Histoires extraordinaires - 26

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son agitation il la laisse tomber, et la boîte, en s'ouvrant, donne
passage à des instruments de chirurgie dentaire qui s'éparpillent sur le
parquet avec un affreux bruit de ferraille mêlés aux objets maudits de
son hallucination. Le malheureux, dans son absence de conscience, est
allé arracher son idée fixe de la mâchoire de sa cousine, ensevelie par
erreur pendant une de ses crises.
Généralement Edgar Poe supprime les accessoires, ou du moins ne leur
donne qu'une valeur très-minime. Grâce à cette sobriété cruelle, l'idée
génératrice se fait mieux voir et le sujet se découpe ardemment sur ces
fonds nus. Quant à sa méthode de narration, elle est simple. Il abuse du
_je_ avec une cynique monotonie. On dirait qu'il est tellement sûr
d'intéresser, qu'il s'inquiète peu de varier ses moyens. Ses contes sont
presque toujours des récits ou des manuscrits du principal personnage.
Quant à l'ardeur avec laquelle il travaille souvent dans l'horrible,
j'ai remarqué chez plusieurs hommes qu'elle était souvent le résultat
d'une très-grande énergie vitale inoccupée, quelquefois d'une opiniâtre
chasteté, et aussi d'une profonde sensibilité refoulée. La volupté
surnaturelle que l'homme peut éprouver à voir couler son propre sang,
les mouvements brusques et inutiles, les grands cris jetés en l'air
presque involontairement sont des phénomènes analogues. La douleur est
un soulagement à la douleur, l'action délasse du repos.
Un autre caractère particulier de sa littérature est qu'elle est tout à
fait anti-féminine. Je m'explique. Les femmes écrivent, écrivent avec
une rapidité débordante; leur cœur bavarde à la rame. Elles ne
connaissent généralement ni l'art, ni la mesure, ni la logique, leur
style traîne et ondoie comme leurs vêtements. Un très-grand et
très-justement illustre écrivain, George Sand elle-même, n'a pas tout à
fait, malgré sa supériorité, échappé à cette loi du tempérament; elle
jette ses chefs-d'œuvre à la poste comme des lettres. Ne dit-on pas
qu'elle écrit ses livres sur du papier à lettre?
Dans les livres d'Edgar Poe, le style est serré, _concaténé_; la
mauvaise volonté du lecteur ou sa paresse ne pourront pas passer à
travers les mailles de ce réseau tressé par la logique. Toutes les
idées, comme des flèches obéissantes, volent au même but.
J'ai traversé une longue enfilade de contes sans trouver une histoire
d'amour. Sans vouloir préconiser d'une manière absolue ce système
ascétique d'une âme ambitieuse, je pense qu'une littérature sévère
serait chez nous une protestation utile contre l'envahissante _fatuité_
des femmes, de plus en plus surexcitée par la dégoûtante idolâtrie des
hommes, et je suis très-indulgent pour Voltaire, trouvant bon, dans sa
préface de la _Mort de César_, tragédie sans femmes, sous de feintes
excuses de son impertinence, de bien, faire remarquer son glorieux tour
de force.
Dans Edgar Poe, point de pleurnicheries énervantes; mais partout, mais
sans cesse l'infatigable ardeur vers l'idéal. Comme Balzac, qui mourut
peut-être triste de ne pas être un pur savant, il a des rages de
science. Il a écrit un _Manuel du conchyliologiste_ que j'ai oublié de
mentionner. Il a, comme les conquérants et les philosophes, une
entraînante aspiration vers l'unité; il assimile les choses morales aux
choses physiques. On dirait qu'il cherche à appliquer à la littérature
les procédés de la philosophie, et à la philosophie la méthode de
l'algèbre. Dans cette incessante ascension vers l'infini, on perd un peu
l'haleine. L'air est raréfié dans cette littérature comme dans un
laboratoire. On y contemple sans cesse la glorification de la volonté
s'appliquant à l'induction et à l'analyse. Il semble que Poe veuille
arracher la parole aux prophètes, et s'attribuer le monopole de
l'explication rationnelle. Ainsi, les paysages qui servent quelquefois
de fond à ses fictions fébriles sont-ils pâles comme des fantômes. Poe,
qui ne partageait guère les passions des autres hommes, dessine des
arbres et des nuages qui ressemblent à des rêves de nuages et d'arbres,
ou plutôt, qui ressemblent à ses étranges personnages, agités comme eux
d'un frisson surnaturel et galvanique.
