Nouvelles histoires extraordinaires - 19

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follement par fatuité, en nous figurant que l'homme, dans ses destinées
temporelles ou futures, est d'une plus grande importance dans l'univers
que ce vaste _limon de la vallée_ qu'il cultive et qu'il méprise, et à
laquelle il refuse une âme par la raison peu profonde qu'il ne la voit
pas fonctionner[10].
Ces idées, et d'autres analogues, ont toujours donné à mes méditations
parmi les montagnes et les forêts, près des rivières et de l'océan, une
teinte de ce que les gens vulgaires ne manqueront pas d'appeler
fantastique. Mes promenades vagabondes au milieu de tableaux de ce genre
ont été nombreuses, singulièrement curieuses, souvent solitaires; et
l'intérêt avec lequel j'ai erré à travers plus d'une vallée profonde et
sombre, ou contemplé le _ciel_ de maint lac limpide, a été un intérêt
grandement accru par la pensée que j'errais seul, que je contemplais
_seul_. Quel est le Français bavard qui, faisant allusion à l'ouvrage
bien connu de Zimmerman, a dit: _La solitude est une belle chose, mais
il faut quelqu'un pour vous dire que la solitude est une belle chose?_
Comme épigramme, c'est parfait; mais, _il faut_! Cette nécessité est une
chose qui n'existe pas.
Ce fut dans un de mes voyages solitaires, dans une région fort
lointaine,—montagnes compliquées par des montagnes, méandres de
rivières mélancoliques, lacs sombres et dormants,—que je tombai sur
certain petit ruisseau avec une île. J'y arrivai soudainement dans un
mois de juin, le mois du feuillage, et je me jetai sur le sol, sous les
branches d'un arbuste odorant qui m'était inconnu, de manière à
m'assoupir en contemplant le tableau. Je sentis que je ne pourrais le
bien voir que de cette façon,—tant il portait le caractère d'une
vision.
De tous côtés,—excepté à l'ouest, où le soleil allait bientôt
plonger,—s'élevaient les murailles verdoyantes de la forêt. La petite
rivière qui faisait un brusque coude, et ainsi se dérobait soudainement
à la vue, semblait ne pouvoir pas s'échapper de sa prison; mais on eût
dit qu'elle était absorbée vers l'est par la verdure profonde des
arbres;—et du côté opposé (cela m'apparaissait ainsi, couché comme je
l'étais, et les yeux au ciel), tombait dans la vallée, sans
intermédiaire et sans bruit, une splendide cascade, or et pourpre, vomie
par les fontaines occidentales du ciel.
À peu près au centre de l'étroite perspective qu'embrassait mon regard
visionnaire, une petite île circulaire, magnifiquement verdoyante,
reposait sur le sein du ruisseau.
_La rive et son image étaient si bien fondues_
_Que le tout semblait suspendu dans l'air._
L'eau transparente jouait si bien le miroir qu'il était presque
impossible de deviner à quel endroit du talus d'émeraude commençait son
domaine de cristal.
Ma position me permettait d'embrasser d'un seul coup d'œil les deux
extrémités, est et ouest, de l'îlot; et j'observai dans leurs aspects
une différence singulièrement marquée. L'ouest était tout un radieux
harem de beautés de jardin. Il s'embrasait et rougissait sous l'œil
oblique du soleil, et souriait extatiquement par toutes ses fleurs. Le
gazon était court, élastique, odorant, et parsemé d'asphodèles. Les
arbres étaient souples, gais, droits,—brillants, sveltes et
gracieux,—orientaux par la forme et le feuillage, avec une écorce
polie, luisante et versicolore. On eût dit qu'un sentiment profond de
vie et de joie circulait partout; et, quoique les Cieux ne soufflassent
aucune brise, tout cependant semblait agité par d'innombrables papillons
qu'on aurait pu prendre, dans leurs fuites gracieuses et leurs zigzags,
pour des tulipes ailées.
L'autre côté, le côté est de l'île, était submergé dans l'ombre la plus
noire. Là, une mélancolie sombre, mais pleine de calme et de beauté,
enveloppait toutes choses. Les arbres étaient d'une couleur noirâtre,
lugubres de forme et d'attitude,—se tordant en spectres moroses et
solennels, traduisant des idées de chagrin mortel et de mort prématurée.
