Œuvres de Voltaire Tome XIX: Siècle de Louis XIV.—Tome I - 03

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VILLARS (Louis-Claude, duc de), qui prit le nom d’Hector, maréchal
en 1702, président du conseil de guerre en 1718[50], représenta le
connétable au sacre de Louis XV en 1722. Mort en 1734. Il est assez
mention de lui dans cette histoire, ainsi que de Turenne.
VILLEROI (Nicolas de Neuville, duc de), gouverneur de Louis XIV en
1646; maréchal la même année: mort en 1685.
VILLEROI (François de Neuville, duc de), fils du précédent, gouverneur
de Louis XV, maréchal en 1693. Son père et lui ont été chefs du conseil
des finances, titre sans fonction qui leur donnait entrée au conseil.
Mort en 1730.
VIVONNE (Louis-Victor de Rochechouart, duc de), gonfalonier de
l’Église, général des galères, vice-roi de Messine; maréchal de France
en 1675. On ne le compte point comme le premier maréchal de la marine,
parcequ’il servit long-temps sur terre: mort en 1688.

GRANDS AMIRAUX DE FRANCE
SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV.
Armand DE MAILLÉ, marquis de BRÉZÉ, grand-maître, chef et
surintendant-général de la navigation et du commerce de France en 1643:
tué sur mer d’un coup de canon, le 14 juin 1646.
Anne D’AUTRICHE, reine régente, surintendante des mers de France en
1646: elle s’en démit en 1650.
César, duc DE VENDÔME et de Beaufort, grand-maître et
surintendant-général de la navigation et du commerce de France en 1650.
François DE VENDÔME, duc de Beaufort, fils de César, tué au combat de
Candie le 25 juin 1669.
Louis de Bourbon, comte de VERMANDOIS, légitimé de France, amiral au
mois d’août 1669, âgé de deux ans: mort en 1683.
Louis-Alexandre DE BOURBON, légitimé de France, comte de Toulouse,
amiral en 1683, et mort en 1737.

GÉNÉRAUX DES GALÈRES DE FRANCE
SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV.
Armand-Jean du Plessis, duc DE RICHELIEU, pair de France en 1643, du
vivant de François son père; et se démit de cette charge en 1661.
François, marquis DE CRÉQUI, lui succéda, et se démit en 1669, un an
après avoir été nommé maréchal de France.
Louis-Victor DE ROCHECHOUART, comte, puis duc DE VIVONNE, prince de
Tonnai-Charente, en 1669.
Louis DE ROCHECHOUART, duc DE MORTEMAR, en survivance de son père: mort
le 3 avril 1688.
Louis-Auguste DE BOURBON, légitimé de France, prince de Dombes, duc du
Maine et d’Aumale, en 1688; et s’en démit en 1694.
Louis-Joseph, duc DE VENDÔME, en 1694: mort en 1712.
René, sire DE FROULAI, comte DE TESSÉ, maréchal de France en 1712, et
s’en démit en 1716.
Le chevalier D’ORLÉANS[51], en 1716: mort en 1748. Après lui cette
dignité a été réunie à l’amirauté.

MINISTRE D’ÉTAT.
Giulio MAZARINI, cardinal, premier ministre, d’une ancienne famille
de Sicile transplantée à Rome, fils de Pietro Mazarini et d’Hortenzia
Bufalini, né en 1602; employé d’abord par le cardinal Sacchetti. Il
arrêta les deux armées française et espagnole prêtes à se charger
auprès de Casal, et fit conclure la paix de Quérasque, en 1631.
