La Bible d'Amiens - 20

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[Note 201: «Tu quoque magnam Partem opere in tanto, sineret dolor,
Icare, haberes Bis conatus erat casus effingere in auro,--Bis patriæ
cecidere manus.»
Il n'y a, de parti pris, aucun pathétique de permis dans la sculpture
primitive. Ses héros conquièrent sans joie et meurent sans
chagrin.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 202: Voyez _Fors Clavigera_, lettre LXI, p. 22.--(Note de
l'Auteur.)]
[Note 203: Ainsi, le commandement aux enfants d'Israël «qu'ils
marchent en avant» est adressé à leurs propres volontés. Eux
obéissant, la mer se retire mais pas avant qu'ils aient osé s'y
avancer. _Alors_ les eaux leur font une muraille à leur main droite et
à leur gauche.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 204: L'original est écrit en latin seulement: «Supplico tibi,
Domine, Pater et Dux rationis nostræ, ut nostræ nobilitatis
recordemur, qua tu nos ornasti: et ut tu nobis presto sis, ut iis qui
per sese moventur; ut et a Corporis contagio, Brutorumque affectuum
repurgemur, eosque superemus, atque regamus; et, sicut decet pro
instrumentis iis utamur. Deinde, ut nobis ad juncto sis; ad accuratam
rationis nostræ correctionem, et conjunctionem, cum iis qui vere sunt,
per lucem veritatis. Et tertium, Salvatori supplex oro, ut ab oculis
animorum nostrorum caliginem prorsus abstergas; iit norimus bene, qui
Deus, au mortalis habendus. Amen.»--(Note de l'Auteur.)]
[Note 205: Viollet-le-Duc, vol. VIII, p. 256.--Il ajoute: «L'une
d'elles est comme art» (voulant dire art général de la sculpture)
«un monument de premier ordre»; mais ceci n'est vrai que
partiellement; ainsi je trouve une note dans l'étude de M. Gilbert (p.
126). «Les deux doigts qui manquent à la main droite de l'évêque
Godefroy paraissent un défaut survenu à la fonte.» Voyez plus loin
sur ces monuments et ceux des enfants de saint Louis, Viollet-le-Duc,
vol. IX, p. 61, 62.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 206: Je vole encore à l'abbé Rozé les deux inscriptions avec sa
notice introductive sur l'intervention mal inspirée dont elles avaient
été l'objet.
«La tombe d'Évrard de Fouilloy (mort en 1222) coulée en bronze en
plein relief, était supportée, dès le principe, par des monstres
engagés dans une maçonnerie remplissant le dessous du monument, pour
indiquer que cet évêque avait posé les fondements de la cathédrale.
Un architecte _malheureusement inspire_ a osé arracher la maçonnerie
pour qu'on ne vît plus la main du prélat fondateur, à la base de
l'édifice.
«On lit, sur la bordure, l'inscription suivante en beaux caractères du
XIIIe siècle:

«Qui populum pavit, qui fundameta locavit
Huius Structure, cuius fuit urbs data cure
Hic redolens nardus, fama requiescit Ewardus,
Vir plus afflictis, viduis tutela, relictis
Custos, quos poterat recreabat munere; vbis,
Mitib agnus erat, tumidis leo, lima supbis.»

«Geoffroy d'Eu (mort en 1237) est représenté comme son prédécesseur
en habits épiscopaux, mais le dessous du bronze supporté par des
chimères est évidé, ce prélat ayant élevé l'édifice jusqu'aux
voûtes. Voici la légende gravée sur la bordure:

»Ecce premunt humile Gaufridi membra cubile.
Seu minus aut simile nobis parai omnibus ille;
Quem laurus gemina decoraverat, in medicina
Lege qû divina, decuerunt cornua bina;
Clare vir Augensis, quo sedes Ambianensis
Crevit in imensis; in cœlis auctus, Amen, sis.»

Tout est à étudier dans ces deux monuments; tout y est d'un haut
intérêt, quant au dessin, à la sculpture, à l'agencement des
ornements et des draperies.»