Le gazon y revêtait la teinte profonde du cyprès, et ses brins
baissaient languissamment leurs pointes. Là s'élevaient éparpillés
plusieurs petits monticules maussades, bas, étroits, pas très-longs, qui
avaient des airs de tombeaux, mais qui n'en étaient pas; quoique
au-dessus et tout autour grimpassent la rue et le romarin. L'ombre des
arbres tombait pesamment sur l'eau et semblait s'y ensevelir, imprégnant
de ténèbres les profondeurs de l'élément. Je m'imaginais que chaque
ombre, à mesure que le soleil descendait plus bas, toujours plus bas, se
séparait à regret du tronc qui lui avait donné naissance et était
absorbée par le ruisseau, pendant que d'autres ombres naissaient à
chaque instant des arbres, prenant la place de leurs aînées défuntes.
Cette idée, une fois qu'elle se fut emparée de mon imagination, l'excita
fortement, et je me perdis immédiatement en rêveries.—Si jamais île fut
enchantée,—me disais-je,—celle-ci l'est, bien sûr. C'est le
rendez-vous des quelques gracieuses Fées qui ont survécu à la
destruction de leur race. Ces vertes tombes sont-elles les leurs!
Rendent-elles leurs douces vies de la même façon que l'humanité? Ou
plutôt leur mort n'est-elle pas une espèce de dépérissement
mélancolique? Rendent-elles à Dieu leur existence petit à petit,
épuisant lentement leur substance jusqu'à la mort, comme ces arbres
rendent leurs ombres l'une après l'autre? Ce que l'arbre qui s'épuise
est à l'eau qui en boit l'ombre et devient plus noire de la proie
qu'elle avale, la vie de la Fée ne pourrait-elle pas bien être la même
chose à la Mort qui l'engloutit?
Comme je rêvais ainsi, les yeux à moitié clos, tandis que le soleil
descendait rapidement vers son lit, et que des tourbillons couraient
tout autour de l'île, portant sur leur sein de grandes, lumineuses et
blanches écailles, détachées des troncs des sycomores,—écailles qu'une
imagination vive aurait pu, grâce à leurs positions variées sur l'eau,
convertir en tels objets qu'il lui aurait plu,—pendant que je rêvais
ainsi, il me sembla que la figure d'une de ces mêmes Fées dont j'avais
rêvé, se détachant de la partie lumineuse et occidentale de l'île,
s'avançait lentement vers les ténèbres.—Elle se tenait droite sur un
canot singulièrement fragile, et le mouvait avec un fantôme d'aviron.
Tant qu'elle fut sous l'influence des beaux rayons attardés, son
attitude parut traduire la joie;—mais le chagrin altéra sa physionomie
quand elle passa dans la région de l'ombre. Lentement elle glissa tout
le long, fit peu à peu le tour de l'île, et rentra dans la région de la
lumière.
—La révolution qui vient d'être accomplie par la Fée,—continuai-je,
toujours rêvant,—est le cycle d'une brève année de sa vie. Elle a
traversé son hiver et son été. Elle s'est rapprochée de la Mort d'une
année; car j'ai bien vu que, quand elle entrait dans l'obscurité, son
ombre se détachait d'elle et était engloutie par l'eau sombre, rendant
sa noirceur encore plus noire.
Et de nouveau le petit bateau apparut, avec la Fée; mais dans son
attitude il y avait plus de souci et d'indécision, et moins d'élastique
allégresse. Elle navigua de nouveau de la lumière vers l'obscurité,—qui
s'approfondissait à chaque minute,—et de nouveau son ombre se détachant
tomba dans l'ébène liquide et fut absorbée par les ténèbres.—Et
plusieurs fois encore elle fit le circuit de l'île,—pendant que le
soleil se précipitait vers son lit,—et à chaque fois qu'elle émergeait
dans la lumière, il y avait plus de chagrin dans sa personne, et elle
devenait plus faible, et plus abattue, et plus indistincte; et à chaque
fois qu'elle passait dans l'obscurité, il se détachait d'elle un spectre
plus obscur qui était submergé par une ombre plus noire. Mais à la fin,
quand le soleil eut totalement disparu, la Fée, maintenant pur fantôme
d'elle-même, entra avec son bateau, pauvre inconsolable! dans la région
du fleuve d'ébène,—et si elle en sortit jamais, je ne puis le
dire,—car les ténèbres tombèrent sur toutes choses, et je ne vis plus
son enchanteresse figure.


