La tentation de saint Antoine - 10
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et tu humeras la vapeur des mines, tu descendras dans les cavernes...
Vite! vite!
Il creuse la terre avec ses pattes, en criant comme un coq.
Mille voix lui répondent. La forêt tremble.
Et toutes sortes de bêtes effroyables surgissent: le Tragelaphus,
moitié cerf et moitié bœuf; le Myrmecoleo, lion par devant, fourmi
par derrière, et dont les génitoires sont à rebours; le python
Aksar, de soixante coudées, qui épouvanta Moïse; la grande belette
Pastinaca, qui tue les arbres par son odeur; le Presteros, qui rend
imbécile par son contact; le Mirag, lièvre cornu, habitant des îles
de la mer. Le léopard Phalmant crève son ventre à force de hurler;
le Senad, ours à trois têtes, déchire ses petits avec sa langue; le
chien Cépus répand sur les rochers le lait bleu de ses mamelles.
Des moustiques se mettent à bourdonner, des crapauds à sauter, des
serpents à siffler. Des éclairs brillent. La grêle tombe.
Il arrive des rafales, pleines d'anatomies merveilleuses. Ce sont des
têtes d'alligators sur des pieds de chevreuil, des hiboux à queue
de serpent, des pourceaux à mufle de tigre, des chèvres à croupe
d'âne, des grenouilles velues comme des ours, des caméléons grands
comme des hippopotames, des veaux à deux têtes dont l'une pleure et
l'autre beugle, des fœtus quadruples se tenant par le nombril et
valsant comme des toupies, des ventres ailés qui voltigent comme des
moucherons.
Il en pleut du ciel, il en sort de terre, il en coule des roches.
Partout des prunelles flamboient, des gueules rugissent; les
poitrines se bombent, les griffes s'allongent, les dents grincent,
les chairs clapotent. Il y en a qui accouchent, d'autres copulent,
ou d'une seule bouchée s'entre-dévorent.
S'étouffant sous leur nombre, se multipliant par leur contact, ils
grimpent les uns sur les autres;--et tous remuent autour d'Antoine
avec un balancement régulier, comme si le sol était le pont d'un
navire. Il sent contre ses mollets la traînée des limaces, sur ses
mains le froid des vipères; et des araignées filant leur toile
l'enferment dans leur réseau.
Mais le cercle des monstres s'entr'ouvre, le ciel tout à coup devient
bleu, et
LA LICORNE
se présente.
Au galop! au galop!
J'ai des sabots d'ivoire, des dents d'acier, la tête couleur de
pourpre, le corps couleur de neige, et la corne de mon front porte les
bariolures de l'arc-en-ciel.
Je voyage de la Chaldée au désert tartare sur les bords du Gange et
dans la Mésopotamie. Je dépasse les autruches. Je cours si vite que
je traîne le vent. Je frotte mon dos contre les palmiers. Je me roule
dans les bambous. D'un bond je saute les fleuves. Des colombes volent
au-dessus de moi. Une vierge seule peut me brider.
Au galop! au galop!
Antoine la regarde s'enfuir.
Et ses yeux restant levés, il aperçoit tous les oiseaux qui se
nourrissent de vent: le Gouith, l'Ahuti, l'Alphalim, le Iukneth des
montagnes de Caff, les Homaï des Arabes qui sont les âmes d'hommes
assassinés. Il entend les perroquets proférer des paroles humaines,
puis les grands palmipèdes pélasgiens qui sanglotent comme des
enfants ou ricanent comme de vieilles femmes.
Un air salin le frappe aux narines. Une plage maintenant est devant
lui.
Au loin des jets d'eau s'élèvent, lancés par des baleines; et du fond
de l'horizon
LES BÊTES DE LA MER
rondes comme des outres, plates comme des lames, dentelées comme des
scies, s'avancent en se traînant sur le sable.
Tu vas venir avec nous, dans nos immensités où personne encore n'est
descendu!
Des peuples divers habitent les pays de l'Océan. Les uns sont au séjour
des tempêtes; d'autres nagent en plein dans la transparence des ondes
froides, broutent comme des bœufs les plaines de corail, aspirent
par leur trompe le reflux des marées, ou portent sur leurs épaules le
poids des sources de la mer.
Des phosphorescences brillent à la moustache des phoques, aux
écailles des poissons. Des oursins tournent comme des roues, des
cornes d'Ammon se déroulent comme des câbles, des huîtres font crier
leurs charnières, des polypes déploient leurs tentacules, des méduses
frémissent pareilles à des boules de cristal, des éponges flottent,
des anémones crachent de l'eau; des mousses, des varechs ont poussé.
Et toutes sortes de plantes s'étendent en rameaux, se tordent en
vrilles, s'allongent en pointes, s'arrondissent en éventail. Des
courges ont l'air de seins, des lianes s'enlacent comme des serpents.
Les Dedaïms de Babylone, qui sont des arbres, ont pour fruits des
têtes humaines; des Mandragores chantent, la racine Baaras court dans
l'herbe.
Les végétaux maintenant ne se distinguent plus des animaux. Des
polypiers, qui ont l'air de sycomores, portent des bras sur leurs
branches. Antoine croit voir une chenille entre deux feuilles; c'est
un papillon qui s'envole. Il va pour marcher sur un galet; une
sauterelle grise bondit. Des insectes pareils à des pétales de roses
garnissent un arbuste; des débris d'éphémires font sur le sol une
couche neigeuse.
Et puis les plantes se confondent avec les pierres.
Des cailloux ressemblent à des cerveaux, des stalactites à des
mamelles, des fleurs de fer à des tapisseries ornées de figures.
Dans des fragments de glace, il distingue des efflorescences, des
empreintes de buissons et de coquilles--à ne savoir si ce sont les
empreintes de ces choses-là, ou ces choses elles-mêmes. Des diamants
brillent comme des yeux, des minéraux palpitent.
Et il n'a plus peur!
Il se couche à plat ventre, s'appuie sur les deux coudes; et,
retenant son haleine, il regarde.
Des insectes n'ayant plus d'estomac continuent à manger, des fougères
desséchées se remettent à fleurir; des membres qui manquaient
repoussent.
Enfin, il aperçoit de petites masses globuleuses, grosses comme des
têtes d'épingles et garnies de cils tout autour. Une vibration les
agite.
ANTOINE
délirant:
O bonheur! bonheur! j'ai vu naître la vie, j'ai vu le mouvement
commencer. Le sang de mes veines bat si fort qu'il va les rompre. J'ai
envie de voler, de nager, d'aboyer, de beugler, de hurler. Je voudrais
avoir des ailes, une carapace, une écorce, souffler de la fumée,
porter une trompe, tordre mon corps, me diviser partout, être en tout,
m'émaner avec les odeurs, me développer comme les plantes, couler comme
l'eau, vibrer comme le son, briller comme la lumière, me blottir sous
toutes les formes, pénétrer chaque atome, descendre jusqu'au fond de la
matière,--être la matière!
Le jour enfin paraît; et comme les rideaux d'un tabernacle qu'on
relève, des nuages d'or en s'enroulant à larges volutes découvrent le
ciel.
Tout au milieu, et dans le disque même du soleil, rayonne la face de
Jésus-Christ.
Antoine fait le signe de la croix et se remet en prières.
FIN.
GLOSSAIRE ALPHABÉTIQUE
DES MOTS PEU CONNUS
CITÉS DANS L'OUVRAGE
A
ACHAMAROTH.--Probablement Achamoth, nom de l'un des Éons de la
théogonie des Valentiniens.