Une fois, cependant, il s'est appliqué à faire un livre purement humain.
_La Narration d'Arthur Gordon Pym_, qui n'a pas eu un grand succès, est
une histoire de navigateurs qui, après de rudes avaries, ont été pris
par les calmes dans les mers du Sud. Le génie de l'auteur se réjouit
dans ces terribles scènes et dans les étonnantes peintures de peuplades
et d'îles qui ne sont point marquées sur les cartes. L'exécution de ce
livre est excessivement simple et minutieuse. D'ailleurs, il est
présenté comme un livre de bord. Le navire est devenu ingouvernable; les
vivres et l'eau buvable sont épuisés; les marins sont réduits au
cannibalisme. Cependant, un brick est signalé.
_Nous n'aperçûmes personne à son bord jusqu'à ce qu'il fût arrivé à un
quart de mille de nous. Alors nous vîmes trois hommes qu'à leur costume
nous prîmes pour des Hollandais. Deux d'entre eux étaient couchés sur de
vieilles voiles près du gaillard d'avant, et le troisième, qui
paraissait nous regarder avec curiosité, était à l'avant, à tribord,
près du beaupré. Ce dernier était un homme grand et vigoureux, avec la
peau très-noire. Il semblait, par ses gestes, nous encourager à prendre
patience, nous faisant des signe qui nous semblaient pleins de joie,
mais qui ne laissaient pas que d'être bizarres, et souriant
immuablement, comme pour déployer une rangée de dents blanches très
brillantes. Le navire approchant davantage, nous vîmes un bonnet de
laine rouge tomber de sa tête dans l'eau; mais il n'y prit pas garde,
continuant toujours ses sourires et ses gestes baroques. Je rapporte
toutes ces choses et ces circonstances minutieusement, et je les
rapporte, cela doit être compris, précisément comme elles nous
apparurent._
_Le brick venait à nous lentement, et mettait maintenant le cap droit
sur nous,—et, je ne puis parler de sang-froid de cette aventure,—nos
cœurs sautaient follement au-dedans de nous, et nous répandions toutes
nos âmes en cris d'allégresse et en allions de grâces à Dieu pour la
complète, glorieuse et inespérée délivrance que nous avions si
palpablement sous la main. Tout à coup et tout à la fois, de l'étrange
navire,—nous étions maintenant sous le vent à lui,—nous arrivèrent,
portées sur l'océan, une odeur, une puanteur telles qu'il n'y a pas dans
le monde de mots pour les exprimer: infernales, suffocantes,
intolérables, inconcevables. J'ouvris la bouche pour retirer, et me
tournant vers mes camarades, je m'aperçus qu'ils étaient plus pâles que
du marbre. Mais nous n'avions pas le temps de nous questionner ou de
raisonner, le brick était à cinquante pieds de nous, et il semblait dans
l'intention de nous accoster par notre arrière, afin que nous pussions
l'aborder sans l'obliger à mettre son canot à la mer. Nous nous
précipitâmes au-devant, quand, tout à coup, une forte embardée le jeta
de cinq ou six points hors du cap qu'il tenait, et, comme il passait à
notre arrière à une distance d'environ vingt pieds, nous vîmes son pont
en plein. Oublierais-je jamais la triple horreur de ce spectacle?