Vice-légat à Avignon, et nonce extraordinaire en France en 1634. Il
apaisa les troubles de Savoie, en 1640, en qualité d’ambassadeur
extraordinaire du roi. Cardinal en 1641, à la recommandation de Louis
XIII. Entièrement attaché à la France depuis ce temps-là. Admis
au conseil suprême, le 5 décembre 1642, sous le nom de _spécial
conseiller_. Il y prit place au-dessus du chancelier. Déclaré seul
conseiller de la reine régente pour les affaires ecclésiastiques, par
le testament de Louis XIII. Parrain de Louis XIV avec la princesse
de Condé-Montmorenci. Il se désista d’abord de la préséance sur les
princes du sang, que le cardinal de Richelieu avait usurpée; mais il
précédait les maisons de Vendôme et de Longueville: après le traité
des Pyrénées, il prit le pas en lieu tiers sur le grand Condé. Il
n’eut point de lettres patentes de premier ministre, mais il en fit
les fonctions. On en a expédié pour le cardinal Dubois. Philippe
d’Orléans, petit-fils de France, a daigné en recevoir après sa régence.
Le cardinal de Fleuri n’a jamais eu ni la patente, ni le titre. Le
cardinal Mazarin, mort en 1661.

CHANCELIERS.
Charles DE L’AUBESPINE, marquis de Châteauneuf, long-temps employé dans
les ambassades. Garde des sceaux en 1630, mis en prison en 1633 au
château d’Angoulême, où il resta dix ans prisonnier. Garde des sceaux
en 1650, démis en 1651, vécut et mourut dans les orages de la cour.
Mort en 1653.
Pierre SÉGUIER, chancelier, duc de Villemor, pair de France. Il apaisa
les troubles de la Normandie en 1639, hasarda sa vie à la journée
des barricades. Il fut toujours fidèle dans un temps où c’était
un mérite de ne l’être pas. Il ne contesta point au père du grand
Condé la préséance dans les cérémonies, quand il y assistait avec le
parlement. Homme équitable, savant, aimant les gens de lettres, il fut
le protecteur de l’Académie française[52] avant que ce corps libre,
composé des premiers seigneurs du royaume et des premiers écrivains,
fût en état de n’avoir jamais d’autre protecteur que le roi. Mort à
quatre-vingt-quatre ans, en 1672.
Matthieu MOLÉ, premier président du parlement de Paris en 1641, garde
des sceaux en 1651, magistrat juste et intrépide. Il n’est pas vrai,
comme le disent deux nouveaux dictionnaires[53], que le peuple voulut
l’assassiner; mais il est vrai qu’il en imposa toujours aux séditieux
par son courage tranquille. Mort en 1656.
Étienne D’ALIGRE, chancelier en 1674, fils d’un autre Étienne,
chancelier sous Louis XIII. Mort en 1677.
Michel LE TELLIER, chancelier en 1677, père de l’illustre marquis de
Louvois. Sa mémoire a été honorée d’une oraison funèbre par le grand
Bossuet. Mort en 1685.
Louis BOUCHERAT, chancelier en 1685. Sa devise était un coq sous un
soleil, par allusion à la devise de Louis XIV. Les paroles étaient,
_Sol reperit vigilem_. Mort en 1699.
Louis PHÉLYPEAUX, comte de Pontchartrain, descendant de plusieurs
secrétaires d’état, chancelier en 1699. Se retira à l’institution de
l’Oratoire en 1714. Mort en 1727.
Daniel-François VOISIN, mort en 1717, prédécesseur du célèbre
D’Aguesseau.

SURINTENDANTS DES FINANCES[54].
Claude LE BOUTHILLIER, d’abord surintendant, conjointement avec Claude
de Bullion, en 1632; seul en 1640. Ce fut lui qui le premier fit
imposer les tailles par les intendants. Retiré en 1643. Mort en 1655.
Nicolas BAILLEUL, marquis de Château-Gontier, président du parlement,
surintendant des finances, en 1643 jusqu’en 1648; mort en 1652: plus
versé dans la connaissance du barreau que dans celle des finances. Il
eut sous lui, pour contrôleur-général, Particelli, dit Émeri, connu par
ses déprédations[55].
Cet Émeri était le fils d’un paysan de Sienne, placé par le cardinal
Mazarin. Il disait que les ministres des finances n’étaient faits que
pour être maudits.
