Mimi Bluette, fiore del mio giardino: romanzo - 08

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—Eh bien, Monsieur Ardouin, voulez–vous mʼen croire? Il se passe en
moi un phénomène psychologique. Depuis que nous nous occupons de ce
Monsieur Castillo, il mʼest devenu sympathique, et jʼaurais presque
envie de le nommer chef de quelque chose au Ministère.
—Ne le nommez toujours pas chef de la Police, car jʼy perdrai ma place,
et cela me mettrait dʼassez mauvaise humeur, «Excellence!...»—disse,
con uno strale realista, il Capo della Polizia repubblicana.
In quel momento la Francia democratica pagava con scrupolosa regolarità
le sue tasse governative.
[Illustrazione: DECORAZIONE]
—Si vous faites semblant de ne pas me reconnaître, Bliouette, that is
not right!
Bluette, la quale accellerava il passo credendo di aver a che fare con
un inseguitore da marciapiede, si fermò contro una vetrina e rimase
qualche attimo a guardarlo bene in faccia.
—Tiens! cʼest toi?
—Yes, cʼest moi.
Dʼun tratto le vennero quasi le lagrime agli occhi.
—Oh, mon brave Jack!...
—My dear Bliouette!...
E rimasero qualche istante con la mano stretta nella mano, senza
parlare. Poi ella ritrovò la voce per domandargli:
—Quʼest–ce que tu fais ici, Jack?
—Je danse à Marigny, avec deux camarades Américaines.
—Tiens! Je ne le savais pas.
—Yes. On mʼa dit que vous avez quitté le théâtre et que vous êtes
devenue un peu foolish, paraît–il....
—Oui, je suis un peu folle sans doute... Mais ça me fait plaisir de
lʼêtre. Viens, marchons.
Gli prese il braccio, come tanti anni prima, e andarono.
Sul marciapiede serale di Parigi lʼimmensa moltitudine ondeggiava con
un frastuono ilare; la nuvola dʼelettricità sospesa nellʼaria traeva
dalle facce dei passanti una specie di bianco fulgore, simile quasi al
balenìo fosforescente che mandano le vetrine di perle false.
—Mon brave Jack, tu ne pourras jamais te figurer combien ça me fait
plaisir de te revoir!
—Et moi donc! I have never forgotten My Blu.
—My Blu, à présent, elle est morte,—disse Bluette con una leggera
sorridente malinconia.
—Alors cʼest vrai que vous ne dansez plus?
—Oui, cʼest vrai, Jack. Cela me fait de la peine tout de même.
—Oui? ça vous fait de la peine?... Très bien! Jʼespère, Bliouette, que
ce ne sera pas pour longtemps.
—Dieu sait!... A présent il me semble que ce sera pour toujours.
—Quelle bêtise!—interruppe lʼAmericano, scrollando le sue larghe
spalle.—Ce nʼest jamais pour toujours!
Dietro una siepe di folla dovettero fermarsi. Una quadruplice fila
dʼautomobili sbarrava il quadrivio. Sciami di giornalai correvano
frammezzo ai motori gridando le notizie dei giornali appena usciti.
Nella profonda raggiera delle contrade opposte si vedevano a perdita
dʼocchio splendere, come lunghissimi canali di fiamme, le vetrine
scintillanti.
Bluette gli teneva il braccio e camminava silenziosa, raccolta in
sè medesima, come se il rumore della strada fosse la musica dʼuno
dei balli che avevano danzato insieme. Vicino a quel semplice, a
quellʼonesto Americano, le sembrava di sentirsi ridiventare come una
volta la ballerina di Parigi, Mimi Bluette.
Finalmente riuscirono a traversare la strada. Ella disse:
—Vois–tu Jack? On se retrouve, mais on nʼest plus les mêmes...
—Quʼy a–t–il de changé?
—Tout, mon brave Jack; les yeux et le cœur.
—On mʼa dit que vous avez eu beaucoup de chance depuis que nous nous
sommes quittés.
—Oui, beaucoup de chance. Je suis devenue très riche. Et toi?
