur.)]
  [Note 110: Allusion aux aventures de Nigel: «Quand il était ainsi
  occupé il abandonnait le poste extérieur de son établissement
  commercial à deux robustes apprentis à voix de stentor qui ne
  cessaient de crier: De quoi avez-vous besoin? De quoi avez-vous besoin?
  sans manquer de joindre à ces paroles un pompeux éloge des objets
  qu'ils avaient à vendre. Cet usage de s'adresser aux passants pour les
  inviter à acheter ne subsiste plus aujourd'hui, à ce que nous croyons,
  que dans Monmouthstreet, etc. (Aventures de Nigel, chapitre Ier, p. 40,
  de la traduction française, édition Gosselin.) (Note du traducteur.)]
  [Note 111: Comparez: «Les plus grands trésors d'art que l'Europe
  possède actuellement sont des morceaux de vieux plâtres sur des murs
  en ruines où les lézards se cachent et se chauffent et dont peu
  d'autres créatures vivantes approchent jamais; et les restes
  déchirés de toiles ternies dans les coins perdus des églises, etc. Un
  grand nombre de fresques et de plafonds de Véronèse et de Tintoret au
  Palais ducal ont été réduits, par la négligence des hommes, à cette
  condition. Malheureusement comme aucun d'eux n'est sans réputation, ils
  ont attiré l'attention des autorités vénitiennes et des
  académiciens. Il est de règle que les corps publics qui ne veulent pas
  payer cinq livres pour protéger un tableau en paient cinquante pour le
  repeindre. Et quand je fus à Venise, en 1846, il y avait deux
  opérations réparatrices qui se poursuivaient simultanément dans les
  deux édifices qui renferment les plus merveilleux tableaux de la
  ville... Des seaux étaient placés par terre dans la Scuola San Rocco
  à chaque averse pour recevoir la pluie qui traversait les plafonds de
  Tintoret, pendant qu'au Palais ducal les Véronèse étaient par terre
  pour être repeints; et je vis moi-même repeindre le ventre d'un cheval
  blanc de Véronèse à l'aide d'une brosse placée à l'extrémité d'un
  bâton de cinq mètres de long et trempé dans un pot à peinture de
  bâtiments, etc.» (Stones of Venice, II, VIII, 138 et 139.) (Note du
  traducteur.)]
  [Note 112: Comparez: «Et moi qui vous parle de l'utilité de la guerre,
  je devrais véritablement être le dernier à vous parler de cette
  façon si je me fiais à ma seule expérience. Voici pourquoi: j'ai
  consacré une grande partie de ma vie à des recherches sur la peinture
  vénitienne et ces études ont eu pour résultat de me faire adopter
  l'un de ses représentants comme le plus grand de tous les peintres. Je
  me suis fait cette conviction sous un plafond couvert de ses peintures;
  et parmi ces peintures trois des plus belles n'offraient plus que des
  morceaux déchiquetés, mêlés aux lattes du plafond crevé par trois
  obus autrichiens. Or, sans doute tous les conférenciers ne pourraient
  pas vous dire qu'ils ont vu trois de leurs tableaux préférés mis en
  lambeaux par des obus. Et devant un pareil spectacle quel est le
  conférencier qui vous dirait comme moi que cependant la guerre est le
  fondement de tout grand art?» (La Couronne d'Olivier Sauvage, IIIe
  conférence: la guerre). Mais la référence exacte paraît être Stones
  of Venice, II, VII, 123. (Note du traducteur.)]
  [Note 113: Les quatre premières éditions portaient: «Tous les
  Titiens»; à partir de 1871 ces mots sont remplacés par «toutes les
  plus belles peintures». La «Library Edition», qui signale cette
  variante, en conclut avec finesse et un peu spécieusement que
  l'admiration de Ruskin pour le Titien avait quelque peu diminué. Nous
  avons, à vrai dire, des témoignages plus précis que celui que donne
  la «Library Edition» de la révolution qui eut lieu dans le goût de
  Ruskin et qui renversa la hiérarchie de ses admirations. Nous n'avons
  pas la place malheureusement de donner ici aucune indication sur cette
  crise esthétique qui dénoua chez Ruskin la crise religieuse et calma
  ses plus grands doutes en lui montrant que les peintres croyants comme
  Giotto étaient supérieurs aux peintres incroyants comme Titien. (Note
  du traducteur.)]