En disant au-dessus que Geoffray d'Eu rendit grâces dans la cathédrale
pour son achèvement, je voulais dire qu'il avait mis au moins le chœur
en état de servir: «Jusqu'aux voûtes», peut signifier ou ne pas
signifier que les voûtes étaient terminées.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 207: En français dans le texte.]
[Note 208: Cf. _Sesame and lilies_: 1. _Of kings treasuries_, 22: «Un
«pasteur» est une personne qui _nourrit_, un «évêque» est une
personne qui _voit._ La fonction de l'évêque n'est pas de gouverner,
gouverner c'est la fonction du roi; la fonction de l'évêque est de
veiller sur son troupeau, de le numéroter brebis par brebis, d'être
toujours prêt à en rendre un compte complet. En bas de cette rue, Bill
et Nancy se cassent les dents mutuellement. L'évêque sait-il tout
là-dessus? Peut-il en détail nous expliquer comment Bill a pris
l'habitude de battre Nancy, etc. Mais ce n'est pas l'idée que nous nous
faisons d'un évêque. Peut-être bien, mais c'était celle que s'en
faisaient saint Paul et Milton.»--(Note du Traducteur.)]
[Note 209: Allusion à saint Matthieu: «Or tout cela arriva afin que
s'accomplit ce que Dieu avait dit par le prophète: Une vierge sera
enceinte et elle enfantera un fils et on le nommera Emmanuel, ce qui
veut dire: Dieu avec nous» (I, 23). Le prophète dont parle saint
Matthieu est Isaïe (III, 14).--(Note du Traducteur.)]
[Note 210: Regardez maintenant le plan qui est à la fin de ce
chapitre.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 211: Saint Jean, 14, 60.--(Note du Traducteur.)]
[Note 212: Saint Matthieu, XVII, 5.--(Note du Traducteur.)]
[Note 213: Saint Matthieu, XXI, 7.--(Note du Traducteur.)]
[Note 214: Pour mieux distinguer ces différentes espèces de lys,
reportez-vous aux belles pages de _The Queen of the Air_ et de _Val
d'Arno_: «Considérez ce que chacune de ces cinq tribus (des Drosidæ)
a été pour l'esprit de l'homme. D'abord dans leur noblesse; les lys
ont donné le lys de l'Annonciation, les Asphodèles la fleur des
Champs-Élysées, les iris, la fleur de lys de la Chevalerie; et les
Amaryllidées, le lys des champs du Christ, tandis que le jonc, toujours
foulé aux pieds, devenait l'emblème de l'humilité. Puis, prenez
chacune de ces tribus et continuez à suivre l'étendue de leur
influence. «La couronne impériale, les lys de toute espèce» de
Perdita, forment la première tribu; qui donnant le type de la pureté
parfaite dans le lys de la Madone, ont, par leur forme charmante,
influencé tout le dessin de l'art sacré de l'Italie; tandis que
l'ornement de guerre était continuellement enrichi par les courbes des
triples pétales du «giglio» florentin et de la fleur de lys
française; si bien qu'il est impossible de mesurer leur influence pour
le bien dans le moyen âge, comme symbole partie du caractère féminin,
et partie de l'extrême splendeur, et raffineront de la chevalerie dans
la cité, dans la cité qui fut la fleur des cités.» (_The Queen of
the Air_, II, § 82.)
Dans _Val d'Arno_, à la conférence intitulée _Fleur de Lys_, il
faudrait noter (§ 251) le souvenir de Cora et de Triptolène à propos
de la Fleur de Lys de Florence, et la couronne d'Hera qui typifie la
forme de l'iris pourpré, ou de la fleur dont parle Pindare quand il
décrit la naissance d'Iamus, et qui se rencontre aussi près d'Oxford.