—Moi je gagne passablement. Jʼai acheté aux Etats Unis une petite
propriété pour ma vieille mère.
—Tu es un brave garçon, Jack! un très brave garçon.
—Oh... mais cʼest très simple! Les danseurs Américains sont parfois des
gens bien élevés.
—Ce nʼest pas tellement simple; jʼen ai connu qui étaient des
fripouilles.
—All right; moi aussi.
—Et bien, vois–tu, Jack? Quand je suis avec toi, il me semble être avec
un frère. Ça me fait du bien au cœur.
—A moi aussi.
—Alors, la prochaine fois, je te raconterai beaucoup de choses, que je
ne raconte à personne.
—Comme vous voudrez, My Blu.
—Oui; car, si je te les disais toute de suite, jʼaurais lʼair de ne
mʼoccuper que de moi même; ce qui nʼest pas très correct. Je ne te
demanderai quʼune chose: Est–ce que tu me trouves toujours jolie?
—Yes, très jolie.
—Comme autrefois?
—Pas moins. Seulement on ne dirait plus de vous au premier abord: Voilà
une danseuse!—Et cʼest bien triste.
—Diable!... Mais comment se fait–il que tu parles le français moins
sauvagement quʼautrefois?
—Vous vous mouquez toujours de moi, Bliouette!
—Mais pas du tout! Je constate.
—Bien, oui. Cʼest une Miss du Canada qui me lʼa appris.
—Fichtre! Une Miss danseuse?
—Bien entendu.
—Très chic! Alors tu étais amoureux?
—Moi amoureux?
—Oui; cela peut arriver à tout le monde.
—Cela mʼest arrivé aussi, une fois... Mais vous savez bien quʼon a
trouvé cela ridicule. Si vous nʼaviez pas trouvé cela ridicule, vous et
moi nous aurions aujourdʼhui notre «home» aux Etats Unis, près de ma
vieille mère. Et nous danserions quand même, puisque cʼest notre nature
de danser.
—Tu crois, Jack?... tu crois vraiment que cʼest notre nature de danser?
la mienne aussi?
—Absolument, Bliouette. Votre corps de danseuse nʼest fait que pour
suivre une musique, et tout ce que vous essayerez dʼautre ne pourra
jamais vous réussir.
—Toi, mon brave Jack, je te lʼai toujours dit: Tu as beaucoup de cœur,
mas tu nʼes pas intelligent. Aussi, quand tu fais un discours, tu dis
toujours des sottises.
—Quite right. Voilà My Blu!
—Oui, des sottises. Et tu ne dois tʼexprimer que par monosyllabes.
Alors tu es parfait.
Jack si mise a ridere; i suoi bellissimi denti scintillarono.
—Jack...
—My Blu?
—Je me sens très à mon aise à côté de toi.
—Cʼest parce que jʼétais votre danseur; je vous ai donné «mon temps».
Et, ce temps, est une espèce de complicité mécanique fort difficile à
oublier.
—Cʼest peut–être bien à cause de cela, Jack. Tu dis parfois des choses
profondes. Cela vient tout seul quand on nʼest pas intelligent. Enfin,
dis–mois: est–ce que tu as de nouvelles danses?
—Oui, jʼen ai.
—Jʼaimerais bien que tu me les apprennes.
—Si vous voulez.
—Viens chez moi demain, à quatre heures. Nous causerons. A présent je
te quitte.
—Vous me quittez? Oh!... vous me quittez déjà?
—Mais, sans doute. Nous nʼallons pas tout de même faire la traversée de
Paris, par le train où nos allons depuis une bonne demi–heure!...
—Je vois.
—Quʼest–ce que tu vois? Quʼest–ce que tu vois, Jack, avec tes yeux de
poisson frit?
—Je vois, Bliouette, quʼon mʼa dit la verité lorsquʼon mʼa dit: «Elle
est amoureuse comme une vraie folle... Quant à nous autres, nous sommes
tout morts et enterrès dans son cœur!»
—Il y a de lʼexagération dans lʼaffaire de lʼenterrement... Mais, ce
qui est bien vrai, cʼest que je lʼaime.