  [Note 114: Je voulais dire que les plus beaux lieux du monde, la Suisse,
  l'Italie, l'Allemagne du Sud, etc., sont assurément les cathédrales
  véritables, les lieux ou révérer et ou prier, et que nous nous
  soucions seulement de les traverser à toute vitesse et de manger à
  leurs endroits les plus sacrés. (Note de l'auteur.)]
  [Note 115: Cf. Præterita: «Depuis que j'ai composé et médité là
  pour la dernière fois, que «d'embellissements» sont survenus...
  Ensuite chaque jour d'exposition vint un flot de gens qui prenaient le
  sentier et qui le salissaient avec des cendres de cigare pour le reste
  de la semaine. Puis ce furent les chemins de fer, les voyous amenés par
  les trains de plaisir qui renversaient les palissades, faisaient peur
  aux vaches et cassaient autant de branches fleuries qu'ils pouvaient en
  attraper... etc., etc. Enfin, cette année une palissade de six pieds de
  haut a été placée de l'autre côté et les promeneurs marchent l'un
  derrière l'autre, s'offrent telle notion de l'air, de la campagne et du
  paysage qu'ils peuvent, entre ce mur et la palissade, chacun avec un
  mauvais cigare devant lui, un second derrière et un troisième dans la
  bouche.» (Note du traducteur.)]
  [Note 116: «Oui, Chamonix est une demeure désolée pour moi. Je n'y
  retournerai plus, je crois. Je pourrais éviter la foule en hiver, mais
  que les glaciers m'aient trahi... c'en est trop! Faites, s'il vous
  plaît, mes amitiés à la grosse pierre qui est sous Breven à un quart
  de mille au-dessus du village, à moins qu'ils ne l'aient détruite pour
  leurs hôtels.» (Lettre citée par M. de la Sizeranne.) Comparez aussi
  avec The Queen of Air (Préface): «Ce 1er jour de mai 1869 je me
  retrouve écrivant là où mon œuvre fut commencée, il y a 35 ans, en
  vue des neiges des Alpes supérieures. Depuis ce temps, d'étranges
  calamités ont fondu sur les spectacles que j'ai le plus aimés et
  tâché de faire aimer aux autres. La lumière... l'air... l'eau sont
  souillés. Ce matin, sur le lac de Genève à un demi-mille, je pouvais
  à peine voir le plat de ma rame à 2 mètres de profondeur. À la place
  d'un petit rocher de marbre, dernier pied du Jura descendant dans l'eau
  bleue, toujours couvert de fleurs roses de saponaires, on a construit
  une rocaille artificielle avec cette inscription sur ses pierres
  rapportées:
  
  «Aux botanistes
  Le club jurassique.»
  
  «Ah! maîtres de la science moderne, rendez-moi mon Athénée,
  faites-la sortir de vos fioles, et enfermez-y sous scellés, s'il se
  peut une fois encore, Asmodée! Enseignez-nous seulement--ceci qui est
  tout ce que l'homme a besoin de savoir--que l'air lui a été donné
  pour sa vie, et la pluie pour sa soif et pour son baptême, et le feu
  pour sa chaleur et le soleil pour sa vue, et la terre pour sa
  nourriture,--et pour son Repos.» J'ai résumé ce dernier passage
  d'après M. de la Sizeranne. M. de la Sizeranne écrit ici «repos»
  avec un petit r. Je préfère rétablir la majuscule qui est dans
  Ruskin. Ainsi à la majesté soudaine, on comprend de quel repos il
  s'agit. Peut-être pourtant pourrait-on soutenir qu'il ne s'agit pas ici
  du repos de la tombe. On pourrait s'appuyer pour cela sur la Préface de
  «The crown of wild olive». «L'herbe cependant fut-elle créée verte
  pour vous servir seulement de linceul et non pour vous servir de lit? et
  n'y aura-t-il jamais de repos pour vous au-dessus d'elle, mais seulement
  au-dessous?» Malgré ce doute qui me vient et que j'avoue, je crois
  qu'il s'agit ici, surtout à cause de la majuscule et de l'importance
  donnée au mot final de la préface, du repos de la tombe. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 117: Ruskin fait ici allusion à ce passage de S. Mathieu (XXI, 3
  et suivants, ou à Isaïe, V, 2, le passage est identique): «Il y avait
  un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une
  haie, y creusa un pressoir et bâtit une tour» pour qu'on pût de là
  surveiller la vigne. Ruskin a fait allusion à ces versets dans
  «Lectures of Architecture and Painting», § 19, quand, énumérant
  tous les passages de la Bible où nous sont montrées des tours, il nous
  dit: «Vous vous rappelez ce propriétaire qui construisit une tour dans
  son vignoble.» Dans le passage de «Lectures of Architecture and
  Painting» Ruskin veut montrer (à propos de la valeur religieuse de
  l'architecture gothique) que, dans la Bible, les tours n'ont jamais un
  caractère religieux et sont seulement construites par orgueil, plaisir,
  ou dans un but de défense. (Note du traducteur.)]