La note que Ruskin met à la page 211 de _Val d'Arno_ fait remarquer que
les artistes florentins mettent généralement le vrai lys blanc dans
les mains de l'ange de l'Annonciation, mais à la façade d'Orvieto
c'est la «fleur de lys» que lui donne Giovanni Pisano, etc., etc., et
la conférence entière se termine par la belle phrase sur les lys que
j'ai citée dans la préface (page 70).--(Note du Traducteur.)]
[Note 215: «Ô Proserpine, que n'ai-je ici les fleurs que dans ton
effroi tu laissas tomber du char de Pluton, les asphodèles qui viennent
avant que l'hirondelle se risque..., les violettes sombres... les pâles
primevères, la primerole hardie et la couronne impériale, les iris de
toute espèce, et entre autres la fleur de lys!» (_Conte d'Hiver_,
scène XI, traduction François-Victor Hugo).--(Note du Traducteur.)]
[Note 216: Cantique des Cantiques, II, 1.--(Note du Traducteur.)]
[Note 217: Saint Jean, XV, 1.--(Note du Traducteur.)]
[Note 218: Selon M. Émile Male, le sculpteur d'Amiens s'est inspiré
ici d'un passage d'Honorius d'Autun. Voici ce passage (Male, p. 61):
«L'aspic est une espèce de dragon que l'on peut charmer avec des
chants. Mais il est en garde contre les charmeurs et quand il les
entend, il colle, dit-on, une oreille contre terre et bouche l'autre
avec sa queue, de sorte qu'il ne peut rien entendre et se dérobe à
l'incantation. L'aspic est l'image du pêcheur qui ferme ses oreilles
aux paroles de vie.» M. Male conclut ainsi: «Le Christ d'Amiens qu'on
appelle communément le Christ enseignant est donc quelque chose de
plus: il est le Christ vainqueur. Il triomphe par sa parole du démon,
du péché et de la mort. L'idée est belle et le sculpteur l'a
magnifiquement réalisée. Mais n'oublions pas que le _Speculum
Ecclesiæ_ lui a fourni la pensée première de son œuvre et lui en a
dicté l'ordonnance. À l'origine d'une des plus belles œuvres du XIIIe
siècle on trouve le livre d'Honorius d'Autun (_Art religieux au_ XIIIe
_siècle_, p. 62).--(Note du Traducteur.)]
[Note 219: «Tu marcheras sur l'Aspic et sur le Basilic et tu fouleras
aux pieds le lion et le dragon» (Psaume XCI, 13).--(Note du
Traducteur.)]
[Note 220: Voyez mon résumé de l'histoire de Barberousse et Alexandre
dans _Fiction, Beau et Laid. Ninetenth century_, novembre 1880, p. 752,
seq. Voyez _Sur la Vieille Route_, vol. II, p. 3.--(Note de l'Auteur.)
La citation faite par Alexandre III est aussi rappelée dans _Stones of
Venice_, II, III, 59.--(Note du Traducteur.)]
[Note 221: Cf. chapitre Ier, § 33, de ce volume «jusqu'à ce que le
même signe soit lu à rebours par un trône dégénéré».--(Note du
Traducteur.)]
[Note 222: Voyez ce qu'en dit et les dessins très exacts qu'en donne
Viollet-le-Duc (art. _Christ, Dictionnaire d'architecture_, III,
245).--(Note de l'Auteur.)
Voir aussi plus haut, page 76, l'opinion de Huysmans sur cette
statue.--(Note du Traducteur.)]
[Note 223: Psaume XXIV.--(Note du Traducteur.)]
[Note 224: Voyez le cercle des Puissances des Cieux dans les
interprétations byzantines, I, la Sagesse; II, les Trônes; III, les
Dominations; IV, les Anges; V, les Archanges; VI, les Vertus; VII, les
Puissances; VIII, les Princes; IX, les Séraphins. Dans l'ordre
Grégorien (Dante, _Par._, XXVIII, note de Cary), les anges et les
archanges sont séparés, donnant, en tout, neuf ordres, mais non pas
neuf classes dans un ordre hiérarchique. Remarquez que, dans le cercle
byzantin, les chérubins sont en premier, et que c'est la force des
Vertus qui ordonne aux monts de se lever (_Saint Mark's Rest_, p. 97 et
p. 158, 159).--(Note de l'Auteur.)]