—Vous lʼaimez?... oui? dʼamour?—egli domandò, fissandole in viso gli
occhi divenuti grandi.
—Plus que dʼamour, Jack... de folie je lʼaime! Je suis devenue pour lui
ce que la femme nʼest quʼune fois dans la vie: sa chose... Tu es mon
frère, Jack; il faut bien que je te dise la vérité.
Egli abbassò la faccia e non rispose parola. Sembrò che il suo profilo
rettilineo si scolpisse in un dolore immobile, in una specie di
rassegnata malinconia.
La strada camminava scintillando incontro alle nuvole del cielo
abbassato. Sopra il dedalo del suo movimento, lʼanima elettrica della
folla scoccava e bruciava come un corto circuito.
Ella di nuovo si serrò al suo braccio, che aveva lasciato, e ripetè con
dolcezza:
—Oui, tu es mon frère, Jack... tu ne dois pas mʼen vouloir si je
lʼaime...
—Il faut être heureux, Bliouette. Cela est lʼimportant!... Le reste
nʼest quʼune farce.
—Oui, tu as raison: le reste nʼest quʼune farce. Mais moi, je ne suis
même pas heureuse... Et, vois–tu, je te le dis à toi, Jack, parce que
tu es mon frère...
[Illustrazione: DECORAZIONE]
La bionda Caterina, da qualche tempo, soffriva la nostalgia di rifare
un assalto con quellʼottima lama chʼera il suo Maestro di scherma.
Insieme bruciava dal desiderio di tornare per qualche mese in Italia a
fare la Parigina.
I suoi teneri legami con Maurice, maggiordomo impeccabile, si erano
gradatamente allentati, per la sola ragione che il solerte maestro di
casa, già molto grigio quando aveva cominciato a prepararle quelle
famose tazze di camomilla, ormai si era fatto quasi del tutto bianco.
Ella, che invece rimaneva rosso–bionda con pertinacia, grazie ai
miracoli dellʼAccademia di Bellezza, non poteva indulgere a quella
nevicata, e la capigliatura da saraceno del suo gagliardo Maestro di
scherma le rifolgorava più che mai nel riscaldato pensiero. Lʼidea
di tornarsene fra le sue conoscenze lombarde, impariginita come una
canzonetta napoletana messa in voga dai violini di Montmartre, lʼidea
di sbalordire tutta la clientela di sua sorella, integerrima Levatrice
Diplomata, coi doviziosi abiti, coi mantelli e con le pellicce che
le aveva regalati Bluette, la tentazione dʼinframmettere, parlando
con queʼ provinciali, qualche spízzico di francese fra i dialetti che
si parlano con lente cantilene per la dolcissima valle del Po, tutto
questo insieme, le diede così grande impazienza di rivarcare le Alpi,
che Parigi ormai la disamorava di sè quanto il maggiordomo incanutito.
Inoltre, da buona madre, non voleva più assistere alle follìe di
Bluette. Pazza da mettere in un manicomio, secondo lei!... E, per di
più, con un caratteraccio tale, che ormai non era possibile farle
neanche la più piccola osservazione.
Da quando sʼera impastoiata con quel maledetto Castillo, geloso come un
turco e più furfante senza dubbio che lʼamabile signore dʼOlonzac, non
cʼera verso di farle intender ragione.
Bene: facesse pure di sua testa, la scioccherella sentimentale! Ma,
quanto a lei, per non assistere a queʼ malanni, chiudeva i suoi bauli e
se nʼandava. Lasciare un Ministro per innamorarsi di quellʼindividuo,
che non le aveva mandato finora neanche un mazzolino di garofani, era
unʼidea così balorda, che, per metterla in pratica, bisognava proprio
chiamarsi Mimi Bluette! Ma lo mandasse un poʼ al diavolo, benedetta
figliola! lui e le sue pretese da gran Turco! Lʼamore?... Macchè amore!
«Quello lì—vuoi che te lo dica io?—quello lì ti riduce sul lastrico e
poi riparte per il giro del mondo lasciandoti con un palmo di naso!»