ADAMITES.--Sectaires qui, au IIe siècle de notre ère, prétendaient
avoir été rétablis dans l'état d'innocence où se trouvait Adam au
moment de la création. Pour imiter cet état et dominer leurs sens,
hommes et femmes étaient entièrement nus dans leurs assemblées.
Cette secte ressuscita au XVe siècle en Bohême et en Moravie, où
elle fut détruite.
ADONAI.--Mot hébreu qui signifie, _Maître suprême_; nom que les
saintes Écritures donnent à Dieu.
ADRAMITES.--Ancien peuple de l'Arabie Heureuse, sur la côte
méridionale de la mer Rouge.
ÆSARS.--Mot qui signifie Dieux en langue étrusque.
ÆTIUS.--Hérésiarque fondateur d'une secte, les _Aétiens_, qui niaient
que le Verbe fût d'une nature semblable à celle du Père.
AHRIMAN.--Principe du mal et des ténèbres, dans la religion des
anciens Perses; il est le perpétuel ennemi d'Ormuzd, le principe du
bien et de la lumière.
ALEP.--Ville de Syrie, à 200 kil. nord-est de Damas.
AMENTHI.--Lieu où, selon les Égyptiens, les âmes se rendaient après
la mort et étaient d'abord jugées par certains Dieux avant de
l'être définitivement par Osiris, le juge suprême.
AMMON.--Anachorète d'Égypte, mort en 320. Retiré sur une montagne, il
n'en descendait que deux fois par an pour visiter sa femme qu'il
avait épousée malgré lui, et à laquelle il avait persuadé de vivre
dans une continence complète; saint Antoine lui écrivit.
AMMON.--Dieu égyptien, identifié avec Jupiter (Zeus) par les Grecs.
C'était le Dieu Soleil, le principe vivifiant. Il était représenté
avec des cornes de bélier.
AMSCHASPANDS (Myth. Parse).--Génies du bien et de la lumière,
serviteurs d'_Ormuzd_, dans la religion de Zoroastre. Ils sont au
nombre de sept et opposés aux Darvands, serviteurs d'_Ahriman_.
ANAXAGORE.--Philosophe grec de l'école ionienne, né à Clazomène, l'an
500 av. J.-C. Il voyait dans la nature une infinité de parties
élémentaires semblables, dont le mélange forme les corps divers;
mais au-dessus de cette dissémination de l'être, il plaçait une
unité souveraine, l'_Intelligence_, principe du mouvement de la
matière et de l'ordre où elle tend. Mort l'an 428 av. J.-C.
ANDRODAMAS.--Nom grec d'une sorte de pierre précieuse à laquelle les
anciens attribuaient plusieurs vertus, entre autres celle d'apaiser
la colère.
ANTICHTONE.--Planète imaginaire qui complétait le système
astronomique des Pythagoriciens. Ils lui donnaient la première
place auprès du feu central dont elle était censée dérober
constamment la vue à la Terre.
ANUBIS.--Dieu égyptien qui était adoré sous la forme d'un chien ou
d'un homme avec une tête de chien, compagnon et gardien vigilant
d'_Osiris_ aussi bien que d'_Isis_.
APELLES.--Hérésiarque du IIe siècle qui condamnait le mariage, niait
la résurrection et rejetait l'autorité de l'Ancien Testament et
celle de Moïse. Il avait été le disciple de Marcion.
APHIA D'ÉGINE.--Déesse d'un caractère marin et lunaire, dont
le berceau doit être cherché dans la Phénécie ou l'Asie
Mineure.--(voir Maury, _Croyances et légendes de l'antiquité_,
page 150.)
APIS.--Taureau sacré, adoré en Égypte et surtout à Memphis, image
vivante ou incarnation même d'_Osiris_.
APOLLINARISTES.--Sectateurs de l'hérésiarque _Apollinaire_. Ils
prétendaient que le Verbe a remplacé dans Jésus-Christ l'âme
pensante, que la divinité s'est unie directement à son corps, et
que, ce corps tout céleste et impassible étant descendu d'en haut,
Jésus n'a souffert qu'en apparence.
APOLLONIUS (de Tyane).--Célèbre thaumaturge et philosophe
néo-pythagoricien, né à Tyane, en Cappadoce, vers le commencement
de l'ère chrétienne, mort vers l'an 97, à Éphèse. Ce philosophe,
l'un des hommes les plus extraordinaires de son temps pour le
savoir, la vertu et l'éloquence, mena une existence nomade,
prêchant la réforme des mœurs, l'abstinence de la chair des
animaux, la communauté des biens et les autres dogmes de Pythagore.
On lui érigea des statues et des temples, et les païens essayèrent
d'opposer ses miracles à ceux de Jésus-Christ.
ARCHI-GALLE.--Grand prêtre de Cybèle, chef des galles ou prêtres de
cette déesse en Phrygie.
ARCHONTIQUES.--Sectaires du IIe siècle pour qui le monde avait
été créé par des esprits célestes qu'ils nommaient _Archontes_
(chefs). Ils rejetaient les sacrements, niaient la résurrection et
regardaient les femmes comme une invention du Diable.
ARICIA.--Ancienne ville du Latium et qui avait un bois consacré à
Diane, où l'on immolait des hommes.
ARIENS.--Sectateurs de l'hérésiarque _Arius_.
ARIUS.--Fameux hérésiarque, né, vers l'an 270, à Alexandrie, selon
les uns, selon les autres, dans la Cyrénaïque. Il niait le dogme de
l'égalité _parfaite_, _éternelle_ et _incréée_ du _Père_, du _Fils_
et du _Saint-Esprit_. Le _Fils_, disait-il, n'a pas toujours été,
n'est qu'une _création_ du _Père_, et reste subordonné au _Père_.
ARSÈNE (saint).--Diacre de l'Église romaine, né à Rome en 350, fut
précepteur de l'empereur Théodose. Se retira dans les déserts de la
Thébaïde, où il mourut en 445.
ARYANDIQUES.--Du nom d'Ariandes, général perse.
ASBADÉE.--Probablement Asbamée, nom d'une source consacrée à Jupiter
Asbamæus ou gardien des serments, dans l'ancienne Asie Mineure,
près de Tyane. Ses eaux étaient mortelles pour les coupables.
ASCITES.--Hérésiarques du IIe siècle, qui rejetaient les sacrements
et représentaient par une outre, devant laquelle ils dansaient, les
vases remplis de vin nouveau dont Jésus avait parlé.
ASTOMI.--Nom que les anciens donnaient à un peuple fabuleux de l'Inde
ou d'Afrique, qui se couvrait ordinairement la tête.
ATHANASE.--Illustre père de l'Église, né à Alexandrie en 296, mort
en 373. Succéda à saint Alexandre, patriarche d'Alexandrie, et
déploya le plus grand courage et la plus grande habileté à défendre
le catholicisme contre l'hérésie d'Arius. Tous ses écrits se
rapportent à ce but, presque l'unique de sa vie.
ATYS.--Personnage de la mythologie païenne, qui se rattachait
étroitement, mais obscurément, aux mystères de Cybèle dont les
prêtres se mutilaient avant l'initiation, en souvenir de la
mutilation diversement interprétée, qu'avait subie l'amant de la
Déesse.
AUDIENS.--Membres d'une secte chrétienne, fondée par _Audée_, vers
le commencement du IVe siècle, en Mésopotamie, et qui attribuaient
à Dieu la forme humaine. Leurs mœurs étaient rigides; mais leur
doctrine, dangereuse pour la tranquillité publique, les fit bannir.