[Note 225: Saint Luc, X, 5.--(Note du Traducteur.)]
[Note 226: Aujourd'hui le mot d'argot pour désigner un prêtre dans le
peuple, en France, est un _Pax vobiscum_ ou, en abrégé, un
_vobiscum._--(Note de l'Auteur.)]
[Note 227: C'est là (dans le _De orte et obitu Patrum_, attribué à
Isidore de Séville), dit M. Mule, que nous apprenons qu'Isaïe fut
coupé en deux avec une scie, sous le règne de Manassé (Émile Male,
_Histoire de l'Art religieux au XIIIe siècle_, p. 214). Au Portail
Saint-Honoré à Amiens, Isaïe est représenté la tête fendue.--(Note
du Traducteur.)]
[Note 228: Voir la version des Septante.--(Note de l'Auteur.)]
[Note 229: En français dans le texte.]
[Note 230: Selon M. Male, c'est un lion.--(Note du Traducteur.)]
[Note 231: Interprété différemment par M. Male: «Nos artistes ont
représenté la lâcheté à Paris, à Amiens, à Chartres et à Reims,
par une scène pleine de bonhomie populaire. Un chevalier pris de
panique jette son épée et s'enfuit à toutes jambes devant un lièvre
qui le poursuit; sans doute il fait nuit, car une chouette perchée sur
un arbre, semble pousser son cri lugubre. Ne dirait-on pas un vieux
proverbe ou quelque fabliau. Je croirais volontiers que l'anecdote du
soldat poursuivi par un lièvre était au nombre des historiettes que
les prédicateurs aimaient à raconter à leurs ouailles. Il y a, dans
la _Somme le Roi_ de Frère Lorens, quelque chose qui ressemble fort à
notre bas-relief (_Histoire de l'art religieux_, p. 166 et 167). Voir la
description de la Patience du Palais des Doges 4° face du 7° chapiteau
(_Stones of Venice_, I, V, § LXXI).--(Note du Traducteur.)]
[Note 232: Dans la cathédrale de Laon il y a un joli compliment fait
aux bœufs qui transportèrent les pierres de ses tours au sommet de la
montagne sur laquelle elle s'élève. La tradition est qu'ils se
harnachèrent eux-mêmes, mais la tradition ne dit pas comment un bœuf
peut se harnacher lui-même (*), même s'il en avait envie. Probablement
la première forme du récit fut qu'ils allaient joyeusement «en
mugissant». Mais, quoi qu'il en soit, leurs statues sont sculptées sur
le haut des tours, au nombre de huit, colossales, regardant de ses
galeries, à travers les plaines de France. Voyez le dessin dans
Viollet-le-Duc, article _Clocher._--(Note de l'Auteur.)
(*) Voir plus haut chapitre III: «La vie de Jérôme ne commence pas
comme celle d'un moine Palestine. Dean de Milman ne nous a pas expliqué
comment celle d'aucun homme le pourrait.»--Voir dans Male (page 77) une
légende de Guibert de Nogent relative aux bœufs de Laon.--(Note du
Traducteur.)]
[Note 233: Cf. _Stones of Venice_, I, V, LXXXVIII.]
[Note 234: Symbole de la douceur selon les théologiens parce qu'il se
laisse prendre sans résistance ce qu'il a de plus précieux, son lait
et sa laine (voir Male).--(Note du Traducteur.)]
[Note 235: Le rameau d'olivier de la Concorde (Voir Male, p.
170).--(Note du Traducteur.)]
[Note 236: Voir la Discorde du Palais des Doges (troisième face du
septième chapiteau) avec la citation de Spencer, _Stones of Venice_, I,
V, LXX.--(Note du Traducteur.)]