Émeri imagina bien des sortes d’impôts, de nouveaux offices de jurés
mesureurs et porteurs de charbon; de mouleurs, chargeurs et porteurs de
bois; de premiers commis de la taille et des ponts-et-chaussées, du sou
pour livre, d’augmentations de gages; de contrôleurs des amendes et des
épices, etc.
Le même Émeri fut surintendant en 1648; mais, quelques mois après, on
le sacrifia à la haine publique en l’exilant.
Le maréchal duc DE LA MEILLERAYE, surintendant en 1648, pendant
l’exil d’Émeri. On avait déjà vu des guerriers dans cette place. Il
avait la probité du duc de Sulli, mais non pas ses ressources. Il vint
dans le temps le plus difficile, et le duc de Sulli n’avait eu la
surintendance qu’après la guerre civile. Il taxa tous les financiers et
tous les traitants. La plupart firent banqueroute, et on ne trouva plus
d’argent. Il abandonna la surintendance en 1649. Mort en 1664.
ÉMERI reprit la surintendance immédiatement après la démission du
maréchal. Un Italien, nommé Tonti, imagina alors les emprunts en rentes
viagères, rentes distribuées en plusieurs classes, et qui sont payées
au dernier vivant de chaque classe. Elles furent appelées Tontines,
du nom de l’inventeur. Il y en eut pour un million vingt-cinq mille
livres annuelles, ce qui forma un revenu prodigieux pour le dernier
qui survécut; invention qui charge l’état pour un siècle, mais moins
onéreuse que celle des rentes perpétuelles, qui chargent l’état pour
toujours. Mort en 1650.
Claude DE MESME, comte D’AVAUX, d’une ancienne maison en Guienne,
homme de lettres qui unissait l’esprit et les graces à la science;
plénipotentiaire avec Servien; chéri de tous les négociateurs autant
que Servien en était redouté. Surintendant en 1650: mort la même année.
Charles, duc DE LA VIEUVILLE, le même que le cardinal de Richelieu
avait fait chasser du conseil, et enfermer dans le château d’Amboise,
en 1624, qui, échappé de ce château, avait fui en Angleterre, et qui
avait été condamné à mort par contumace. Créé duc et pair en 1651, et
surintendant la même année. Mort en 1653.
René DE LONGUEIL, marquis DE MAISONS, président à mortier, surintendant
en 1651. Il ne le fut qu’un an. On a prétendu qu’il avait bâti pendant
cette année le château de Maisons[56] qui est un des plus beaux de
l’Europe; mais il fut construit un an auparavant. C’est le coup d’essai
et le chef-d’œuvre de François Mansard, qui était alors un jeune homme,
et simple maçon. Il y a sur cela une singulière anecdote, que plusieurs
personnes ont apprise comme moi du petit-fils[57] du surintendant.
Son hôtel, démoli aujourd’hui, formait un impasse dans la rue des
Prouvaires. Un jour, en fesant fouiller dans un ancien petit caveau, il
y trouva quarante mille pièces d’or au coin de Charles IX. C’est avec
cet argent que le château de Maisons fut bâti. Mort en 1677.
On voit que les surintendants se succédaient rapidement dans ces
troubles.
Abel SERVIEN, après avoir négocié la paix de Westphalie avec le duc de
Longueville et le comte d’Avaux, et en ayant eu le principal honneur,
surintendant en 1653, conjointement avec Nicolas Fouquet, administra
jusqu’à sa mort, arrivée en 1659. Mais Fouquet eut toujours la
principale direction.
Nicolas FOUQUET, marquis DE BELLE-ISLE, surintendant en 1653, quoiqu’il
fût procureur-général du parlement de Paris. On a imprimé par erreur,
dans les premières éditions du _Siècle de Louis XIV_, qu’il dépensa
dix-huit cent mille francs à bâtir son palais de Vaux, aujourd’hui
Villars; c’est une erreur de typographie; il y prodigua dix-huit
millions de son temps, qui en feraient près de trente-six du nôtre.