B
BAARAS.--Plante merveilleuse du mont Liban, qu'on disait croître
au printemps, aussitôt après la fonte des neiges. Lumineuse la
nuit, invisible le jour, elle passait pour avoir la propriété
de transmuer les métaux en or et de détruire les charmes des
sortilèges.
BAÏA.--Ancien nom de la ville de Baies, dans la province de Naples,
qui était autrefois très florissante.
BALACIUS.--Préfet de l'empereur Constance au IIIe siècle, persécuteur
des chrétiens, et à qui saint Antoine aurait prédit sa fin.
BARCOUF.--Auteur présumé d'écrits apocryphes dont Basilide, le
gnostique égyptien, invoquait l'autorité.
BARDESANE.--Philosophe célèbre, né en Syrie, au IIe siècle, qui
professa de grandes innovations dans le catholicisme, tout en les
déguisant dans des hymnes sous le respect extérieur des textes
bibliques. Il disait que Jésus-Christ n'avait point pris un corps
humain, que nous ressusciterons avec un autre corps subtil et
céleste, habitation de notre âme avant son péché.
BASILIDE.--Chef d'une école philosophico-religieuse d'Alexandrie,
qui professait que le monde avait été créé par des intelligences
émanées de l'Être suprême, ce qui expliquait plus facilement
l'origine du mal. Il prétendait aussi que Jésus, n'ayant que
l'apparence d'un homme, avait pris la figure de Siméon le Cyrénéen,
lequel fut crucifié à sa place, et que l'âme se purifiait de ses
fautes en passant dans des corps successifs jusqu'à ce qu'elle eût
satisfait à la justice céleste.
BÉLUS.--Roi d'Assyrie (vers l'an 2000 av. J.-C.) à qui son fils Ninus
fit rendre les honneurs divins.
BENDIS.--Déesse qui personnifiait la Lune, chez les anciens Thraces.
Les Grecs l'identifièrent avec Hécate et Artémis.
BLEMMYES.--Ancien peuple de l'Éthiopie, sur les frontières
méridionales de l'Égypte, qui vivait de brigandages et qui a été
longtemps confondu avec ces races fabuleuses composées de monstres,
ayant la tête dans la poitrine, et intermédiaires entre le singe et
le nègre.
BOSTRA.--Ville de Syrie, à 90 kil. de Damas, aujourd'hui en
ruines.--C'était l'ancienne capitale de l'Idumée, puis de l'Arabie
romaine, sous Trajan.
BRAHMANE.--Philosophes indiens qu'on désignait aussi sous le nom de
gymnosophistes, et qui vivaient dans les bois immobilisés en des
attitudes étranges. On les appelle aujourd'hui Bramines.
BRITOMARTIS.--Divinité crétoise à laquelle les chasseurs et les
pêcheurs rendaient un culte particulier, et qui finit par se
confondre avec Diane et Artémis.
BYBLOS.--Ville de l'ancienne Phénicie, célèbre par les fêtes d'Adonis
qu'on y célébrait.
BYSSUS.--Étoffe très estimée et très célèbre dans l'antiquité,
fabriquée avec les filaments de certaines coquilles bivalves.
C
CABIRES (ou KHABERIM).--Divinités puissantes et mystérieuses adorées
en Grèce et surtout en Samothrace. On les a souvent confondus avec
les Corybantes et les Dioscures. Dans les initiations à leur culte,
l'initié était ceint d'une écharpe.
CAFF (Caf ou Kaf).--Nom que les Arabes donnaient à une montagne
imaginaire qui, d'après leurs légendes, entourait le monde entier
et était habitée par tous les êtres surnaturels et fantastiques.
CAÏNITES.--Sectaires qui vénéraient Caïn et les Sodomites et
possédaient un évangile qu'ils attribuaient à Judas.
CALAME.--Petit roseau taillé en pointe, et dont les anciens se
servaient pour écrire sur le papyrus ou le parchemin.
CALIXTE (saint).--Pape, de l'an 217 à l'an 222; est compté parmi les
martyrs.
CAOSYAC (mythologie parse).--«Ce nom veut dire: être produit pour le
salut et l'utilité du monde. Véritable sauveur du genre humain, il
est venu combattre les démons, ou dews, qui le haïssent, rendre aux
morts le corps et la vie, et donner le signal de la résurrection.
Il apparaîtra un jour dans toute sa gloire pour renouveler les
choses, tuer les méchants et communiquer aux hommes le pain de
l'immortalité. Par lui, les descendants de «Gayo-Maratha», l'homme
primitif, seront appelés à une nouvelle vie et régneront avec lui
dans les siècles des siècles.»--(Maury, _Croyances et légendes de
l'antiquité_, page 182.)
CANOPE.--Ancienne ville d'Égypte, située sur un bras du Nil; on y
venait célébrer les fêtes de Sérapis, et la dissolution des mœurs
passait pour y être extrême.
CARNA.--Déesse romaine qui présidait aux parties vitales, et qu'on
priait de conserver les entrailles saines et sauves.
CARPOCRATIENS.--Sectaires disciples de Carpocrate, qui, à la fin du
Ier siècle de notre ère, admettaient l'éternité de la matière, mais
l'origine récente du monde actuel, œuvre de génies, ministres de
Dieu. Selon eux, Jésus n'était qu'un philosophe, comme Platon et
Pythagore, et par la science, on pouvait s'élever et s'unir à Dieu,
en renonçant aux sens, dans un perpétuel élan extatique.
CASSITÉROS.--Mot grec qui signifie étain.
CERCOPES.--Suivant la fable, c'étaient les habitants d'une île
voisine de la Sicile, que Jupiter avait changés en singes, pour les
punir de leur méchanceté.
CERDON.--Hérésiarque du IIe siècle de notre ère, qui croyait à un
mauvais principe égal en puissance au bon; pour lui, l'Ancien
Testament en émanait et le Christ était un ministre du bon
principe, sous une simple apparence humaine.
CÉRINTHE.--Chef d'une des premières sectes issues du christianisme,
né à Antioche, et qui vivait au Ier siècle, au temps des Apôtres.
Il admettait un principe essentiellement actif, existant par
lui-même et parfait, Dieu, et un principe passif, n'existant pas
par lui-même et imparfait, la matière; selon lui, le monde avait
été créé par des sous-esprits très inférieurs, et Jésus n'était
pas le fils de Dieu, mais qui, s'étant uni, dans son baptême, avec
le Christ, eut ainsi la connaissance du Dieu suprême et le don des
miracles.
CIMMÉRIENS.--Anciens peuples venus des bords septentrionaux du
Pont-Euxin et du Palus-Méotide, qui envahirent, les uns, l'Asie
Mineure, les autres, les plaines du Danube jusque dans la haute
Germanie. Ils étaient redoutés pour leurs mœurs barbares et leur
religion sanguinaire.
CINNAMOME OU CINNAME.--Aromate très recherché par les anciens, et
qu'on a identifié avec la cannelle ou la myrrhe.
CIRCONCELLIONS.--Sectaires africains du IVe siècle, qui se livraient
à des violences de toutes sortes partout où ils croyaient voir des
injustices à réprimer, des esclaves à délivrer, des créanciers à
menacer. Ils se donnaient même la mort, en sacrifice expiatoire.
CLÉMENT D'ALEXANDRIE (saint).--L'un des premiers papes d'après la
tradition, et dont la personne est restée légendaire.
CNYSA.--Plante que l'on croit être une espèce d'aunée.
COLLYRIDIENS.--Sectaires du IVe siècle qui rendaient à la Vierge
un culte particulier, lui offrant des gâteaux comme à une déesse
païenne.
COMARIA.--Probablement le cap Comorin, qui termine la presqu'île
gangétique de Travankore.--(Voir Maury, _Croyances et légendes de
l'antiquité_, page 382.)