A tali discorsi Bluette la fissava, bianca di furore. Voleva
dirle unʼinsolenza, grande, grande, come quelle che si usano sui
palcoscenici... Poi non osava, perchè era la sua mamma.
—Senti,—le rispondeva;—io ti prego dʼuna sola cosa: non ti occupare
dei fatti miei. Comanda, spadroneggia, mettimi sossopra tutta la casa,
ordina e disordina come ti piace: solo, non occuparti deʼ fatti miei.
—Ma non capisci che ti rovini, figliuola?
—Se mi rovino, tanto peggio per me. Vuol dire che il mio piacere
consiste nel rovinarmi. Tu non cʼentri.
—Benissimo. Ed allora me ne vado.
—Ti ho pregata io forse di rimanere? Non credo. Anzi ti ho detto: Fa un
bel viaggio in Italia, mammina! Io ti mando laggiù tutto il denaro che
ti occorre, tutti i mobili che ti piacciono... Se vuoi portare con te
anche Maurice, te lo regalo... Dunque perchè non te ne vai?
—Ti giuro, Mimi, che se tu avessi ancora il tuo Ministro, cioè se
tutto fosse in ordine comʼera prima, non aspetterei neanche domani per
andarmene. Sii buona, Mimi, fagli una telefonata... Vedrai che torna
súbito.
—Non ci pensare! Ministri ve ne sono tanti; quando volessi partecipare
al governo della Francia non avrei che riaffacciarmi alla vita politica.
—Ecco lʼingenua! lei crede...
—Non credo niente! Ma ti prego, ti supplico, di lasciarmi stare. Se no,
sai cosa faccio? Vado a vivere addirittura con il mio amante, nella sua
casa, e qui non mi lascio più vedere.
—Oh... per quello che ci stai! Vieni a cambiarti e scappi. È una bella
maniera di stare a casa tua!
—Forse. Ma è la maniera che mi piace. Così rimani tu la padrona. E te
ne lamenti?
—Capirai che mi annoio, ragazza mia! Non cʼè niente a fare, dal mattino
alla sera, in questa benedetta Parigi! Ecco la ragione per la quale
voialtre vʼinnamorate come stupide.
Bluette sorrise di quella straordinaria opinione.
—E di cosa vʼinnamorate poi?—si chiedeva la bionda Caterina.—Del più
rifiutabile fra tutti quelli che vi sono capitati fra i piedi! E cosa
ci trovate mai di così fatale?... Dio lo sa!
Fece una pausa, e inumidendo sul labbro inferiore i due polpastrelli
deʼ medii, si lisciò accuratamente i lunghi archi dei sopraccigli. Poi
trasse fuori dal classico seno un sospiro grande come lʼesperienza di
tutta una vita, e concluse:
—Ah, figliuola!... è un vero peccato che tu non possa prestarmi per
quindici giorni la tua età... Ti farei veder io come la si adopera e
cosa vuol dire chiamarsi Mimi Bluette!
—Perchè sei stata forse tu, non è vero, a farmi diventare quel che sono?
—È stata la fortuna, piccola mia, nientʼaltro che la fortuna. E
tu la sciupi. Tu, il giorno che sei arrivata a Parigi, potevi con
indifferenza finire nelle case di Montmartre o diventare Mimi Bluette.
Sei stata Mimi Bluette: ma non credere di averlo fatto apposta. È la
fortuna, mia piccola, nientʼaltro che la fortuna!
—E allora?—domandò Bluette, senzʼalcuna protesta.
—E allora, siccome non ti è costato nessuna fatica ottenere i suoi
favori, spendine almeno un poco per impedirle chʼessa ti abbandoni.
—Sai cosa faccio per intanto?
—Non so cosa, ma certamente una sciocchezza.
—Ora esco, vado da Cock, ti compero un biglietto, fisso il tuo posto
nello «sleeping» e fra un paio di giorni tu, mammina, te ne vai. Siamo
dʼaccordo?