Le cardinal Mazarin, depuis son retour en 1653, se fesait donner,
par le surintendant, vingt-trois millions par an pour les dépenses
secrètes. Il achetait à vil prix de vieux billets décriés, et se
fesait payer la somme entière. Ce fut ce qui perdit Fouquet. Jamais
dissipateur des finances royales ne fut plus noble et plus généreux que
ce surintendant. Jamais homme en place n’eut plus d’amis personnels, et
jamais homme persécuté ne fut mieux servi dans son malheur. Condamné
cependant au bannissement perpétuel[58], par commissaires, en 1664:
mort ignoré en 1680[59].
Après sa disgrace, la place de surintendant fut supprimée.
Sous les surintendants il y avait des contrôleurs-généraux. Le cardinal
Mazarin nomma à cette place un étranger, calviniste d’Augsbourg, nommé
Barthélemi Hervart, qui était son banquier. Cet Hervart avait en effet
rendu les plus grands services à la couronne. Ce fut lui qui, après la
mort du duc Bernard de Saxe-Veimar, donna son armée à la France, en
avançant tout l’argent nécessaire. Ce fut lui qui retint cette même
armée et d’autres régiments dans le service du roi, lorsque le vicomte
de Turenne voulut la faire révolter, en 1648. Il avança deux millions
cinq cent mille livres de la monnaie d’alors pour la retenir dans le
devoir; deux importants services qui prouvent qu’on n’est le maître
qu’avec de l’argent.
Lorsqu’on arrêta le surintendant Fouquet, il prêta encore au roi deux
millions. Il jouait un jeu prodigieux, et perdit souvent cent mille
écus dans une séance. Cette profusion l’empêcha d’avoir la première
place. Le roi eut avec raison plus de confiance en Colbert. Hervart,
mort simple conseiller d’état, en 1676.
Sa famille quitta le royaume après la révocation de l’édit de Nantes,
et porta des biens immenses dans les pays étrangers.

SECRÉTAIRES D’ÉTAT
ET CONTROLEURS-GÉNÉRAUX DES FINANCES.
Henri-Auguste DE LOMÉNIE, comte DE BRIENNE, eut le département des
affaires étrangères pendant la minorité de Louis XIV. Sa fierté ne
lui fit point de tort, parcequ’elle était fondée sur des sentiments
d’honneur. Nous avons de lui des _Mémoires_[60] instructifs. Mort en
1666.
François SUBLET DES NOYERS, retiré en 1643, mort en 1645.
Léon LE BOUTHILLIER DE CHAVIGNI, fils de Claude Le Bouthillier, eut le
département de la guerre: mort en 1652.
Louis PHELYPEAUX, marquis DE LA VRILLIÈRE, eut le département des
affaires du royaume: mort en 1681.
Louis PHELYPEAUX, son fils, fut reçu en survivance; mais la charge fut
donnée à un autre de ses enfants, Balthasar Phelypeaux, qui eut pour
successeur un autre Louis Phelypeaux, son fils. Balthasar Phelypeaux,
reçu en survivance en 1669, entre en exercice en 1676: mort en 1700.
Tous trois estimés pour leurs vertus, et aimés pour leur douceur.
Cette charge de secrétaire d’état est restée sans interruption dans
la famille des Phelypeaux pendant cent soixante-cinq ans, depuis Paul
Phelypeaux, fait secrétaire d’état en 1610, jusqu’à Louis Phelypeaux,
duc de la Vrillière, retiré en 1775[61].
Henri-Louis DE LOMÉNIE, comte DE BRIENNE, fils de Henri-Auguste, eut
la vivacité de son père, mais n’en eut pas les autres qualités. Étant
conseiller d’état dès l’âge de seize ans, et destiné aux affaires
étrangères, envoyé en Allemagne pour s’instruire, il alla jusqu’en
Finlande, et écrivit ses voyages en latin. Il exerça la charge de
secrétaire d’état des affaires étrangères à vingt-trois ans; mais ayant
perdu sa femme, Henriette de Chavigni, il en fut si affligé que son
esprit s’aliéna; on fut obligé de l’éloigner de la société. Le reste de
sa vie fut très malheureux. On a déchiré sa mémoire dans les derniers
_Dictionnaires historiques_[62]; on devait montrer de la compassion
pour son état et de la considération pour son nom[63].