CONCILE D'ELVIRE.--La date en est discutée et varie entre les
années 250, 300, 305, 313. On attribue à ce concile 81 canons de
pénitences.
CONCILE DE NICÉE (Bithynie).--Tenu l'an 325 et convoqué par
l'empereur Constantin; le dogme de la _Consubstantialité_ du _Fils_
avec le _Père_ y fut défini, et Arius anathématisé. C'est le
premier concile œcuménique.
CONCOUPHA (Coucoupha).--Dénomination abusive employée autrefois
par les archéologues; en réalité: sceptre à tête de
lévrier.--Koukouphas est le nom grec de l'oiseau appelé huppe.
CROTALES.--Espèce de castagnettes, consistant en une pièce mobile
qui frappait sur une pièce fixe, et dont se servaient surtout les
prêtres et les prêtresses de Cybèle.
CTÉSIPHON.--Ville de l'ancienne Babylonie, qui fut l'une des plus
riches et des plus florissantes cités de l'Asie Mineure.
D
DAÏRA.--Divinité grecque qui présidait aux mystères d'Éleusis.
DAMIS.--Historien grec du Ier siècle de notre ère, qui, ayant
rencontré Apollonius de Tyane dans la nouvelle Ninive, le suivit
dans ses voyages et laissa un récit de ses doctrines et de ses
miracles.
DARIQUES.--Monnaie perse frappée d'abord à l'image de Darius, d'où
son nom; elle a été extrêmement recherchée pendant plusieurs
siècles, à cause de sa rareté, de sa beauté et de son titre d'or
pur.
DÉMIURGE.--Nom que les Platoniciens donnaient au Dieu créateur, et
qui signifie: ouvrier, artisan, architecte.
DIDYME.--Aveugle dès l'enfance, il n'en devint pas moins très savant
dans les sciences profanes ou sacrées, et professa la théologie à
Alexandrie où il mourut vers l'an 396.
DOESPŒNÉ.--Despoina, en grec, veut dire: maîtresse. C'était le surnom
de plusieurs déesses, entre autres, de Proserpine.
DOSITHEUS.--Chef d'une secte juive samaritaine, au Ier siècle de
notre ère, qui était très versé dans la science des prestiges.
E
EBIONITES.--Sectaires, disciples d'_Ebion_; ils prétendaient que
Jésus était le fils de Joseph et permettaient la pluralité des
femmes. Ils faisaient parade de misère, disant que les pauvres
seuls seraient sauvés.
ÉLÉPHANTINE.--Ile du Nil vis-à-vis d'Assouan, dans la haute Égypte,
au-dessous des premières cataractes. Elle était célèbre dans
l'antiquité par ses carrières de granit et par un temple consacré
au dieu Cneph (le bon génie).
ELKHESAÏTES.--Chrétiens judaïsants, pour lesquels Jésus n'était qu'un
homme, envoyé de l'Éternel, le prophète suprême. Ils soutenaient
que la loi mosaïque n'avait pas été abolie par le Christ.
ÉMATH.--Ancienne ville, dans la Cœlesyrie, à l'ouest de Palmyre, et
célèbre par son magnifique temple du Soleil.
EMPUSE.--Bête fantastique répondant à l'idée que l'on a du vampire
moderne. On la faisait fuir en lui criant des injures.
ENCRATITES.--Sectaires du IIe siècle, qui prêchaient la chasteté
rigoureuse et réprouvaient l'usage de la viande comme du vin, même
dans la célébration de la messe.
ENNOIA.--Mot grec signifiant: l'idée, un des Éons des Valentiniens.
ÉON.--Nom sous lequel les gnostiques désignaient l'émanation divine,
l'intelligence éternelle sortie du sein de Dieu.
ÉPIDAURE.--Ville de l'ancienne Grèce, dans l'Argolide, et célèbre
par son temple d'Esculape, dont l'oracle était l'un des plus
vénérés de l'antiquité.
ERGASTULE.--Nom des cachots souterrains où les Romains soumettaient à
de rudes travaux les esclaves qu'ils voulaient punir.
ERICHTONIUS.--Roi d'Athènes, d'après la fable, fils de Vulcain et de
Minerve. Il était moitié homme et moitié serpent, et, pour cacher
cette seconde moitié de son corps, inventa les chars.
EURYNOME.--Fille de l'Océan et de Téthys, et mère des Grâces.
EUSÈBE DE CÉSARÉE.--Historien ecclésiastique et philosophe grec, né
en Palestine en l'an 264, mort évêque de Césarée, en 338.
EUSTATES.--Hérésiarque du IVe siècle, qui prêchait la pauvreté,
l'abstinence, le détachement des choses terrestres, condamnait le
mariage, les repas copieux, les agapes chrétiennes.
EZÉCHIAS.--Roi de Juda, né en 748, mort en 694 avant J.-C.
F
FERALIA.--Fêtes funèbres que les Romains célébraient pendant les deux
derniers jours du mois de février, en portant des offrandes de
viandes aux sépulcres.
FÉROUERS (mythologie parse).--Types à la ressemblance desquels Ormuzd
créa tous les êtres; génies qui s'unissent aux corps des hommes, à
la naissance, et qui intercèdent pour les moribonds.
G
GANGARIDES.--Ancien peuple de l'Inde, sur l'embouchure du Gange, dans
le Bengale actuel, autour de Calcutta.
GNOSE.--Science supérieure aux croyances vulgaires. Les gnostiques
étaient des philosophes qui prétendaient avoir une connaissance
sublime de la nature et des attributs de Dieu.
GYMNOSOPHISTES.--Philosophes d'une ancienne secte de l'Inde. Ils ne
portaient aucun vêtement, renonçaient à toute sorte de voluptés, se
privaient de viande et se vouaient à la contemplation perpétuelle
de la nature.
H
HARPOCRATE.--Dieu égyptien, fils d'Osiris et d'Isis personnifiant le
soleil naissant.
HÉCATOMBÉON.--Septième mois des Athéniens; il commençait vers la fin
de notre mois de juillet.
HÉCATONCHIRES (les géants aux cent mains).--Fils de la Terre et du
Ciel, dans la théogonie d'Hésiode; ils personnifiaient les vents au
nombre de trois: Coltus (le furieux), Briarée (le vigoureux), Gygès
(le fort membré).
HÉGÉSIAS.--Philosophe grec, de l'école cyrénaïque, fondateur de la
secte des hégésiaques, qui niaient la possibilité du bonheur et,
désespérant de la vie, enseignaient le suicide (300 av. J.-C.).
HELVIDIENS.--Sectaires, disciples d'Helvidius.--Ils soutenaient
que Marie avait eu plusieurs enfants de saint Joseph, après la
naissance de Jésus, et que l'état de mariage est aussi méritoire
que la virginité (IVe siècle).
HÉRACLITE.--Célèbre philosophe grec, né à Éphèse (Asie Mineure) au
VIe siècle av. J.-C. Il pensait que l'univers est l'effet d'une
évolution spontanée du principe igné dont la vie et l'âme sont des
manifestations.
HERMAS.--Père apostolique qui vivait au Ier siècle de notre ère;
ses écrits jouissaient d'une immense popularité dans les premiers
Vite! vite!
Il creuse la terre avec ses pattes, en criant comme un coq.
Mille voix lui répondent. La forêt tremble.