Gli occhi lontani del Maestro di scherma vinsero lʼamor materno e le
fecero rispondere di sì. Ma poi le venne un soprappensiero e soggiunse:
—Vedi, Bluette? Se tu fossi una ragazza ragionevole prenderesti due
biglietti, due posti nello «sleeping», e fra un paio di giorni verresti
con me in Italia. Non sai quanto bene ti farebbe allo spirito una
boccata dʼaria del tuo paese.
—Il mio paese? Ma è questo il mio paese! Non mi ricordo nemmeno di
averne avuto un altro.
—Che orrore! Tu credi ormai di somigliare a questa gente, ma in fondo
hai lʼanima della Parigina come ce lʼho io. Ed ecco perchè ho paura
quando mi dici: «Sono innamorata.» Me lo dicesse una di loro... peuh!
nulla di grave! Quelle sono più intelligenti, più ragionevoli, ed è
sempre unʼaltra cosa.
—Unʼaltra cosa? cioè?
—Niente... Sarà un amore, ma un altro amore. Più forte, se vuoi, più
importante, se vuoi, ma è sempre un amore di Parigi, ossia qualcosa
dove cʼè dentro un poʼ di tutto, come nella «bouillabaisse».
Bluette si mise a ridere; ma la bionda Caterina seguitava:
—Io ti dico la verità, Bluette: ora che hai fatta fortuna, ora che hai
spremuto come un limone questa città pericolosa, e le hai preso tutto
il piacere che poteva darti, ora che si ricordano ancora di te come
dʼun raggio di sole, io, neʼ tuoi panni, farei una cosa molto semplice,
molto furba: scomparirei.
—Davvero?
—Sì, davvero. È una città che un bel giorno si vendica. Tu hai
avuta fortuna: ringraziala e torniamo a casa nostra. Io sono quasi
unʼignorante, ma ti assicuro che non mʼinganno. Qui lʼaria è
avvelenata; per noi almeno, è avvelenata. La fortuna di Parigi è come
il denaro vinto alla roulette; non si riesce mai a portarlo fuori dalla
porta.
—Ma che stramberie vai dicendo, mammina?
—Stramberie?... Fa come vuoi. Solo ricórdati che tua madre te lo ha
detto. Per me sono felicissima di tornarmene a casa, e ti prego, se
vuoi prenotarmi uno «sleeping», di sceglierlo in modo che si trovi a
pianterreno, perchè mi ricordo che nel venire in su mi avevano cacciata
contro il soffitto, e non ho mai potuto chiudere occhio dal Sempione
fino qui...
[Illustrazione: DECORAZIONE]
—Oui, Jack, il mʼaime et il nʼa jamais voulu mettre les pieds chez moi;
il mʼaime et je ne connais pas son vrai nom; il mʼaime et jamais il ne
mʼa dit ce que nous deviendrions dans une semaine!
—Pauvre Bliouette! vous me faites de la peine...
—Tu as tort, Jack. Moi, au contraire, je lui suis reconnaissante. Il
mʼenivre. Il est mon flacon dʼéther, ma morphine. Si demain il me
proposait par exemple de me tuer avec lui, dans sa petite chambre... eh
bien, je le ferais, Jack! je le ferais, presque souriante, sans que mon
cœur tremble...
—All right, Bliouette! Cela sʼappelle de lʼabrutissement.
—Appelle–le comme tu voudras, Jack. Cʼest de lʼamour tout de même.
Cʼest quelque chose que je ne connaissais pas avant lui.
—On mʼa dit que vous lʼavez rencontré au Bar de la Grande Rouquine.
—Oui, au Bar de la Grande Rouquine, un soir de neige.
—Ahô!... un soir de neige... It must have been very splendid!
—Pourquoi dis–tu; ahô?... Dʼabord ça nʼexiste pas dans la grammaire;
puis cʼest tellement yankee que ça mʼhorripile! Est–ce que ça te gêne
que çʼait été un soir de neige?
—Ça me gêne que ma danseuse dʼautrefois perde la tête pour des inconnus
qui traînent chez la Grande Rouquine.
—Mince!... oh, pardon... je voulais dire: flûte!