HUGUES, marquis de LYONNE, d’une ancienne maison de Dauphiné, eut les
affaires étrangères jusqu’en 1670. On a de lui des Mémoires. C’était un
homme aussi laborieux qu’aimable: son fils avait obtenu la survivance
de sa charge; mais à la mort du père elle fut donnée à M. de Pomponne.
Mort en 1671.
Jean-Baptiste COLBERT s’avança uniquement par son mérite. Il parvint à
être intendant du cardinal Mazarin. S’étant instruit à fond de toutes
les parties du gouvernement, et particulièrement des finances, il
devint un homme nécessaire dans le délabrement où le cardinal Mazarin,
le surintendant Fouquet, et encore plus le malheur des temps, avaient
mis les finances. Louis XIV le fit travailler secrètement avec lui
pour s’instruire. Il perdit Fouquet de concert avec Le Tellier, alors
secrétaire d’état; mais il se fit pardonner cet acharnement par l’ordre
invariable qu’il mit dans les finances, et par des services dont on ne
doit point perdre la mémoire. Contrôleur-général en 1664, on peut le
regarder comme le fondateur du commerce et le protecteur de tous les
arts: il n’a point négligé l’agriculture, comme on le dit dans tant de
livres nouveaux. Son génie et ses soins ne pouvaient négliger cette
partie essentielle. On ne peut lui reprocher peut-être que d’avoir
cédé au préjugé qui ne voulait pas que le commerce des grains avec
l’étranger restât libre. Mort en 1683.
Jean-Baptiste COLBERT, marquis de SEIGNELAI, fils du précédent, d’un
esprit plus vaste encore que son père, beaucoup plus brillant et plus
cultivé: secrétaire d’état de la marine, qu’il rendit la plus belle de
l’Europe. Mort en 1690.
Charles COLBERT DE CROISSI, frère du grand Colbert; secrétaire
d’état des affaires étrangères, en 1679, après plusieurs ambassades
glorieuses. Il eut la place de secrétaire d’état d’Arnauld de Pomponne;
mais on le place ici pour ne pas interrompre la liste des Colbert. Mort
en 1696.
Jean-Baptiste COLBERT, marquis de TORCI, fils du précédent, secrétaire
d’état des affaires étrangères, à la mort de son père. Il joignit la
dextérité à la probité, ne donna jamais de promesse qu’il ne tînt, fut
aimé et respecté des étrangers. Mort en 1746.
Simon ARNAULD DE POMPONNE, secrétaire d’état des affaires étrangères en
1671, homme savant et de beaucoup d’esprit, ainsi que presque tous les
Arnauld, chéri dans la société, et préférant quelquefois les agréments
de cette société aux affaires, renvoyé en 1679, et remplacé par le
marquis de Croissi. Il ne fut point secrétaire d’état toute sa vie,
comme le disent les nouveaux Dictionnaires historiques; mais le roi lui
conserva le titre de ministre d’état, avec la permission d’entrer au
conseil, permission dont il n’usa pas. Mort en 1699.
Michel LE TELLIER, le chancelier, secrétaire d’état jusqu’en 1666.
François-Michel LE TELLIER, marquis de Louvois, le plus grand ministre
de la guerre qu’on eût vu jusqu’alors, secrétaire d’état en 1666. Il
fut plus estimé qu’aimé du roi, de la cour, et du public; il eut le
bonheur, comme Colbert, d’avoir des descendants qui ont fait honneur
à sa maison, et même des maréchaux de France; il n’est pas vrai qu’il
mourut subitement au sortir du conseil, comme on l’a dit dans tant de
livres et de dictionnaires. Il prenait les eaux de Balaruc, et voulait
travailler en les prenant: cette ardeur indiscrète de travail causa sa
mort, en 1691[64].