Et toutes sortes de bêtes effroyables surgissent: le Tragelaphus,
moitié cerf et moitié bœuf; le Myrmecoleo, lion par devant, fourmi
par derrière, et dont les génitoires sont à rebours; le python
Aksar, de soixante coudées, qui épouvanta Moïse; la grande belette
Pastinaca, qui tue les arbres par son odeur; le Presteros, qui rend
imbécile par son contact; le Mirag, lièvre cornu, habitant des îles
de la mer. Le léopard Phalmant crève son ventre à force de hurler;
le Senad, ours à trois têtes, déchire ses petits avec sa langue; le
chien Cépus répand sur les rochers le lait bleu de ses mamelles.
Des moustiques se mettent à bourdonner, des crapauds à sauter, des
serpents à siffler. Des éclairs brillent. La grêle tombe.
Il arrive des rafales, pleines d'anatomies merveilleuses. Ce sont des
têtes d'alligators sur des pieds de chevreuil, des hiboux à queue
de serpent, des pourceaux à mufle de tigre, des chèvres à croupe
d'âne, des grenouilles velues comme des ours, des caméléons grands
comme des hippopotames, des veaux à deux têtes dont l'une pleure et
l'autre beugle, des fœtus quadruples se tenant par le nombril et
valsant comme des toupies, des ventres ailés qui voltigent comme des
moucherons.
Il en pleut du ciel, il en sort de terre, il en coule des roches.
Partout des prunelles flamboient, des gueules rugissent; les
poitrines se bombent, les griffes s'allongent, les dents grincent,
les chairs clapotent. Il y en a qui accouchent, d'autres copulent,
ou d'une seule bouchée s'entre-dévorent.
S'étouffant sous leur nombre, se multipliant par leur contact, ils
grimpent les uns sur les autres;--et tous remuent autour d'Antoine
avec un balancement régulier, comme si le sol était le pont d'un
navire. Il sent contre ses mollets la traînée des limaces, sur ses
mains le froid des vipères; et des araignées filant leur toile
l'enferment dans leur réseau.
Mais le cercle des monstres s'entr'ouvre, le ciel tout à coup devient
bleu, et
LA LICORNE
se présente.
Au galop! au galop!
J'ai des sabots d'ivoire, des dents d'acier, la tête couleur de
pourpre, le corps couleur de neige, et la corne de mon front porte les
bariolures de l'arc-en-ciel.
Je voyage de la Chaldée au désert tartare sur les bords du Gange et
dans la Mésopotamie. Je dépasse les autruches. Je cours si vite que
je traîne le vent. Je frotte mon dos contre les palmiers. Je me roule
dans les bambous. D'un bond je saute les fleuves. Des colombes volent
au-dessus de moi. Une vierge seule peut me brider.
Au galop! au galop!
Antoine la regarde s'enfuir.
Et ses yeux restant levés, il aperçoit tous les oiseaux qui se
nourrissent de vent: le Gouith, l'Ahuti, l'Alphalim, le Iukneth des
montagnes de Caff, les Homaï des Arabes qui sont les âmes d'hommes
assassinés. Il entend les perroquets proférer des paroles humaines,
puis les grands palmipèdes pélasgiens qui sanglotent comme des
enfants ou ricanent comme de vieilles femmes.
Un air salin le frappe aux narines. Une plage maintenant est devant
lui.
Au loin des jets d'eau s'élèvent, lancés par des baleines; et du fond
de l'horizon
LES BÊTES DE LA MER
rondes comme des outres, plates comme des lames, dentelées comme des
scies, s'avancent en se traînant sur le sable.
Tu vas venir avec nous, dans nos immensités où personne encore n'est
descendu!
Des peuples divers habitent les pays de l'Océan. Les uns sont au séjour
des tempêtes; d'autres nagent en plein dans la transparence des ondes
froides, broutent comme des bœufs les plaines de corail, aspirent
par leur trompe le reflux des marées, ou portent sur leurs épaules le
poids des sources de la mer.
Des phosphorescences brillent à la moustache des phoques, aux
écailles des poissons. Des oursins tournent comme des roues, des
cornes d'Ammon se déroulent comme des câbles, des huîtres font crier
leurs charnières, des polypes déploient leurs tentacules, des méduses
frémissent pareilles à des boules de cristal, des éponges flottent,
des anémones crachent de l'eau; des mousses, des varechs ont poussé.
Et toutes sortes de plantes s'étendent en rameaux, se tordent en
vrilles, s'allongent en pointes, s'arrondissent en éventail. Des
courges ont l'air de seins, des lianes s'enlacent comme des serpents.
Les Dedaïms de Babylone, qui sont des arbres, ont pour fruits des
têtes humaines; des Mandragores chantent, la racine Baaras court dans
l'herbe.
Les végétaux maintenant ne se distinguent plus des animaux. Des
polypiers, qui ont l'air de sycomores, portent des bras sur leurs
branches. Antoine croit voir une chenille entre deux feuilles; c'est
un papillon qui s'envole. Il va pour marcher sur un galet; une
sauterelle grise bondit. Des insectes pareils à des pétales de roses
garnissent un arbuste; des débris d'éphémires font sur le sol une
couche neigeuse.
Et puis les plantes se confondent avec les pierres.
Des cailloux ressemblent à des cerveaux, des stalactites à des
mamelles, des fleurs de fer à des tapisseries ornées de figures.
Dans des fragments de glace, il distingue des efflorescences, des
empreintes de buissons et de coquilles--à ne savoir si ce sont les
empreintes de ces choses-là, ou ces choses elles-mêmes. Des diamants
brillent comme des yeux, des minéraux palpitent.
Et il n'a plus peur!
Il se couche à plat ventre, s'appuie sur les deux coudes; et,
retenant son haleine, il regarde.
Des insectes n'ayant plus d'estomac continuent à manger, des fougères
desséchées se remettent à fleurir; des membres qui manquaient
repoussent.
Enfin, il aperçoit de petites masses globuleuses, grosses comme des
têtes d'épingles et garnies de cils tout autour. Une vibration les
agite.
ANTOINE
délirant:
O bonheur! bonheur! j'ai vu naître la vie, j'ai vu le mouvement
commencer. Le sang de mes veines bat si fort qu'il va les rompre. J'ai
envie de voler, de nager, d'aboyer, de beugler, de hurler. Je voudrais
avoir des ailes, une carapace, une écorce, souffler de la fumée,
porter une trompe, tordre mon corps, me diviser partout, être en tout,
m'émaner avec les odeurs, me développer comme les plantes, couler comme
l'eau, vibrer comme le son, briller comme la lumière, me blottir sous
toutes les formes, pénétrer chaque atome, descendre jusqu'au fond de la
matière,--être la matière!
Le jour enfin paraît; et comme les rideaux d'un tabernacle qu'on
relève, des nuages d'or en s'enroulant à larges volutes découvrent le
ciel.
Tout au milieu, et dans le disque même du soleil, rayonne la face de
Jésus-Christ.
Antoine fait le signe de la croix et se remet en prières.
FIN.
GLOSSAIRE ALPHABÉTIQUE
DES MOTS PEU CONNUS
CITÉS DANS L'OUVRAGE
A
ACHAMAROTH.--Probablement Achamoth, nom de l'un des Éons de la
théogonie des Valentiniens.
ADAMITES.--Sectaires qui, au IIe siècle de notre ère, prétendaient
avoir été rétablis dans l'état d'innocence où se trouvait Adam au
moment de la création. Pour imiter cet état et dominer leurs sens,
hommes et femmes étaient entièrement nus dans leurs assemblées.
Cette secte ressuscita au XVe siècle en Bohême et en Moravie, où
elle fut détruite.
ADONAI.--Mot hébreu qui signifie, _Maître suprême_; nom que les
saintes Écritures donnent à Dieu.