  [Note 118: Cf. Time and Tide, § 46.]
  [Note 119: Voir plus loin «des sentiments de joie purs» et surtout
  comparez avec Arrows of the Chace (passage cité par M. Bardoux):
  «Buvons et mangeons, car nous mourrons demain», disait le fermier
  latin et il nous a laissé d'éternels monuments de sagesse humaine et
  de chant joyeux. «Travaillons et soyons justes, car demain nous
  mourrons et après la mort viendra le jugement», disaient Holbein et
  Durer, et ils nous ont laissé d'éternels souvenirs du travail humain
  et de la crainte attristée de la divinité. «Réjouissons-nous et
  soyons heureux, car demain nous mourrons et nous serons avec Dieu»,
  disaient Fra Anglico et Giotto; et ils nous ont laissé d'éternels
  monuments de la royauté des cieux, divinement lambrissée. «Fumons des
  pipes, gagnons de l'argent, lisons de mauvais romans, marchons dans
  l'air empesté, disons avec sentiment que nous sommes bien las, car
  demain nous mourrons et nous serons changés en pipes», voilà ce que
  disent les hommes d'aujourd'hui.»--On sait que «buvons et mangeons car
  nous mourrons demain» est une citation d'Isaïe, XXII, 13. Quant au
  passage tout entier, tant d'idées essentielles à Ruskin s'y laissent
  deviner, quand elles ne s'y montrent pas, que pour ne pas accumuler les
  abstractions, je renonce à les isoler. Je me contente de renvoyer le
  lecteur à la note de la page 211 «oui, mais quel roi» et la longue
  note des pages 212 et 213. (Note du traducteur.)]
  [Note 120: L'entrefilet entier est en effet imprimé en rouge dans le
  texte anglais. Nous aurions voulu pouvoir faire de même ici, afin de
  conserver l'aspect singulier que ces pages ont dans l'original. Mais des
  difficultés matérielles d'exécution nous en ont empêché. (Note du
  traducteur.)]
  [Note 121: Cf. Stones of Venice «un message qui fut un jour écrit dans
  le sang et un son qui remplira un jour les voûtes du ciel» (Stones of
  Venice, I, IV, LXXI), et The crown of wild olive, ch. II, § 59,
  «lorsque le monde entier se tatoue de rouge avec son propre sang au
  lieu de vermillon». (Note du traducteur.)]
  [Note 122: «Une des choses que nous devons nous acharner à obtenir
  pour le bien de toutes les classes dans nos programmes futurs, c'est que
  dans aucune, on ne porte d'habillement remis à neuf. Voir la
  préface.» (Note de l'auteur.)]
  [Note 123: Cette expression abrégée de la pénalité encourus par le
  travail infructueux coïncide d'une manière curieuse dans la forme avec
  certain passage que quelques-uns d'entre nous se rappellent peut-être
  (_a_). Il sera peut-être bon de produire à côté de ce récit un
  autre article que j'ai gardé dans mes tiroirs, découpé dans un
  Morning Post qui date à peu près du même moment, mars 1865 (_b_):
  «Les salons de Mme C..., qui faisait les honneurs avec une grâce et
  une élégance parfaitement imitées, étaient encombrés de princes, de
  ducs, de marquis et de comtes, en fait du même public masculin que
  celui qu'on rencontre aux réunions de la princesse Metternich et de Mme
  Drouyn de Lhuys. Il y avait quelques pairs d'Angleterre et quelques
  membres du parlement et ils paraissaient jouir de ce spectacle joyeux et
  indécent. Au second étage, les tables du souper étaient chargées de
  tous les mets délicats de la saison. Afin que nos lecteurs puissent se
  faire une idée de la chère exquise du demi-monde parisien, je copie le
  menu du souper qui fut servi à tous les convives (environ 200) assis,
  à 4 heures: Yquem supérieur, Johannisberg, Lafitte, Tokai, Champagne,
  des crûs les plus nobles, furent servis avec abondance le matin. Après
  le souper, la danse fut reprise avec un surcroît d'entrain et le bal se
  termina par une _chaîne diabolique_ et un _cancan d'enfer_ à 7 heures
  du matin (service du matin): «Avant que les frais gazons n'apparaissent
  aux paupières entr'ouvertes du matin» (_c_). «Voici le menu:
  Consommé de volaille à la Bagration; 16 hors-d'œuvres variés;
  Bouchées à la Talleyran, Saumons froids sauce Ravigote, Filets de
  bœuf en Bellevue, Timbale milanaise. Chaud froid de gibier. Dindes
  truffées. Patés de foie gras. Buisson d'écrevisses. Gelées blanches
  aux fruits. Gateaux Mancini, parisiens et parisiennes. Fromages glacés.