Louis-François-Marie LE TELLIER, marquis de BARBESIEUX, fils du marquis
de Louvois, secrétaire d’état de la guerre, après la mort de son père,
jeune homme qui commença par préférer les plaisirs et le faste au
travail. Mort à trente-trois ans, en 1701.
Claude LE PELLETIER, président aux enquêtes, prevôt des marchands,
homme de bien, modeste, retiré, travailla au code de droit canon. Cette
étude ne paraissait pas le désigner pour successeur du grand Colbert;
cependant il le fut en 1683. On dit[65] au roi qu’il n’était pas propre
pour cette place, parcequ’il n’était pas assez dur: c’est pour cela que
je le choisis, répondit Louis XIV. Il quitta le ministère et la cour au
bout de six ans. Toute sa famille a été renommée, comme lui, pour son
intégrité. Mort en 1711.
Louis PHELYPEAUX, comte de Pontchartrain, le même qui fut chancelier,
commença par être premier président du parlement de Bretagne;
contrôleur-général en 1690, après la retraite du contrôleur-général Le
Pelletier; secrétaire d’état après la mort du marquis de Seignelai, la
même année 1690. C’est lui qui, par l’avis de l’abbé Bignon, soumit
toutes les académies aux secrétaires d’état, excepté l’académie
française, qui ne pouvait dépendre que du roi.
Jérôme PHELYPEAUX, comte de Pontchartrain, fils du précédent,
secrétaire d’état du vivant de son père le chancelier, exclu par le duc
d’Orléans, à la mort de Louis XIV.
Michel DE CHAMILLART, conseiller d’état, contrôleur-général en 1699,
secrétaire d’état de la guerre en 1701, homme modéré et doux, ne put
porter ces deux fardeaux dans des temps difficiles, obligé bientôt
de les quitter: son fils, qui avait la survivance du ministère de la
guerre, se démit, en 1709, en même temps que lui. Mort en 1721.
Daniel VOISIN, secrétaire d’état de la guerre en 1709, exerça le
ministère, quoique chancelier, en 1714, jusqu’à la mort de Louis XIV.
Nicolas DESMARETS, contrôleur-général en 1708, zélé, laborieux,
intelligent, ne put réparer les maux de la guerre. Démis après la mort
de Louis XIV. En quittant sa place, il donna au régent une apologie de
son administration qu’on a imprimée depuis. Il y parle avec franchise
des opérations injustes en elles-mêmes auxquelles il a été forcé, par
le malheur des temps, pour prévenir de nouveaux malheurs et de plus
grandes injustices. Ce mémoire prouve qu’il avait des talents, une
grande modestie, et des intentions droites. On peut le regarder comme
un modèle de la manière simple, noble, respectueuse, et ferme, qui
convient à un ministre obligé de rendre compte de son administration.
Il fut immolé à la haine publique, et ses successeurs le firent
regretter. Mort en 1721.


CATALOGUE DE LA PLUPART DES ÉCRIVAINS FRANÇAIS QUI ONT PARU DANS LE
SIÈCLE DE LOUIS XIV, POUR SERVIR A L’HISTOIRE LITTÉRAIRE DE CE TEMPS.

ABADIE ou LABADIE[66] (Jean), né en Guienne, en 1610, jésuite, puis
janséniste, puis protestant, voulut faire enfin une secte et s’unir
avec Antoinette Bourignon, qui lui répondit que chacun avait son
Saint-Esprit, et que le sien était fort supérieur à celui d’Abadie. On
a de lui trente et un volumes[67] de fanatisme. On n’en parle ici que
pour montrer l’aveuglement de l’esprit humain. Il ne laissa pas d’avoir
des disciples. Mort à Altena, en 1674.
ABBADIE (Jacques), né en Béarn, en 1658, célèbre par son traité _de la
Religion chrétienne_, mais qui fit tort ensuite à cet ouvrage par celui
de l’_Ouverture des sept sceaux_. Mort en Irlande[68], en 1727.