Vingt-cinq ou trente corps humains, parmi lesquels quelques femmes,
gisaient disséminés çà et là entre la dunette et la cuisine, dans le
dernier et le plus dégoûtant état de putréfaction! Nous vîmes clairement
qu'il n'y avait pas une âme vivante sur ce bateau maudit! Cependant,
nous ne pouvions pas nous empêcher d'implorer ces morts pour notre
salut! Oui, dans l'agonie du moment, nous avons longtemps et fortement
prié ces silencieuses et dégoûtantes images de s'arrêter pour nous, de
ne pas nous abandonner à un sort semblable au leur, et de vouloir bien
nous recevoir dans leur gracieuse compagnie! La terreur et le désespoir
nous faisaient extravaguer, l'angoisse et le découragement nous avaient
rendus totalement fous._
_À nos premiers hurlements de terreur, quelque chose répondit qui venait
du côté du beaupré du navire étranger, et qui ressemblait de si près au
cri d'un gosier humain que l'oreille la plus délicate eût été surprise
et trompée. À ce moment, une autre embardée soudaine ramena le gaillard
d'avant sous nos yeux, et nous pûmes comprendre l'origine de ce bruit.
Nous vîmes la grande forme robuste toujours appuyée sur le plat-bord et
remuant toujours la tête de çà, de là, mais tournée maintenant de
manière que nous ne pouvions lui voir la face. Ses bras étaient étendus
sur la lisse du bastingage, et ses mains tombaient en dehors. Ses genoux
étaient placés sur une grosse amarre, largement ouverts et allant du
talon du beaupré à l'un des bossoirs. À l'un de ses côtés, où un morceau
de la chemise avait été arraché et laissait voir le nu, se tenait une
énorme mouette, se gorgeant activement de l'horrible viande, son bec et
ses serres profondément enfoncés, et son blanc plumage tout éclaboussé
de sang. Comme le brick tournait et allait nous passer sous le vent,
l'oiseau avec une apparente difficulté, retira sa tête rouge, et, après
nous avoir regardés un moment comme s'il était stupéfié, se détacha
paresseusement du corps sur lequel il festinait, puis il prit
directement son vol au-dessus de notre pont, et plana quelque temps avec
un morceau de la substance coagulée et quasi vivante dans son bec. À la
fin, l'horrible morceau tomba, en l'éclaboussant, juste aux pieds de
Parker. Dieu veuille me pardonner, mais alors, dans le premier moment,
une pensée traversa mon esprit, une pensée que je n'écrirai pas, et je
me sentis faisant un pas machinal vers le morceau sanglant. Je levai les
yeux, et mes regards rencontrèrent ceux d'Auguste qui étaient pleins
d'une intensité et d'une énergie de désir telle, que cela me rendit
immédiatement à moi-même. Je m'élançai vivement, et, avec un profond
frisson, je jetai l'horrible chose à la mer._
_Le cadavre d'où le morceau avait été arraché, reposant ainsi sur
l'amarre, était aisément ébranlé par les efforts de l'oiseau carnassier,
et c'étaient d'abord ces secousses qui nous avaient induits à croire à
un être vivant._
_Quand l'oiseau le débarrassa de son poids, il chancela, tourna et tomba
à moitié, et nous montra tout à fait sa figure. Non, jamais il n'y eut
d'objet aussi terrible! Les yeux n'y étaient plus, et toutes les chairs
de la bouche rongées, les dents étaient entièrement à nu. Tel était donc
ce sourire qui avait encouragé notre espérance! Tel était..., mais je
m'arrête. Le brick, comme je l'ai dit, passa à notre arrière, et
continua sa route en tombant sous le vent. Avec lui et son terrible
équipage s'évanouirent lentement toutes nos heureuses visions de joie et
de délivrance._
_Eureka_ était sans doute le livre chéri et longtemps rêvé d'Edgar Poe.
Je ne puis en rendre compte ici d'une manière précise. C'est un livre
qui demande un article particulier. Quiconque a lu la _Révélation
magnétique_ connaît les tendances métaphysiques de notre auteur. _Eureka_
prétend développer le procédé, et démontrer la loi suivant laquelle
l'univers a revêtu sa forme actuelle visible, et trouve sa présente
organisation, et aussi comment cette même loi, qui fut l'origine de la
création, sera le moyen de sa destruction et de l'absorption définitive
du monde. On comprendra facilement pourquoi je ne veux pas m'engager à
la légère dans la discussion d'une si ambitieuse tentative. Je
craindrais de m'égarer et de calomnier un auteur pour qui j'ai le plus
profond respect. On a déjà accusé Edgar Poe d'être un panthéiste, et
quoique je sois forcé d'avouer que les apparences induisent à le croire
tel, je puis affirmer que, comme bien d'autres grands hommes épris de la
logique, il se contredit quelquefois fortement, ce qui fait son éloge;
ainsi, son panthéisme est fort contrarié par ses idées sur la hiérarchie
des êtres, et beaucoup de passages qui affirment évidemment la
permanence des personnalités.