ADRAMITES.--Ancien peuple de l'Arabie Heureuse, sur la côte
méridionale de la mer Rouge.
ÆSARS.--Mot qui signifie Dieux en langue étrusque.
ÆTIUS.--Hérésiarque fondateur d'une secte, les _Aétiens_, qui niaient
que le Verbe fût d'une nature semblable à celle du Père.
AHRIMAN.--Principe du mal et des ténèbres, dans la religion des
anciens Perses; il est le perpétuel ennemi d'Ormuzd, le principe du
bien et de la lumière.
ALEP.--Ville de Syrie, à 200 kil. nord-est de Damas.
AMENTHI.--Lieu où, selon les Égyptiens, les âmes se rendaient après
la mort et étaient d'abord jugées par certains Dieux avant de
l'être définitivement par Osiris, le juge suprême.
AMMON.--Anachorète d'Égypte, mort en 320. Retiré sur une montagne, il
n'en descendait que deux fois par an pour visiter sa femme qu'il
avait épousée malgré lui, et à laquelle il avait persuadé de vivre
dans une continence complète; saint Antoine lui écrivit.
AMMON.--Dieu égyptien, identifié avec Jupiter (Zeus) par les Grecs.
C'était le Dieu Soleil, le principe vivifiant. Il était représenté
avec des cornes de bélier.
AMSCHASPANDS (Myth. Parse).--Génies du bien et de la lumière,
serviteurs d'_Ormuzd_, dans la religion de Zoroastre. Ils sont au
nombre de sept et opposés aux Darvands, serviteurs d'_Ahriman_.
ANAXAGORE.--Philosophe grec de l'école ionienne, né à Clazomène, l'an
500 av. J.-C. Il voyait dans la nature une infinité de parties
élémentaires semblables, dont le mélange forme les corps divers;
mais au-dessus de cette dissémination de l'être, il plaçait une
unité souveraine, l'_Intelligence_, principe du mouvement de la
matière et de l'ordre où elle tend. Mort l'an 428 av. J.-C.
ANDRODAMAS.--Nom grec d'une sorte de pierre précieuse à laquelle les
anciens attribuaient plusieurs vertus, entre autres celle d'apaiser
la colère.
ANTICHTONE.--Planète imaginaire qui complétait le système
astronomique des Pythagoriciens. Ils lui donnaient la première
place auprès du feu central dont elle était censée dérober
constamment la vue à la Terre.
ANUBIS.--Dieu égyptien qui était adoré sous la forme d'un chien ou
d'un homme avec une tête de chien, compagnon et gardien vigilant
d'_Osiris_ aussi bien que d'_Isis_.
APELLES.--Hérésiarque du IIe siècle qui condamnait le mariage, niait
la résurrection et rejetait l'autorité de l'Ancien Testament et
celle de Moïse. Il avait été le disciple de Marcion.
APHIA D'ÉGINE.--Déesse d'un caractère marin et lunaire, dont
le berceau doit être cherché dans la Phénécie ou l'Asie
Mineure.--(voir Maury, _Croyances et légendes de l'antiquité_,
page 150.)
APIS.--Taureau sacré, adoré en Égypte et surtout à Memphis, image
vivante ou incarnation même d'_Osiris_.
APOLLINARISTES.--Sectateurs de l'hérésiarque _Apollinaire_. Ils
prétendaient que le Verbe a remplacé dans Jésus-Christ l'âme
pensante, que la divinité s'est unie directement à son corps, et
que, ce corps tout céleste et impassible étant descendu d'en haut,
Jésus n'a souffert qu'en apparence.
APOLLONIUS (de Tyane).--Célèbre thaumaturge et philosophe
néo-pythagoricien, né à Tyane, en Cappadoce, vers le commencement
de l'ère chrétienne, mort vers l'an 97, à Éphèse. Ce philosophe,
l'un des hommes les plus extraordinaires de son temps pour le
savoir, la vertu et l'éloquence, mena une existence nomade,
prêchant la réforme des mœurs, l'abstinence de la chair des
animaux, la communauté des biens et les autres dogmes de Pythagore.
On lui érigea des statues et des temples, et les païens essayèrent
d'opposer ses miracles à ceux de Jésus-Christ.
ARCHI-GALLE.--Grand prêtre de Cybèle, chef des galles ou prêtres de
cette déesse en Phrygie.
ARCHONTIQUES.--Sectaires du IIe siècle pour qui le monde avait
été créé par des esprits célestes qu'ils nommaient _Archontes_
(chefs). Ils rejetaient les sacrements, niaient la résurrection et
regardaient les femmes comme une invention du Diable.
ARICIA.--Ancienne ville du Latium et qui avait un bois consacré à
Diane, où l'on immolait des hommes.
ARIENS.--Sectateurs de l'hérésiarque _Arius_.
ARIUS.--Fameux hérésiarque, né, vers l'an 270, à Alexandrie, selon
les uns, selon les autres, dans la Cyrénaïque. Il niait le dogme de
l'égalité _parfaite_, _éternelle_ et _incréée_ du _Père_, du _Fils_
et du _Saint-Esprit_. Le _Fils_, disait-il, n'a pas toujours été,
n'est qu'une _création_ du _Père_, et reste subordonné au _Père_.
ARSÈNE (saint).--Diacre de l'Église romaine, né à Rome en 350, fut
précepteur de l'empereur Théodose. Se retira dans les déserts de la
Thébaïde, où il mourut en 445.
ARYANDIQUES.--Du nom d'Ariandes, général perse.
ASBADÉE.--Probablement Asbamée, nom d'une source consacrée à Jupiter
Asbamæus ou gardien des serments, dans l'ancienne Asie Mineure,
près de Tyane. Ses eaux étaient mortelles pour les coupables.
ASCITES.--Hérésiarques du IIe siècle, qui rejetaient les sacrements
et représentaient par une outre, devant laquelle ils dansaient, les
vases remplis de vin nouveau dont Jésus avait parlé.
ASTOMI.--Nom que les anciens donnaient à un peuple fabuleux de l'Inde
ou d'Afrique, qui se couvrait ordinairement la tête.
ATHANASE.--Illustre père de l'Église, né à Alexandrie en 296, mort
en 373. Succéda à saint Alexandre, patriarche d'Alexandrie, et
déploya le plus grand courage et la plus grande habileté à défendre
le catholicisme contre l'hérésie d'Arius. Tous ses écrits se
rapportent à ce but, presque l'unique de sa vie.
ATYS.--Personnage de la mythologie païenne, qui se rattachait
étroitement, mais obscurément, aux mystères de Cybèle dont les
prêtres se mutilaient avant l'initiation, en souvenir de la
mutilation diversement interprétée, qu'avait subie l'amant de la
Déesse.
AUDIENS.--Membres d'une secte chrétienne, fondée par _Audée_, vers
le commencement du IVe siècle, en Mésopotamie, et qui attribuaient
à Dieu la forme humaine. Leurs mœurs étaient rigides; mais leur
doctrine, dangereuse pour la tranquillité publique, les fit bannir.
B
BAARAS.--Plante merveilleuse du mont Liban, qu'on disait croître
au printemps, aussitôt après la fonte des neiges. Lumineuse la
nuit, invisible le jour, elle passait pour avoir la propriété
de transmuer les métaux en or et de détruire les charmes des
sortilèges.
BAÏA.--Ancien nom de la ville de Baies, dans la province de Naples,
qui était autrefois très florissante.
BALACIUS.--Préfet de l'empereur Constance au IIIe siècle, persécuteur
des chrétiens, et à qui saint Antoine aurait prédit sa fin.