ACHERI (Dom Jean-Luc d’), bénédictin, grand et judicieux compilateur.
Né en 1608, mort en 1685.
ALEXANDRE (Noël), né à Rouen, en 1639, dominicain. Il a fait beaucoup
d’ouvrages de théologie, et disputé beaucoup sur les usages de la Chine
contre les jésuites qui en revenaient. Mort en 1724.
AMELOT DE LA HOUSSAIE (Nicolas), né à Orléans, en 1634. Ses traductions
avec des notes politiques et ses histoires sont fort recherchées; ses
Mémoires, par ordre alphabétique, sont très fautifs. Il est le premier
qui ait fait connaître le gouvernement de Venise. Son histoire déplut
au sénat, qui était encore dans l’ancien préjugé qu’il y a des mystères
politiques qu’il ne faut pas révéler. On a appris depuis qu’il n’y
a plus de mystères, et que la politique consiste à être riche et à
entretenir de bonnes armées. Amelot traduisit et commenta _le Prince
de Machiavel_, livre long-temps cher aux petits seigneurs qui se
disputaient de petits états mal gouvernés, devenu inutile dans un temps
où tant de grandes puissances, toujours armées, étouffent l’ambition
des faibles. Amelot se croyait le plus grand politique de l’Europe;
cependant il ne sut jamais se tirer de la médiocrité, et il mourut dans
la misère: c’est qu’il était politique par son esprit, et non par son
caractère. Mort en 1706.
AMELOTTE (Denys), né en Saintonge, en 1606, de l’Oratoire. Il
est principalement connu par une assez bonne version du _Nouveau
Testament_: mort en 1678.
AMONTONS (Guillaume), né à Paris, en 1663, excellent mécanicien: mort
le 11 octobre en 1705.
ANCILLON (David), né à Metz, en 1617, calviniste, et son fils Charles,
mort à Berlin en 1715, ont eu quelque réputation dans la littérature.
ANSELME[69], moine augustin, le premier qui ait fait une histoire
généalogique des grands officiers de la couronne, continuée et
augmentée par Dufourni, auditeur des comptes. On a une notion très
vague de ce qui constitue les grands officiers. On s’imagine que ce
sont ceux à qui leur charge donne le titre de _grand_, comme _grand
écuyer_, _grand échanson_; mais le connétable, les maréchaux, le
chancelier, sont grands officiers, et n’ont point ce titre de _grand_,
et d’autres qui l’ont ne sont point réputés grands officiers. Les
capitaines des gardes, les premiers gentilshommes de la chambre, sont
devenus réellement de grands officiers, et ne sont pas comptés par le
père Anselme. Rien n’est décidé sur cette matière, et il y a autant de
confusion et d’incertitude sur tous les droits et sur tous les titres
en France, qu’il y a d’ordre dans l’administration. Mort en 1694.
ARNAULD (Antoine), vingtième fils de celui qui plaida contre les
jésuites, docteur en Sorbonne, né en 1612. Rien n’est plus connu que
son éloquence, son érudition, et ses disputes, qui le rendirent si
célèbre et en même temps si malheureux, selon les idées ordinaires qui
mettent le malheur dans l’exil et dans la pauvreté, sans considérer la
gloire, les amis, et une vieillesse saine, qui furent le partage de cet
homme fameux. Il est dit dans le supplément au _Moréri_ qu’Arnauld, en
1689, pour avoir les bonnes graces de la cour, fit un libelle contre
le roi Guillaume, intitulé: «Le vrai portrait de Guillaume-Henri de
Nassau, nouvel Absalon, nouvel Hérode, nouveau Cromwell, nouveau
Néron.» Ce style, qui ressemble à celui du père Garasse, n’est guère
celui d’Arnauld. Il ne songea jamais à flatter la cour. Louis XIV
eût fort mal reçu un livre si grossièrement intitulé; et ceux qui
attribuent cet ouvrage et cette intention au fameux Arnauld[70] ne
savent pas qu’on ne réussit point à la cour par des livres. Mort à
Bruxelles, en 1694.