—Flûte ou pas flûte, ce monsieur nʼétait pas celui quʼil fallait pour
vous, même si vous aviez envie de devenir amoureuse.
—Ecoute, Jack... Dʼabord je te prie de ne pas mettre tes semelles sur
mes velours, parce que tu les fripes; et ne tourmente pas ce coussin
qui ne tʼa rien fait de mal... Je préfère en ce cas que tu fumes ta
pipe. Ensuite...
—Yes? You permit?
—Oui, je «permit». Empeste ma maison tant que tu voudras: je «permit».
Ensuite je te prie de me dire quels sont tes griefs contre «ce
monsieur».
—Moi, dʼabord, je ne le connais pas.
—Et alors?
—Et alors je pense quʼil doit y avoir une raison pour que tout le monde
me dise:—«Cette pauvre Bliouette... quelle triste fin!»
—Qui est–ce qui tʼa dit ça?
—Tous.
—Très bien. Tu peux leur répondre, à ces «tous», que je mʼen moque de
leurs condoléances! Tu viens chez moi, soi–disant pour mʼapprendre de
nouvelles danses, mais je crois que tu viens tout juste pour me faire
pleurer.
—Puisquʼil nʼy a pas le tapeur...
—Il tarde, en effet. Cʼest quʼil habite loin, le pauvre. Rue des
Fermiers... Je ne sais même pas où ça se trouve! Est ce que tu le sais,
toi, où se trouve la rue des Fermiers?
—Ce nʼest pas mon affaire. Je ne suis pas cocher de fiacre. Moi, je
suis danseur.
—Oh... excuse–me! Indeed! Et comment sʼappelle ta nouvelle danse?
—Byrigo–step.
—Où est–ce que cela se danse?
—Nullepart. Cʼest une création.
—Difficile?
—Pour vous pas.
—Pourquoi pas?
—Parce que vous êtes danseuse, bonne danseuse.
—Merci. Alors tu prétends quʼils disent: «Cette pauvre Bliouette!...»
—Oui: quelle triste fin!
—Ils disent: fin?
—Yes: fin.
—Les femmes?
—Les hommes aussi. Tous.
—Et pourquoi donc? Est–ce quʼune femme est finie lorsquʼelle devient
amoureuse?
—Des fois oui.
—Tu le penses toi aussi, Jack?
—Oui, un peu.
—A cause de quoi?
—On nʼest pas forcé de savoir la raison de ses propres idées.
—Eh bien, continue.
—Mais je nʼai plus rien à dire.
—Alors montre–moi le Byrigo, sans musique.
—Si vous voulez.
—Non, attends. Quand tu recauseras avec ces gens, il faudra que tu leur
dises:—«Jʼai vu Bluette; elle est tout à fait heureuse.»
—Pourquoi dire des mensonges? Ce nʼest pas indispensable. On peut se
taire.
—Mais enfin... je tʼavoue, Jack, que mon seul chagrin est de ne plus
danser.
—Et pourquoi ne dansez–vous pas?
—Ça lui ferait de la peine... Il est très jaloux.
—Cʼest ridicule.
—Non, cʼest juste. Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre.
Parce que ton cerveau à toi, Jack, on te lʼa fourré dans les pieds. Il
te sert à bien danser, mais non pas à être un psychologue.
—Il faut voir si cʼest la psychologie ou bien la danse qui a le plus de
valeur. Ecoutez, Bliouette; jʼai une question à vous poser.
—Pose–la.
—Vous mʼavez dit quʼil nʼa jamais voulu mettre les pieds chez vous...
Pourquoi?
—Pourquoi?... Mais cʼest très simple! Il mʼa dit quʼil préfère mʼavoir
chez lui, quoique son petit appartement soit beaucoup plus modeste que
le mien.
—Oui; et la raison?
—Mais je viens de te la dire la raison! Est–ce que tu es sourd?
—Vous mʼavez dit que chez lui cʼest plus modeste; vous ne mʼavez pas
expliqué la raison qui lʼempêche de venir ici.
—Dieu, que tu mʼénerves, mon petit!... Mais la raison est très simple!