Edgar Poe était très-fier de ce livre, qui n'eut pas, ce qui est tout
naturel, le succès de ses contes. Il faut le lire avec précaution et
faire la vérification de ses étranges idées par la juxtaposition de
systèmes analogues et contraires.

IV
J'avais un ami qui était aussi un métaphysicien à sa manière, enragé et
absolu, avec des airs de Saint-Just. Il me disait souvent en prenant un
exemple dans le monde, et en me regardant moi-même de travers: «Tout
mystique a un vice caché.» Et je continuais sa pensée en moi-même: donc,
il faut le détruire. Mais je riais, parce que je ne comprenais pas. Un
jour, comme je causais avec un libraire bien connu et bien achalandé,
dont la spécialité est de servir les passions de toute la bande mystique
et des courtisans obscurs des sciences occultes, et comme je lui
demandais des renseignements sur ses clients, il me dit: «Rappelez-vous
que tout mystique a un vice caché, souvent très-matériel; celui-ci
l'ivrognerie, celui-là la goinfrerie, un autre la paillardise; l'un sera
très-avare, l'autre très-cruel, etc.»
Mon Dieu! me dis-je, quelle est donc cette loi fatale qui nous enchaîne,
nous domine, et se venge de la violation de son insupportable despotisme
par la dégradation et l'amoindrissement de notre être moral? Les
illuminés ont été les plus grands des hommes. Pourquoi faut-il qu'ils
soient châtiés de leur grandeur? Leur ambition n'était-elle pas la plus
noble? L'homme sera-t-il éternellement si limité qu'aucune de ses
facultés ne puisse s'agrandir qu'au détriment des autres? Si vouloir à
tout prix connaître la vérité est un grand crime, ou au moins peut
conduire à de grandes fautes, si la niaiserie et l'insouciance sont une
vertu et une garantie d'équilibre, je crois que nous devons être
très-indulgents pour ces illustres coupables, car, enfant du XVIIIe et
du XIXe siècle, ce même vice nous est à tous imputable.
Je le dis sans honte, parce que je sens que cela part d'un profond
sentiment de pitié et de tendresse, Edgar Poe, ivrogne, pauvre,
persécuté, paria, me plaît plus que calme et _vertueux_, un Goethe ou un
W. Scott. Je dirais volontiers de lui et d'une classe particulière
d'hommes, ce que le catéchisme dit de notre Dieu: «Il a beaucoup
souffert pour nous.»
On pourrait écrire sur son tombeau: «Vous tous qui avez ardemment
cherché à découvrir les lois de votre être, qui avez aspiré à l'infini,
et dont les sentiments refoulés ont dû chercher un affreux soulagement
dans le vin de la débauche, priez pour lui. Maintenant son être corporel
purifié nage au milieu des êtres dont il entrevoyait l'existence, priez
pour lui qui voit et qui sait, il intercédera pour vous.»
* * * * *

NOTES:
[Note 1: Cette préface est une refonte de l'article paru en 1852 dans la
_Revue de Paris_. Cet article figure à la fin du livre. _(Note du
correcteur—ELG.)_]
[Note 2: Les poëmes d'Edgar Poe, traduits par Stéphane Mallarmé, parurent
vers 1888.]
[Note 3: Aucun des membres du jury ne connaissait Poe, fût-ce de nom. Un
d'eux, John Pendleton Kennedy, auteur de nombreux romans populaires,
désireux de savoir un peu plus sur ce remarquable inconnu, lui adressa
une invitation à dîner. S'imagine-t-on quel tourment douloureux ce fut
pour un poëte toujours fier et discret d'avoir à une si bienveillante
prévenance à répondre en ces termes: «Votre aimable invitation à dîner
aujourd'hui m'a causé la plus vive blessure.—Je ne puis pas venir—et
pour des raisons de la nature la plus humiliante: l'aspect de ma
personne. Vous pouvez imaginer ma mortification à vous devoir faire cet
aveu, mais il était indispensable.»—Alors Kennedy se mit à sa
recherche, le découvrit comme il l'a consigné, dans son journal, _sans
aucun ami et réellement mourant de faim_. (_La vie d'Edgar A. Poe_,
d'André Fontainas.)]