[Note 237: Cf. Volney: «Enfin la nature l'a (le chameau) visiblement
destiné à l'esclavage en lui refusant toutes défenses contre ses
ennemis. Privé des cornes du taureau, du sabot du cheval, de la dent de
l'éléphant et de la légèreté du cerf, que peut le chameau? etc.»
(_Voyage en Égypte et en Syrie_).--(Note du Traducteur.)]
[Note 238: Cf. l'Obéissance au Palais des Doges (sixième face du
septième chapiteau) et la comparaison avec l'Obéissance de Spencer et
celle de Giotto à Assise. _Stones of Venice_, I, V, § LXXXIII.--(Note
du Traducteur.)]
[Note 239: «La rébellion n'apparaît au moyen âge que sous un seul
aspect, la désobéissance à l'église... La rose de Notre-Dame de
Paris» (ces petites scènes sont presque identiques à Paris, Chartres,
Amiens et Reims) «offre un curieux détail: l'homme qui se révolte
contre l'évêque porte le bonnet conique des Juifs... Le Juif qui
depuis tant de siècles refusait d'entendre la parole de l'église
semble être le symbole même de la révolte et de l'obstination»
(Male, p. 112).--(Note du Traducteur.)]
[Note 240: Apocalypse, III, 2.--(Note du Traducteur.)]
[Note 241: Cf. la Constance du Palais des Doges (deuxième face du
septième chapiteau): _Constantia sum, nil timens_, et la comparaison
avec Giotto et le Pilgrim's Progress (_Stones of Venice_, I, V, §
LXIX).--(Note du Traducteur.)]
[Note 242: Éphésiens, VI, 15.--(Note du Traducteur.)]
[Note 243: Cantique des cantiques, VII, 1.--(Note du Traducteur.)]
[Note 244: À Paris une croix, à Chartres un calice. Au Palais des
Doges (première face du neuvième chapiteau) sa devise est: _Fides
optima in Deo._ La Foi de Giotto tient une croix dans sa main droite,
dans la gauche un phylactère, elle a une clef à sa ceinture et foule
aux pieds des livres cabalistiques. Sur la Foi de Spencer (_Fidelia_),
voir _Stones of Venice_, I, V, § LXXVII.--(Note du Traducteur.)]
[Note 245: Saint Jean, VI, 33.--(Note du Traducteur.)]
[Note 246: Dans ce passage ce furent pour moi, non pas les paroles du
Christ, mais les paroles de Ruskin qui pendant plusieurs années
«restèrent dans leur mystère». J'ai toujours pensé pourtant que
c'était du caractère sacré de la nourriture dans son sens le plus
général et le plus matériel qu'il s'agissait ici, qu'en parlant des
lois de la vie et de l'esprit comme liées à son acceptation et à son
refus, Ruskin entendait signifier le support indispensable et incessant
que la nutrition donne à la pensée et à la vie, tout refus partiel de
nourriture se traduisant par une modification de l'état de l'esprit,
par exemple dans l'ascétisme. Quant à la distribution de la
nourriture, les lois de l'esprit et de la vie me paraissaient lui être
liées aussi en ce que d'elle dépend, si on se place au point de vue
subjectif de celui qui donne (c'est-à-dire au point de vue moral), la
charité du cœur, et si on se place au point de vue de ceux qui
reçoivent, et même de ceux qui donnent considérés objectivement, au
point de vue politique), le bon état social.--Mais je n'avais pas de
certitude, ne trouvant ni les mêmes idées, ni les mêmes expressions
dans aucun des livres de Ruskin que j'avais présents à l'esprit. Et
les ouvrages d'un grand écrivain sont le seul dictionnaire où l'on
puisse contrôler avec certitude le sens des expressions qu'il emploie.