Cʼest parce que, chez moi, il faut croire quʼil ne se trouverait pas à
son aise. Toi, chez moi, tu te trouves à ton aise... et la preuve cʼest
que tu mʼécrases mes velours, tu mʼempestes lʼair, tu vas me brûler
quelque chose tout à lʼheure... Lui, au contraire, pas. Est ce que tu
comprends?
—Ahô... je ne comprends rien.
—Zut alors! Et cʼest pourtant si simple! Ecoute–moi, Jack. Tâche dʼêtre
aussi intelligent que possible; je vais tʼexpliquer. Lui, dʼabord,
nʼest pas un homme comme tous les autres...
—Non? Quʼest–ce quʼil est? A–t–il quelque chose qui lui manque?
—Ne fais pas de lʼesprit, Jack? Toi, qui es si adorablement stupide,
nʼessaye pas dʼêtre un homme spirituel, pour lʼamour de Dieu!
Dʼailleurs je te préviens quʼil est très beau, dʼune beauté vraiment
noble; cʼest un de ces hommes qui forcent le monde à retourner la tête
lorsquʼils passent.
—On me lʼa dit.
—Tiens! On te lʼa dit? Jʼen suis très satisfaite. Et, avec ça, il nʼest
pas comme tout le monde; il a ses idées. Quand il dit:—Je ne veux
pas telle chose,—il ne la veut pas. Cʼest très simple... Me suis–je
expliquée?
—Peut–être.
—Mais comment peut–être? Attends... Ne siffle pas. Est–ce la musique du
Byrigo, ce que tu siffles?
—Yes: Byrigo–step.
—Très joli. Je devine par là comment tu le danses... Mais, avant tout,
je tiens à te faire comprendre la raison qui lʼempêche de venir ici. Ma
maison, et tout ce quʼil y a dedans, mʼa été donne par des amants... Tu
saisis?
—Ahô... ce sont des admirateurs de vos danses.
—Parfaitement. Mais lui, comme il est très fier, comme il est dʼune
fierté aveugle, ça le gêne, ça lʼénerve... en somme il nʼy vient pas!
—Et cʼest lui qui vous a raconté cette bonne blague?
—Tu mʼembêtes, Jack! Oui, tu mʼembêtes prodigieusement!
—Votre caractère est devenu très mauvais, Bliouette.
—Eh bien, je tʼavoue que ce nʼest pas lui... non, ce nʼest pas lui qui
a trouvé ces prétextes, car, en somme, nous parlons très peu de ces
choses.
—Alors cʼest votre imagination?
—Voilà, mon imagination. Mieux encore: ma certitude. Je me suis dit:
«Comme il ne doit pas être riche, et que moi je suis très riche, comme
il ne doit pas être heureux et que moi je suis très heureuse, comme...»
Oh, mais, après tout, à quoi bon gaspiller tant de mots pour te faire
comprendre une chose si claire?
—Jʼai compris.
—Tu as compris?
—Yes.
—Alors tu es plus intelligent que moi; car moi, je te lʼavoue, jamais
je nʼai pu rien comprendre à toute cette affaire!
—Bravo Bliouette! Vous nʼavez jamais été logique, et cʼest là votre
charme!
—Ne ris pas, Jack. Ce ne sont pas des choses dont on puisse rire. Sache
bien que toute logique nʼest en générale que de lʼartifice. Moi je me
contredis parce que je suis sincère. Il nʼy a rien de plus illogique,
de plus contradictoire, que la sincérité. Lui il mʼaime et moi je
lʼaime; cela est vrai. Tout le reste nʼa pas dʼimportance... Quoi? Tu
siffles toujours?
—Yes: Byrigo–step!
[Illustrazione: DECORAZIONE]
Byrigo–step.
Una maniera nuova di mettere i piedi sul pavimento e di musicare il
proprio equilibrio facendo un poco di poesia con la suola delle scarpe.
Questa non è soltanto la definizione dʼun ballo; è anche la definizione
di tutti quei tentativi che lʼuomo fa per andare a tempo con la vita.