LE PORTRAIT OVALE

Le château dans lequel mon domestique s'était avisé de pénétrer de
force, plutôt que de me permettre, déplorablement blessé comme je
l'étais, de passer une nuit en plein air, était un de ces bâtiments,
mélange de grandeur et de mélancolie, qui ont si longtemps dressé leurs
fronts sourcilleux au milieu des Apennins, aussi bien dans la réalité
que dans l'imagination de mistress Radcliffe. Selon toute apparence, il
avait été temporairement et tout récemment abandonné. Nous nous
installâmes dans une des chambres les plus petites et les moins
somptueusement meublées. Elle était située dans une tour écartée du
bâtiment. Sa décoration était riche, mais antique et délabrée. Les murs
étaient tendus de tapisseries et décorés de nombreux trophées
héraldiques de toute forme, ainsi que d'une quantité vraiment
prodigieuse de peintures modernes, pleines de style, dans de riches
cadres d'or d'un goût arabesque. Je pris un profond intérêt,—ce fut
peut-être mon délire qui commençait qui en fut cause,—je pris un
profond intérêt à ces peintures qui étaient suspendues non-seulement sur
les faces principales des murs, mais aussi dans une foule de recoins que
la bizarre architecture du château rendait inévitables; si bien que
j'ordonnai à Pedro de fermer les lourds volets de la chambre,—puisqu'il
faisait déjà nuit,—d'allumer un grand candélabre à plusieurs branches
placé près de mon chevet, et d'ouvrir tout grands les rideaux de velours
noir garnis de crépines qui entouraient le lit. Je désirais que cela fût
ainsi, pour que je pusse au moins, si je ne pouvais pas dormir, me
consoler alternativement par la contemplation de ces peintures et par la
lecture d'un petit volume que j'avais trouvé sur l'oreiller et qui en
contenait l'appréciation et l'analyse.
Je lus longtemps,—longtemps;—je contemplai religieusement, dévotement;
les heures s'envolèrent, rapides et glorieuses, et le profond minuit
arriva. La position du candélabre me déplaisait, et, étendant la main
avec difficulté pour ne pas déranger mon valet assoupi, je plaçai
l'objet de manière à jeter les rayons en plein sur le livre.
Mais l'action produisit un effet absolument inattendu. Les rayons des
nombreuses bougies (car il y en avait beaucoup) tombèrent alors sur une
niche de la chambre que l'une des colonnes du lit avait jusque-là
couverte d'une ombre profonde. J'aperçus dans une vive lumière une
peinture qui m'avait d'abord échappé. C'était le portrait d'une jeune
fille déjà mûrissante et presque femme. Je jetai sur la peinture un coup
d'œil rapide, et je fermai les yeux. Pourquoi,—je ne le compris pas
bien moi-même tout d'abord. Mais pendant que mes paupières restaient
closes, j'analysai rapidement la raison qui me les faisait fermer ainsi.
C'était un mouvement involontaire pour gagner du temps et pour
penser,—pour m'assurer que ma vue ne m'avait pas trompé,—pour calmer
et préparer mon esprit à une contemplation plus froide et plus sûre. Au
bout de quelques instants, je regardai de nouveau la peinture fixement.
Je ne pouvais pas douter, quand même je l'aurais voulu, que je n'y visse
alors très-nettement; car le premier éclair du flambeau sur cette toile
avait dissipé la stupeur rêveuse dont mes sens étaient possédés, et
m'avait rappelé tout d'un coup à la vie réelle.
Le portrait, je l'ai déjà dit, était celui d'une jeune fille. C'était
une simple tête, avec des épaules, le tout dans ce style, qu'on appelle
en langage technique, style _de vignette_, beaucoup de la manière de
Sully dans ses têtes de prédilection. Les bras, le sein, et même les
bouts des cheveux rayonnants, se fondaient insaisissablement dans
l'ombre vague mais profonde qui servait de fond à l'ensemble. Le cadre
était ovale, magnifiquement doré et guilloché dans le goût moresque.