Cependant cette même idée, étant de Ruskin, devait se retrouver dans
Ruskin. Nous ne pensons pas une idée une seule fois. Nous aimons une
idée pendant un certain temps, nous lui revenons quelquefois, fût-ce
pour l'abandonner à tout jamais ensuite. Si vous avez rencontré avec
une personne l'homme le plus changeant je ne dis même pas dans ses
amitiés, mais dans ses relations, nul doute que pendant l'année qui
suit cette rencontre si vous étiez le concierge de cet homme vous
verriez entrer chez lui l'ami ou une lettre de l'ami que vous avez
rencontré ou si vous étiez sa mémoire vous verriez passer l'image de
son ami éphémère. Aussi faut-il faire avec un esprit, si l'on veut
revoir une de ses idées, ne fût-elle pour lui qu'une idée passagère
et un temps seulement préférée, comme font les pêcheurs: placer un
filet attentif, d'un endroit à un autre (d'une époque à une autre) de
sa production, fut-elle incessamment renouvelée. Si le filet a des
mailles assez serrées et assez fines, il serait bien surprenant que
vous n'arrêtiez pas au passage une de ces belles créatures que nous
appelons idées, qui se plaisent dans les eaux d'une pensée, y naissant
par une génération qui semble en quelque sorte spontanée et où ceux
qui aiment à se promener au bord des esprits sont bien certains de les
apercevoir un jour, s'ils ont seulement un peu de patience et un peu
d'amour. En lisant l'autre jour dans _Verona and other Lectures_, le
chapitre intitulé: «The Story of Arachné», arrivé à un passage
(§§ 25 et 26) sur la cuisine, science capitale, et fondement du
bonheur des états, je fus frappé par la phrase qui le termine. «Vous
riez en m'entendant parler ainsi et je suis content que vous riez à
condition que vous compreniez seulement que moi je ne ris pas, et de
quelle façon réfléchie, entière et grave, je vous déclare que je
crois nécessaires à la prospérité de cette nation et de toute autre:
premièrement une soigneuse purification et une affectueuse
_distribution de la nourriture_, de façon que vous puissiez, non pas
seulement le dimanche, mais après le labeur quotidien, qui, s'il est
bien compris, est un perpétuel service divin de chaque jour--de façon,
dis-je, à ce que vous puissiez manger des viandes grasses et boire des
liqueurs douces, et envoyer des portions à ceux pour qui rien n'est
préparé.» (Cette dernière phrase est de Néhémie, VIII, 10.) Je
trouverai peut-être quelque jour un commentaire précis des mots
«acceptance» et «refusal». Mais je crois que pour «food» et pour
«distribution» ce passage vérifie absolument mon hypothèse.--(Note
du Traducteur.)]
[Note 247: «L'insensé a dit dans son cœur, il n'y a point de Dieu»
(Psaume XIV).
Le _Dixit incipiens_ reparaît souvent dans Ruskin. Je cite de mémoire
dans _The Queen of the Air_: «C'est la tâche du divin de condamner les
erreurs de l'antiquité et celle du philosophe d'en tenir compte. Je
vous prierai seulement de lire avec une humaine sympathie les pensées
d'hommes qui vécurent, sans qu'on puisse les blâmer, dans une
obscurité qu'il n'était pas en leur pouvoir de dissiper et de vous
souvenir que quelque accusation de folie qui se puisse justement
attacher à l'affirmation: «Il n'y a pus de Dieu», la folie est plus
orgueilleuse, plus profonde et moins, pardonnable qui consiste à dire:
«Il n'y a de Dieu que pour moi» (_Queen of Air_, I), et dans _Stones
of Venice_:
«Comme il est écrit: «Celui-là qui se fie à son propre cœur est un
fou», il est aussi écrit «L'insensé a dit dans son cœur: il n'y a
pas de Dieu». Et l'adulation de soi-même conduisit graduellement à
l'oubli de tout excepté de soi et à une incrédulité d'autant plus
fatale qu'elle gardait encore la forme et le langage de la foi»
(_Stones of Venice_, II, IV, XCII) et aussi _Stones of Venice_, I, V,
56, etc., etc.--(Note du Traducteur.)]
[Note 248: Selon M. Male, symbole de résurrection, car la croix ornée
d'un étendard est le symbole de Jésus-Christ sortant du tombeau.
Nous aurons notre couronne, notre récompense, le jour de la
résurrection.--(Note du Traducteur.)]