Il ballo diverte, perchè si crede vi sia qualche importanza nel
concordare un movimento con un suono, come si crede vi sia qualche
verità quando si ottiene che le lettere dellʼalfabeto sembrino andare a
tempo con lʼinconoscibile.
Certamente nel pensiero dellʼuomo vʼè un desiderio di musica, un
desiderio di poesia; e questo bisogno, in fondo, non è che tendenza
verso il limite. Ma nella vita reale cʼè soltanto quella musica, quella
poesia, che tale può essere per le forme inferiori del pensiero.
Lʼuomo di vera intelligenza perde la strada e sorpassa lʼumana poesia.
Quando è giunto a possedere la conoscenza, lʼuomo vede con elementare
chiarezza come lʼinvenzione di un nuovo ballo e quella dʼuna
metafisica nuova rappresentino pressʼa poco la stessa incongruenza.
In questʼultima è il pensiero che cerca nuovi equilibrii, nellʼaltra
è lo scheletro: ma in ogni caso, per dar valore allʼuna ed allʼaltra,
bisogna cominciare con ammetterne lʼimportanza intrinseca, ossia
dimenticare in entrambe la loro fondamentale comicità.
È difficile ritenere che un sistema filosofico, un libro di
giurisprudenza od un poema epico siano cose molto più serie che il
Byrigo–step.
Questo a noi «sembra», perchè siamo impigliati ancora dentro i nostri
sistemi, i quali non son altro che piramidi e labirinti e circoli di
lettere dellʼalfabeto.
Lʼápice dei sensi, che lʼuomo propaga fuori di sè, ha nome fantasia.
Ma per alcuni uomini viene un momento in cui la fantasia stessa, come
un decrepito albero, sʼinaridisce. È stanca dʼinventare la bellezza
delle cose che non ne hanno alcuna, è stanca di ammettere con dogmatica
fede lʼimportanza di tutto quello che non è.
Si spegne.
Il colore vola via, dal mondo, come da unʼacqua morta il colore del
sole che tramonta. Lʼinfinito si rabbuia e si ferma: è il crepuscolo,
muore la fantasia.
Allora, sui nervi saturi, non hanno più vigore gli afrodisiaci
spirituali che servono per propinare allʼuomo le innumerevoli
menzogne della vita; e soltanto la comprensione dòmina su tutte le
facoltà dellʼessere, la comprensione arida e sarcastica, il riso buio
dellʼintelletto che ha sorpassato lʼideale.
Ma riesce assai difficile spiegare, a chi non lo provi, questo senso
di fredda ilarità che allora comunica lo spettacolo del mondo. Riesce
difficile, poichè, per intenderlo, bisogna disubbriacarsi, bisogna
liberare il proprio cervello, i propri sensi, dal fumo di tutte le
droghe artificiali che impediscono allʼuomo di essere formidabilmente
semplice.
Il senso critico distrugge la vita.
Byrigo–step.
[Illustrazione: DECORAZIONE]
Il giorno 31 del mese, alle ore cinque precise, come di consueto
apparve il cronometrico Monsieur Bollot. Soffiava un poco dʼasma senile
quando, su la mensola dellʼanticamera, depose la venusta cartella di
cuoio sbiadito. Quella sua bella faccia da notaro della Reggenza, con i
baffi ed il pizzo da vecchio moschettiere, una capigliatura dʼargento
che si gonfiava sotto lʼantiquata solennità del cappello a mezza tuba,
la sua faccia piena di grinze, ma dove ancora brillavano i colori della
gioventù, sorrise familiarmente alla bionda leggiadria di Linette,
cameriera dalle calze di voilé, che si affaccendava per liberarlo dal
soprabito.
—Bonjour, ma petite! Un vent dʼAvril qui aigrit mes rhumatismes! A la
bonne heure, Linette!... si je nʼétais pas si vieux, jʼaimerais encore
bien vous conter fleurette..
—Mais vous nʼêtes pas si vieux, Monsieur Bollot! Au contraire, vous
avez une mine superbe aujourdʼhui.
—Des compliments! toujours des compliments! Ça fait plaisir quand même.
Enfin!... comment va Madame?
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