Comme œuvre d'art, on ne pouvait rien trouver de plus admirable que la
peinture elle-même. Mais il se peut bien que ce ne fût ni l'exécution de
l'œuvre, ni l'immortelle beauté de la physionomie, qui m'impressionna
si soudainement et si fortement. Encore moins devais-je croire que mon
imagination, sortant d'un demi-sommeil, eût pris la tête pour celle
d'une personne vivante.—Je vis tout d'abord que les détails du dessin,
le style de vignette, et l'aspect du cadre auraient immédiatement
dissipé un pareil charme, et m'auraient préservé de toute illusion même
momentanée. Tout en faisant ces réflexions, et très-vivement, je restai,
à demi étendu, à demi assis, une heure entière peut-être, les yeux rivés
à ce portrait. À la longue, ayant découvert le vrai secret de son effet,
je me laissai retomber sur le lit. J'avais deviné que le _charme_ de la
peinture était une expression vitale absolument adéquate à la vie
elle-même, qui d'abord m'avait fait tressaillir, et finalement m'avait
confondu, subjugué, épouvanté. Avec une terreur profonde et
respectueuse, je replaçai le candélabre dans sa position première. Ayant
ainsi dérobé à ma vue la cause de ma profonde agitation, je cherchai
vivement le volume qui contenait l'analyse des tableaux et leur
histoire. Allant droit au numéro qui désignait le portrait ovale, j'y
lus le vague et singulier récit qui suit:
—«C'était une jeune fille d'une très-rare beauté, et qui n'était pas
moins aimable que pleine de gaieté. Et maudite fut l'heure où elle vit,
et aima, et épousa le peintre. Lui, passionné, studieux, austère, et
ayant déjà trouvé une épouse dans son Art; elle, une jeune fille d'une
très-rare beauté, et non moins aimable que pleine de gaieté: rien que
lumières et sourires, et la folâtrerie d'un jeune faon; aimant et
chérissant toutes choses; ne haïssant que l'art qui était son rival; ne
redoutant que la palette et les brosses, et les autres instruments
fâcheux qui la privaient de la figure de son adoré. Ce fut une terrible
chose pour cette dame que d'entendre le peintre parler du désir de
peindre même sa jeune épouse. Mais elle était humble et obéissante, et
elle s'assit avec douceur pendant de longues semaines dans la sombre et
haute chambre de la tour, où la lumière filtrait sur la pâle toile
seulement par le plafond. Mais lui, le peintre, mettait sa gloire dans
son œuvre, qui avançait d'heure en heure et de jour en jour.—Et
c'était un homme passionné, et étrange, et pensif, qui se perdait en
rêveries; si bien qu'il ne _voulait_ pas voir que la lumière qui tombait
si lugubrement dans cette tour isolée desséchait la santé et les esprits
de sa femme, qui languissait visiblement pour tout le monde, excepté
pour lui. Cependant, elle souriait toujours, et toujours sans se
plaindre, parce qu'elle voyait que le peintre (qui avait un grand renom)
prenait un plaisir vif et brûlant dans sa tâche, et travaillait nuit et
jour pour peindre celle qui l'aimait si fort, mais qui devenait de jour
en jour plus languissante et plus faible. Et, en vérité, ceux qui
contemplaient le portrait parlaient à voix basse de sa ressemblance,
comme d'une puissante merveille et comme d'une preuve non moins grande
de la puissance du peintre que de son profond amour pour celle qu'il
peignait si miraculeusement bien.—Mais, à la longue, comme la besogne
approchait de sa fin, personne ne fut plus admis dans la tour; car le
peintre était devenu fou par l'ardeur de son travail, et il détournait
rarement ses yeux de la toile, même pour regarder la figure de sa femme.
Et il ne _voulait_ pas voir que les couleurs qu'il étalait sur la toile
étaient _tirées_ des joues de celle qui était assise près de lui. Et
quand bien des semaines furent passées et qu'il ne restait plus que peu
de chose à faire, rien qu'une touche sur la bouche et un glacis sur
l'œil, l'esprit de la dame palpita encore comme la flamme dans le bec
d'une lampe. Et alors la touche fut donnée, et alors le glacis fut
placé; et pendant un moment le peintre se tint en extase devant le
travail qu'il avait travaillé; mais une minute après, comme il
contemplait encore, il trembla et il devint très-pâle, et il fut frappé
d'effroi; et criant d'une voix éclatante:—En vérité, c'est la _Vie_
elle-même!—il se retourna brusquement pour regarder sa
bien-aimée;—elle était morte!»
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