  Ananas. Dessert. (Note de l'auteur.)
  (_a_) Ruskin veut parler ici des versets de S. Luc, XI, 11 et S.
  Mathieu, VII, 9: «Quel est le père d'entre vous qui donne à son fils
  une pierre quand il lui demande du pain?» Comparez avec cette autre
  belle interprétation des mêmes versets dans la Couronne d'Olivier
  Sauvage, I, le Travail: «Il est manifeste que Dieu entend que toute
  parole bonne et tout travail utile soient faits pour rien. Baruch,
  l'écrivain public, ne gagna pas, je gage, un sou la ligne à copier
  pour Jérémie son second rouleau, et saint Étienne n'eut pas les
  émoluments d'un évêque pour son long sermon aux Pharisiens: il n'eut
  que des pierres. Car c'est là le payement naturel du père terrestre.
  Qu'un enfant de ce monde travaille pour le bien du monde, honnêtement,
  de toute sa tête et de tout son cœur et vienne à lui, disant:
  «Donne-moi un peu de pain, juste ce qu'il faut pour vivre», le père
  terrestre lui répondra: «Non, mon enfant, pas de pain, une pierre, si
  tu veux ou autant que tu en voudras, pour te faire taire.» Mais les
  travailleurs manuels ne sont pas aussi malheureux que tout ceci le
  laisserait entendre. Le plus qui puisse vous arriver à vous, c'est de
  cesser des cailloux, non d'être lapidés, etc. (Note du traducteur.)
  (_b_) Dans _la Couronne d'Olive Sauvage_ Ruskin a rapproché de même
  deux entrefilets presque pareils à ceux-ci et d'où se dégage le même
  enseignement:
  «Je vais d'abord pour commencer vous l'exposer lumineusement en vous
  lisant tout bonnement deux entrefilets que j'ai découpés en
  déjeunant, dans deux journaux placés sur ma table le même jour, 25
  novembre 1864. Le passage concernant le Russe opulent à Paris est assez
  banal at, qui plus est, stupide (car ce n'est rien pour un riche de
  payer 15 francs pour une couple de pêches en dehors de l'époque
  ordinaire de ces fruits). Cependant, les deux faits-divers parus le
  même jour valent d'être placés côte à côte.
  «Un de ces hommes est actuellement dans nos murs. C'est un Russe, et,
  avec votre permission, nous l'appellerons comte Teufelskine. Dans sa
  façon de s'habiller, il est sublime; l'art joue son rôle dans cette
  mise où l'harmonie des couleurs est respectée, et où, dans d'heureux
  contrastes, sa révèle le _chiar'-oscuro_. Ses manières sont
  empreintes de dignité--peut-être même apathiques; rien ne trouble la
  calme sérénité de cet extérieur placide. Notre ami, un jour,
  déjeunait chez Bignon. Quand arriva l'addition, il y lut: «Deux
  pêches, 15 francs.» Il paya. «Les pêches sont rares, je présume?»
  se borna-t-il à remarquer. «Non, Monsieur, répliqua le garçon, mais
  les Teufelskines le sont.» (_Telegraph_, 25 novembre 1864.)
  «Hier matin, à huit heures, une femme, passant près d'un tas de
  fumier, dans la cour pavée qui longe l'hospice récemment construit
  dans Shadwell Gap High-Street, Shadwell, fit remarquer à un constable
  du quartier un homme accroupi sur le tas de fumier, lui disant qu'elle
  
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