[Note 249: L'espérance de Giotto a des ailes, un ange devant elle porte
une couronne. L'espérance de Spencer est attachée à une ancre. Voir
_Stones of Venice_, I, V, § LXXXIV.--(Note du Traducteur.)]
[Note 250: Avant le XIIIe siècle, c'est la Colère qui se poignarde. À
partir du XIIIe siècle, c'est le Désespoir. La transition est visible
à Lyon, où le Désespoir est opposé encore à la Patience
(Male).--(Note du Traducteur.)]
[Note 251: Parlant du caractère réaliste et pratique du christianisme
dans le nord, Ruskin évoque encore cette figure de la charité d'Amiens
dans _Pleasures of England_: «Tandis que la Charité idéale de Giotto
à Padoue présente à Dieu son cœur dans sa main, et en même temps
foule aux pieds des sacs d'or, les trésors de la terre, et donne
seulement du blé et des fleurs: au porche ouest d'Amiens elle se
contente de vêtir un mendiant avec une pièce de drap de la manufacture
de la ville (_Pleasures of England_, IV).
La même comparaison (rencontre certainement fortuite) se trouve être
venue à l'esprit de M. Male, et il l'a particulièrement bien
exprimée.
«La Charité qui tend à Dieu son cœur enflammé, dit-il, est du pays
de saint François d'Assise. La charité qui donne son manteau aux
pauvres est du pays de saint Vincent de Paul.»
Ruskin compare encore différentes interprétations de la Charité dans
_Stones of Venice_ (chap. sur le _Palais des Doges_): «Au cinquième
chapiteau est figurée la charité. Une femme, des pains sur ses genoux
en donne un à un enfant qui tend les bras vers elle à travers une
ouverture du feuillage du chapiteau. Très inférieure au symbole
giottesque de cette vertu. À la chapelle de l'Arena elle se distingue
de toutes les autres vertus à la gloire circulaire qui environne sa
tête et à sa croix de feu. Elle est couronnée de fleurs, tend dans sa
main droite un vase de blé et de fleurs, et dans la gauche reçoit un
trésor du Christ qui apparait au-dessus d'elle pour lui donner le moyen
de remplir son incessant office de bienfaisance, tandis qu'elle foule
aux pieds les trésors de la terre. La beauté propre à la plupart des
conceptions italiennes de la Charité est qu'elles subordonnent la
bienfaisance à l'ardeur de son amour, toujours figuré par des flammes;
ici elles prennent la forme d'une croix, autour de sa tête; dans la
chapelle d'Orcagna à Florence elles sortent d'un encensoir qu'elle a
dans sa main; et, dans le Dante, l'embrasent tout entière, si bien que
dans le brasier de ces claires flammes, on ne peut plus la distinguer.
Spencer la représente comme une mère entourée d'enfants heureux,
conception qui a été, depuis, banalisée et vulgarisée par les
peintres et les sculpteurs anglais» (_Stones of Venice_, I, V, §
LXXXI). Voir au paragraphe LXVIII du même chapitre comment le sculpteur
vénitien a distingué la Libéralité de la Charité.--(Note du
Traducteur.)]
[Note 252: Pour se rendre compte combien sa religion jadis glorieuse est
profanée et lue à rebours par l'esprit français moderne, il vaut la
peine, pour le lecteur, de demander chez M. Goyer (place Saint-Denis),
le _Journal de Saint-Nicolas_ de 1880 et de regarder le Phénix tel
qu'il est représenté à la page 610. L'histoire a l'intention d'être
morale, et te Phénix représente l'avarice, mais l'entière destruction
de toute tradition sacrée et poétique dans l'esprit d'un enfant par
une telle image, est une immoralité qui neutraliserait la prédication
d'une année.
Afin que cela vaille la peine pour M. Goyer de vous montrer le numéro,
achetez celui dans lequel il y a «les conclusions de Jeannie» (p.
337): La scène d'église (avec dialogue) dans le texte est
charmante.--(Note de l'Auteur.)