BARCOUF.--Auteur présumé d'écrits apocryphes dont Basilide, le
gnostique égyptien, invoquait l'autorité.
BARDESANE.--Philosophe célèbre, né en Syrie, au IIe siècle, qui
professa de grandes innovations dans le catholicisme, tout en les
déguisant dans des hymnes sous le respect extérieur des textes
bibliques. Il disait que Jésus-Christ n'avait point pris un corps
humain, que nous ressusciterons avec un autre corps subtil et
céleste, habitation de notre âme avant son péché.
BASILIDE.--Chef d'une école philosophico-religieuse d'Alexandrie,
qui professait que le monde avait été créé par des intelligences
émanées de l'Être suprême, ce qui expliquait plus facilement
l'origine du mal. Il prétendait aussi que Jésus, n'ayant que
l'apparence d'un homme, avait pris la figure de Siméon le Cyrénéen,
lequel fut crucifié à sa place, et que l'âme se purifiait de ses
fautes en passant dans des corps successifs jusqu'à ce qu'elle eût
satisfait à la justice céleste.
BÉLUS.--Roi d'Assyrie (vers l'an 2000 av. J.-C.) à qui son fils Ninus
fit rendre les honneurs divins.
BENDIS.--Déesse qui personnifiait la Lune, chez les anciens Thraces.
Les Grecs l'identifièrent avec Hécate et Artémis.
BLEMMYES.--Ancien peuple de l'Éthiopie, sur les frontières
méridionales de l'Égypte, qui vivait de brigandages et qui a été
longtemps confondu avec ces races fabuleuses composées de monstres,
ayant la tête dans la poitrine, et intermédiaires entre le singe et
le nègre.
BOSTRA.--Ville de Syrie, à 90 kil. de Damas, aujourd'hui en
ruines.--C'était l'ancienne capitale de l'Idumée, puis de l'Arabie
romaine, sous Trajan.
BRAHMANE.--Philosophes indiens qu'on désignait aussi sous le nom de
gymnosophistes, et qui vivaient dans les bois immobilisés en des
attitudes étranges. On les appelle aujourd'hui Bramines.
BRITOMARTIS.--Divinité crétoise à laquelle les chasseurs et les
pêcheurs rendaient un culte particulier, et qui finit par se
confondre avec Diane et Artémis.
BYBLOS.--Ville de l'ancienne Phénicie, célèbre par les fêtes d'Adonis
qu'on y célébrait.
BYSSUS.--Étoffe très estimée et très célèbre dans l'antiquité,
fabriquée avec les filaments de certaines coquilles bivalves.
C
CABIRES (ou KHABERIM).--Divinités puissantes et mystérieuses adorées
en Grèce et surtout en Samothrace. On les a souvent confondus avec
les Corybantes et les Dioscures. Dans les initiations à leur culte,
l'initié était ceint d'une écharpe.
CAFF (Caf ou Kaf).--Nom que les Arabes donnaient à une montagne
imaginaire qui, d'après leurs légendes, entourait le monde entier
et était habitée par tous les êtres surnaturels et fantastiques.
CAÏNITES.--Sectaires qui vénéraient Caïn et les Sodomites et
possédaient un évangile qu'ils attribuaient à Judas.
CALAME.--Petit roseau taillé en pointe, et dont les anciens se
servaient pour écrire sur le papyrus ou le parchemin.
CALIXTE (saint).--Pape, de l'an 217 à l'an 222; est compté parmi les
martyrs.
CAOSYAC (mythologie parse).--«Ce nom veut dire: être produit pour le
salut et l'utilité du monde. Véritable sauveur du genre humain, il
est venu combattre les démons, ou dews, qui le haïssent, rendre aux
morts le corps et la vie, et donner le signal de la résurrection.
Il apparaîtra un jour dans toute sa gloire pour renouveler les
choses, tuer les méchants et communiquer aux hommes le pain de
l'immortalité. Par lui, les descendants de «Gayo-Maratha», l'homme
primitif, seront appelés à une nouvelle vie et régneront avec lui
dans les siècles des siècles.»--(Maury, _Croyances et légendes de
l'antiquité_, page 182.)
CANOPE.--Ancienne ville d'Égypte, située sur un bras du Nil; on y
venait célébrer les fêtes de Sérapis, et la dissolution des mœurs
passait pour y être extrême.
CARNA.--Déesse romaine qui présidait aux parties vitales, et qu'on
priait de conserver les entrailles saines et sauves.
CARPOCRATIENS.--Sectaires disciples de Carpocrate, qui, à la fin du
Ier siècle de notre ère, admettaient l'éternité de la matière, mais
l'origine récente du monde actuel, œuvre de génies, ministres de
Dieu. Selon eux, Jésus n'était qu'un philosophe, comme Platon et
Pythagore, et par la science, on pouvait s'élever et s'unir à Dieu,
en renonçant aux sens, dans un perpétuel élan extatique.
CASSITÉROS.--Mot grec qui signifie étain.
CERCOPES.--Suivant la fable, c'étaient les habitants d'une île
voisine de la Sicile, que Jupiter avait changés en singes, pour les
punir de leur méchanceté.
CERDON.--Hérésiarque du IIe siècle de notre ère, qui croyait à un
mauvais principe égal en puissance au bon; pour lui, l'Ancien
Testament en émanait et le Christ était un ministre du bon
principe, sous une simple apparence humaine.
CÉRINTHE.--Chef d'une des premières sectes issues du christianisme,
né à Antioche, et qui vivait au Ier siècle, au temps des Apôtres.
Il admettait un principe essentiellement actif, existant par
lui-même et parfait, Dieu, et un principe passif, n'existant pas
par lui-même et imparfait, la matière; selon lui, le monde avait
été créé par des sous-esprits très inférieurs, et Jésus n'était
pas le fils de Dieu, mais qui, s'étant uni, dans son baptême, avec
le Christ, eut ainsi la connaissance du Dieu suprême et le don des
miracles.
CIMMÉRIENS.--Anciens peuples venus des bords septentrionaux du
Pont-Euxin et du Palus-Méotide, qui envahirent, les uns, l'Asie
Mineure, les autres, les plaines du Danube jusque dans la haute
Germanie. Ils étaient redoutés pour leurs mœurs barbares et leur
religion sanguinaire.
CINNAMOME OU CINNAME.--Aromate très recherché par les anciens, et
qu'on a identifié avec la cannelle ou la myrrhe.
CIRCONCELLIONS.--Sectaires africains du IVe siècle, qui se livraient
à des violences de toutes sortes partout où ils croyaient voir des
injustices à réprimer, des esclaves à délivrer, des créanciers à
menacer. Ils se donnaient même la mort, en sacrifice expiatoire.
CLÉMENT D'ALEXANDRIE (saint).--L'un des premiers papes d'après la
tradition, et dont la personne est restée légendaire.
CNYSA.--Plante que l'on croit être une espèce d'aunée.
COLLYRIDIENS.--Sectaires du IVe siècle qui rendaient à la Vierge
un culte particulier, lui offrant des gâteaux comme à une déesse
païenne.
COMARIA.--Probablement le cap Comorin, qui termine la presqu'île
gangétique de Travankore.--(Voir Maury, _Croyances et légendes de
l'antiquité_, page 382.)
CONCILE D'ELVIRE.--La date en est discutée et varie entre les
années 250, 300, 305, 313. On attribue à ce concile 81 canons de
pénitences.
CONCILE DE NICÉE (Bithynie).--Tenu l'an 325 et convoqué par
l'empereur Constantin; le dogme de la _Consubstantialité_ du _Fils_
avec le _Père_ y fut défini, et Arius anathématisé. C'est le
premier concile œcuménique.