[Note 4: Le Dr Moran qui lui prodigua ses soins à l'hôpital de Baltimore
(on l'y soigna pour un transport au cerveau) a dans une lettre adressée
à Mrs Clemm, belle-mère de Poe, décrit les derniers moments de sa
maladie; plus tard, à plusieurs reprises, il a protesté dans les
journaux contre les mensonges et les infamies dont on prétendait salir
son grand souvenir et, en 1885, il fit paraître, à Washington, un exposé
complet: «Défense d'Edgar-Allan Poe: Vie, caractère du poëte; ses
déclarations des dernières heures. Relation officielle de sa mort par le
médecin qui l'a soigné.»—Le docteur Moran ne mentionne pas, comme cause
de sa fièvre cérébrale, l'alcoolisme. (_La vie d'Edgar-A. Poe_, par
André Fontainas.)]
[Note 5: Gérard de Nerval, trouvé pendu le 25 janvier 1855 à une grille
dans la rue de la Vieille-Lanterne. _(Note du correcteur—ELG.)_]
[Note 6: Ai-je besoin d'avertir, à propos de la rue Morgue, du passage
Lamartine, etc. qu'Edgar Poe n'est jamais venu à Paris? (C. B.)]
[Note 7: Rousseau, La Nouvelle Héloïse. (E. A. P.)]
[Note 8: Médecin très célèbre et très excentrique. (C. B.)]
[Note 9: Jan Swammerdam (1637-1680) était un naturaliste hollandais,
spécialiste des insectes.]
[Note 10: Un bivalve est un mollusque dont la coquille est formée de deux
valves.]
[Note 11: La prononciation du mot _antennae_ fait commettre une méprise au
nègre, qui croit qu'il est question d'étain: _Dey aint no tin in him_.
Calembour intraduisible. Le nègre parlera toujours dans une espèce de
patois anglais, que le patois nègre français n'imiterait pas mieux que
le bas-normand ou le breton ne traduirait l'irlandais. En se rappelant
les orthographes figuratives de Balzac, on se fera une idée de ce que ce
moyen un peu _physique_ peut ajouter de pittoresque et de comique, mais
j'ai dû renoncer à m'en servir faute d'équivalent. (C. B.)]
[Note 12: En latin: _scarabée-tête-d'homme_.]
[Note 13: Calembour. _I nose_ pour _I know_.—_Je le sens_ pour _Je le
sais_. (C. B.)]
[Note 14: Harrison Ainsworth (1805-1882) était un célèbre auteur de romans
d'aventures, pleins d'invraisemblables péripéties. Monck Mason, Robert
Holland et Charles Green, cités par ailleurs, étaient, eux,
d'authentiques aéronautes, rendus célèbres par un voyage en ballon en
1836.]
[Note 15: M. Ainsworth n'a pas essayé de se rendre compte de ce phénomène,
dont l'explication est cependant bien simple. Une ligne abaissée
perpendiculairement sur la surface de la terre (ou de la mer) d'une
hauteur de 25 000 pieds formerait la perpendiculaire d'un triangle
rectangle, dont la base s'étendrait de l'angle droit à l'horizon, et
l'hypoténuse de l'horizon au ballon. Mais les 25 000 pieds de hauteur
sont peu de chose ou presque rien relativement à l'étendue de la
perspective. En d'autres termes, la base et l'hypoténuse du triangle
supposé seraient si longues, comparées avec la perpendiculaire, qu'elles
pourraient être regardées comme presque parallèles. De cette façon,
l'horizon de l'aéronaute devait lui apparaître de niveau avec la
nacelle. Mais, comme le point situé immédiatement au-dessous de lui
paraît et est en effet à grande distance, il lui semble naturellement à
une grande distance au-dessous de l'horizon. De là l'impression de
concavité, et cette impression durera jusqu'à ce que l'élévation se
trouve dans une telle proportion avec l'étendue de l'horizon que le
parallélisme apparent de la base et de l'hypoténuse disparaisse,—alors
la réelle convexité de la terre deviendra sensible. (E. A. P.)]