M. Male n'est pas éloigné de croire que l'artiste qui a représenté
la chasteté à Notre-Dame de Paris (Rose) voulait figurer sur son écu
une salamandre, symbole de la chasteté parce qu'elle vit dans les
flammes, a même la propriété de les éteindre et n'a pas de sexe.
Mais l'artiste s'étant trompé et ayant fait de la salamandre un
oiseau, son erreur aurait été reproduite à Amiens et à Chartres.--(Note
du Traducteur.)]
[Note 253: Mais chaste cependant: «Nous voilà loin des terribles
figures de la luxure sculptées au portail des églises romanes; à
Moissac, à Toulouse des crapauds dévorant le sexe d'une femme et se
suspendant à ses seins» (Male).--(Note du Traducteur.)]
[Note 254: «Son écu est décoré d'un serpent qui, parfois, s'enroule
autour d'un bâton. Aucun blason n'est plus noble puisque c'est Jésus
lui-même qui l'a donné à la prudence: «Soyez prudents, disait-il,
comme des serpents» (Male).
Giotto donne à la Prudence la double face de Janus et un miroir
(_Stones of Venice_, I, V, § LXXIII). Voir dans ce chapitre de _Stones
of Venice_ la définition des mots tempérance, σωροσύνη,
μανία, ὔβρις (§ LXXIX).--(Note du Traducteur.)]
[Note 255: «La folie, qui s'oppose à la prudence, mérite de nous
arrêter plus longtemps. Elle s'offre à nous à Paris, à Amiens, aux
deux portails de Chartres, à la rose d'Auxerre et de Notre-Dame de
Paris (*), sous les traits d'un homme, à peine vêtu, armé d'un
bâton, qui marche au milieu des pierres et qui parfois reçoit un
caillou sur la tête. Presque toujours il porte à sa bouche un objet
informe. C'est évidemment là l'image d'un fou que d'invisibles gamins
semblent poursuivre a coups de pierres. Chose curieuse, une figure si
vivante, et qui semble empruntée à la réalité quotidienne, a une
origine littéraire. Elle est née de la combinaison de deux passages de
l'Ancien Testament. On lit, en effet; dans les _Psaumes_: «L'insensé a
lancé contre Dieu une pierre, mais la pierre est tombée sur sa tête.
Il a mis une pierre dans le chemin pour y faire heurter son frère et il
s'y heurtera lui-même.» Voilà bien le fou d'Amiens. Il marche sur des
cailloux qui semblent rouler sous ses pieds et une pierre vient de
l'atteindre à la tête.
Mais quel est l'objet qu'il porte à sa bouche? Un passage des Psaumes,
suivant nous l'explique. Quiconque a feuilleté quelques psautiers à
miniatures du XIIIe siècle a remarqué que les illustrations, en fort
petit nombre, ne varient jamais. En tête du psaume LIII est dessiné un
fou tout à fait semblable au personnage sculpté au portail de nos
cathédrales. Il est armé d'un bâton et il s'apprête à manger un
objet rond, qui est tout simplement, comme on va le voir, un morceau de
pain. On lit, en effet, dans le texte: «Le fou a dit dans son cœur: il
n'y a pas de Dieu. Le fou accomplit des iniquités abominables... _il
dévore mon peuple comme un morceau de pain._» On ne peut douter, je
crois, que l'artiste ait essayé de rendre ce passage. Ainsi s'explique
la figure si complexe de la folie qui, comme tant d'autres, a été
imaginée d'abord par les miniaturistes, et adoptée ensuite par les
sculpteurs et les peintres verriers» (Male).--(Note du Traducteur.)
(*) La figure de la folie au portail de Notre-Dame de Paris a été
retouchée. Un cornet dans lequel souffle le fou a remplacé l'objet
qu'il semblait manger, le bâton est devenu une espèce de flambeau.]
[Note 256: Généralement les prophéties sont écrites sur des
banderoles au lieu d'être figurées comme à Amiens dans des
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