L’auteur du Dictionnaire historique, littéraire, critique, et
janséniste[71], dit à l’article _Arnauld_ qu’aussitôt que son livre
sur _la Fréquente Communion_ parut, _l’enfer en frémit, et que le
jésuite Nouet fit la première attaque_. Il est difficile de savoir
au juste quelle est l’opinion de l’enfer sur un livre nouveau; et, à
l’égard des hommes, ils ont entièrement oublié le P. Nouet. Il est
très vrai que la plupart des écrits polémiques d’Arnauld ne sont plus
connus aujourd’hui. C’est le sort de presque toutes les disputes. Le
Dictionnaire historique, littéraire, critique, et janséniste, s’emporte
un peu contre cette vérité; il a raison: mais l’auteur devrait savoir
que les injures prodiguées au sujet des querelles théologiques sont
aujourd’hui aussi méprisées que ces querelles mêmes, et c’est beaucoup
dire.
ARNAULD-D’ANDILLI (Robert), frère aîné du précédent, né en 1588, l’un
des plus grands écrivains de Port-Royal. Il présenta à Louis XIV, à
l’âge de quatre-vingt-cinq ans, sa traduction de _Josèphe_, qui de
tous ses ouvrages est le plus recherché. Il fut père de Simon Arnauld,
marquis de Pomponne, ministre d’état; et ce ministre ne put empêcher ni
les disputes ni les disgraces de son oncle le docteur de Sorbonne. Mort
en 1674.
AUBERI (Antoine), né en 1616. On a de lui les vies des cardinaux de
Richelieu et de Mazarin, ouvrages médiocres, mais dans lesquels on peut
s’instruire. Mort en 1695. C’est lui qui le premier fit connaître la
fourberie de l’auteur du _Testament politique du cardinal de Richelieu_.
AUBIGNAC (François d’), né en 1604. Il n’eut jamais de maître que
lui-même. Attaché au cardinal de Richelieu, il était l’ennemi de
Corneille. Sa _Pratique du théâtre_ est peu lue; il prouva par sa
tragédie de _Zénobie_ que les connaissances ne donnent pas les talents.
Mort en 1676.
AULNOI (La comtesse d’). Son _Voyage_ et ses _Mémoires d’Espagne_, et
des romans écrits avec légèreté, lui firent quelque réputation. Morte
en 1705.
AVRIGNI (Hyacinthe Robillard d’), jésuite[72] auteur d’une nouvelle
manière d’écrire l’histoire. On a de lui des _Annales chronologiques
depuis 1601 jusqu’à 1715_. On y voit ce qui s’est passé de plus
important dans l’Europe exactement discuté, et en peu de mots; les
dates sont exactes. Jamais on n’a mieux su discerner le vrai, le faux,
et le douteux. Il a fait aussi des _Mémoires ecclésiastiques_[73];
mais ils sont malheureusement infectés de l’esprit de parti. Marcel et
lui ont été tous deux effacés par l’_Histoire chronologique de France_
du président Hénault, l’ouvrage à-la-fois le plus court, le plus plein
que nous ayons en ce genre, et le plus commode pour les lecteurs.
BAILLET (Adrien), né près de Beauvais, en 1649; critique célèbre. Mort
en 1706.
BALUZE (Étienne), du Limousin, né en 1630. C’est lui qui a formé le
recueil des manuscrits de la bibliothèque de Colbert. Il a travaillé
jusqu’à l’âge de quatre-vingt-huit ans. On lui doit sept volumes
d’anciens monuments. Exilé pour avoir soutenu les prétentions du
cardinal de Bouillon, qui se croyait indépendant du roi, et qui fondait
son droit sur ce qu’il était né d’une maison souveraine, et dans la
principauté de Sédan, avant que l’échange de cette souveraineté avec le
roi eût été consommé. Mort en 1718.
BALZAC (Jean-Louis Guer, de), né en 1594. Homme éloquent, et le premier
qui fonda un prix d’éloquence. Il eut le brevet d’historiographe
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