CONCOUPHA (Coucoupha).--Dénomination abusive employée autrefois
par les archéologues; en réalité: sceptre à tête de
lévrier.--Koukouphas est le nom grec de l'oiseau appelé huppe.
CROTALES.--Espèce de castagnettes, consistant en une pièce mobile
qui frappait sur une pièce fixe, et dont se servaient surtout les
prêtres et les prêtresses de Cybèle.
CTÉSIPHON.--Ville de l'ancienne Babylonie, qui fut l'une des plus
riches et des plus florissantes cités de l'Asie Mineure.
D
DAÏRA.--Divinité grecque qui présidait aux mystères d'Éleusis.
DAMIS.--Historien grec du Ier siècle de notre ère, qui, ayant
rencontré Apollonius de Tyane dans la nouvelle Ninive, le suivit
dans ses voyages et laissa un récit de ses doctrines et de ses
miracles.
DARIQUES.--Monnaie perse frappée d'abord à l'image de Darius, d'où
son nom; elle a été extrêmement recherchée pendant plusieurs
siècles, à cause de sa rareté, de sa beauté et de son titre d'or
pur.
DÉMIURGE.--Nom que les Platoniciens donnaient au Dieu créateur, et
qui signifie: ouvrier, artisan, architecte.
DIDYME.--Aveugle dès l'enfance, il n'en devint pas moins très savant
dans les sciences profanes ou sacrées, et professa la théologie à
Alexandrie où il mourut vers l'an 396.
DOESPŒNÉ.--Despoina, en grec, veut dire: maîtresse. C'était le surnom
de plusieurs déesses, entre autres, de Proserpine.
DOSITHEUS.--Chef d'une secte juive samaritaine, au Ier siècle de
notre ère, qui était très versé dans la science des prestiges.
E
EBIONITES.--Sectaires, disciples d'_Ebion_; ils prétendaient que
Jésus était le fils de Joseph et permettaient la pluralité des
femmes. Ils faisaient parade de misère, disant que les pauvres
seuls seraient sauvés.
ÉLÉPHANTINE.--Ile du Nil vis-à-vis d'Assouan, dans la haute Égypte,
au-dessous des premières cataractes. Elle était célèbre dans
l'antiquité par ses carrières de granit et par un temple consacré
au dieu Cneph (le bon génie).
ELKHESAÏTES.--Chrétiens judaïsants, pour lesquels Jésus n'était qu'un
homme, envoyé de l'Éternel, le prophète suprême. Ils soutenaient
que la loi mosaïque n'avait pas été abolie par le Christ.
ÉMATH.--Ancienne ville, dans la Cœlesyrie, à l'ouest de Palmyre, et
célèbre par son magnifique temple du Soleil.
EMPUSE.--Bête fantastique répondant à l'idée que l'on a du vampire
moderne. On la faisait fuir en lui criant des injures.
ENCRATITES.--Sectaires du IIe siècle, qui prêchaient la chasteté
rigoureuse et réprouvaient l'usage de la viande comme du vin, même
dans la célébration de la messe.
ENNOIA.--Mot grec signifiant: l'idée, un des Éons des Valentiniens.
ÉON.--Nom sous lequel les gnostiques désignaient l'émanation divine,
l'intelligence éternelle sortie du sein de Dieu.
ÉPIDAURE.--Ville de l'ancienne Grèce, dans l'Argolide, et célèbre
par son temple d'Esculape, dont l'oracle était l'un des plus
vénérés de l'antiquité.
ERGASTULE.--Nom des cachots souterrains où les Romains soumettaient à
de rudes travaux les esclaves qu'ils voulaient punir.
ERICHTONIUS.--Roi d'Athènes, d'après la fable, fils de Vulcain et de
Minerve. Il était moitié homme et moitié serpent, et, pour cacher
cette seconde moitié de son corps, inventa les chars.
EURYNOME.--Fille de l'Océan et de Téthys, et mère des Grâces.
EUSÈBE DE CÉSARÉE.--Historien ecclésiastique et philosophe grec, né
en Palestine en l'an 264, mort évêque de Césarée, en 338.
EUSTATES.--Hérésiarque du IVe siècle, qui prêchait la pauvreté,
l'abstinence, le détachement des choses terrestres, condamnait le
mariage, les repas copieux, les agapes chrétiennes.
EZÉCHIAS.--Roi de Juda, né en 748, mort en 694 avant J.-C.
F
FERALIA.--Fêtes funèbres que les Romains célébraient pendant les deux
derniers jours du mois de février, en portant des offrandes de
viandes aux sépulcres.
FÉROUERS (mythologie parse).--Types à la ressemblance desquels Ormuzd
créa tous les êtres; génies qui s'unissent aux corps des hommes, à
la naissance, et qui intercèdent pour les moribonds.
G
GANGARIDES.--Ancien peuple de l'Inde, sur l'embouchure du Gange, dans
le Bengale actuel, autour de Calcutta.
GNOSE.--Science supérieure aux croyances vulgaires. Les gnostiques
étaient des philosophes qui prétendaient avoir une connaissance
sublime de la nature et des attributs de Dieu.
GYMNOSOPHISTES.--Philosophes d'une ancienne secte de l'Inde. Ils ne
portaient aucun vêtement, renonçaient à toute sorte de voluptés, se
privaient de viande et se vouaient à la contemplation perpétuelle
de la nature.
H
HARPOCRATE.--Dieu égyptien, fils d'Osiris et d'Isis personnifiant le
soleil naissant.
HÉCATOMBÉON.--Septième mois des Athéniens; il commençait vers la fin
de notre mois de juillet.
HÉCATONCHIRES (les géants aux cent mains).--Fils de la Terre et du
Ciel, dans la théogonie d'Hésiode; ils personnifiaient les vents au
nombre de trois: Coltus (le furieux), Briarée (le vigoureux), Gygès
(le fort membré).
HÉGÉSIAS.--Philosophe grec, de l'école cyrénaïque, fondateur de la
secte des hégésiaques, qui niaient la possibilité du bonheur et,
désespérant de la vie, enseignaient le suicide (300 av. J.-C.).
HELVIDIENS.--Sectaires, disciples d'Helvidius.--Ils soutenaient
que Marie avait eu plusieurs enfants de saint Joseph, après la
naissance de Jésus, et que l'état de mariage est aussi méritoire
que la virginité (IVe siècle).
HÉRACLITE.--Célèbre philosophe grec, né à Éphèse (Asie Mineure) au
VIe siècle av. J.-C. Il pensait que l'univers est l'effet d'une
évolution spontanée du principe igné dont la vie et l'âme sont des
manifestations.
HERMAS.--Père apostolique qui vivait au Ier siècle de notre ère;
ses écrits jouissaient d'une immense popularité dans les premiers
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- La tentation de saint Antoine - 06Each bar represents the percentage of words per 1000 most common words.Total number of words is 4219Total number of unique words is 165532.2 of words are in the 2000 most common words44.2 of words are in the 5000 most common words49.6 of words are in the 8000 most common words
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- La tentation de saint Antoine - 08Each bar represents the percentage of words per 1000 most common words.Total number of words is 4296Total number of unique words is 180728.4 of words are in the 2000 most common words39.4 of words are in the 5000 most common words46.2 of words are in the 8000 most common words
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- La tentation de saint Antoine - 10Each bar represents the percentage of words per 1000 most common words.Total number of words is 4077Total number of unique words is 172724.2 of words are in the 2000 most common words33.9 of words are in the 5000 most common words38.1 of words are in the 8000 most common words
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