[Note 16: Bedlam est un asile de fous, l'équivalent de Charenton donc.]
[Note 17: Pneumatique, c'est-à-dire se rapportant aux gaz.]
[Note 18: Le pemmican est de la viande desséchée.]
[Note 19: Depuis la première publication de _Hans Pfaall_, j'apprends
que M. Green, le célèbre aéronaute du ballon _le Nassau_, et d'autres
expérimentateurs contestent à cet égard les assertions de M. de
Humboldt, et parlent au contraire d'une incommodité toujours
décroissante, ce qui s'accorde précisément avec la théorie présentée
ici. (E. A. P.)]
[Note 20: Un _mille_ (_mile_) = 1 609 m; donc, trois milles trois quarts
égale 6 033 m.]
[Note 21: Helvétius écrit qu'il a quelquefois observé dans des cieux
parfaitement clairs, où des étoiles même de sixième et de septième
grandeur brillaient visiblement, que—supposés la même hauteur de la
lune, la même élongation de la terre, le même télescope, excellent, bien
entendu,—la lune et ses taches ne nous apparaissaient pas toujours
aussi lumineuses. Ces circonstances données, il est évident que la cause
du phénomène n'est ni dans notre atmosphère, ni dans le télescope, ni
dans la lune, ni dans l'œil de l'observateur, mais qu'elle doit être
cherchée dans quelque chose (une atmosphère?) existant autour de la
lune.
Cassini a constamment observé que Saturne, Jupiter et les étoiles fixes,
au moment d'être occultés par la lune, changeaient leur forme circulaire
en une forme ovale; et dans d'autres occultations il n'a saisi aucun
changement de forme. On pourrait donc en inférer que, dans quelques cas,
mais pas toujours, la lune est enveloppée d'une matière dense où sont
réfractés les rayons des étoiles. (E. A. P.)]
[Note 22: Le _simoun_ est un vent sec et chaud du désert, accompagné de
tourbillons de sable.]
[Note 23: _L'étambot_ est la pièce de bois formant la limite arrière de la
coque du bateau.]
[Note 24: La Nouvelle-Hollande s'appelle aujourd'hui Australie.]
[Note 25: Le _kraken_ est une voile complémentaire.]
[Note 26: Une _bonnette_ est une voile complémentaire.]
[Note 27: Les _espars_ sont les pièces de bois de la mâture.]
[Note 28: Un apophtegme est un énoncé concis et mémorable, une sentence.]
[Note 29: Une commission désigne ici un ordre de mission ou un titre
délivré par le roi.]
[Note 30: Le _Manuscrit trouvé dans une bouteille_ fut publié pour la
première fois en 1831, et ce ne fut que bien des années plus tard que
j'eus connaissance des cartes de Mercator, dans lesquelles on voit
l'Océan se précipiter par quatre embouchures dans le gouffre polaire (au
nord) et s'absorber dans les entrailles de la terre; le pôle lui-même y
est figuré par un rocher noir, s'élevant à une prodigieuse hauteur. (E.
A. P.)]
[Note 31: Le _vortex_ est un tourbillon creux.]
[Note 32: Un des fleuves des Enfers.]
[Note 33: Archimède, _De occidentibus in fluido_ (E. A. P.)]
[Note 34: La _catalepsie_ est un état pathologique dans lequel les
membres du sujet inconscient restent inertes, rigides et gardent la
position qu'on leur donne.]
[Note 35: En rapport avec la fièvre _hectique_, une fièvre continue et
amaigrissante.]
[Note 36: Roman paru en 1840, dans lequel Brownson, un presbytérien
converti au catholicisme, développe une doctrine de la connaissance
intuitive de Dieu.]
[Note 37: Trinculo est le bouffon de La Tempête de Shakespeare; dans une
scène burlesque (III, 2) il s'imagine un moment vice-roi de l'île où il
fait naufrage, avant de suivre Stefano, le sommelier de l'ivrogne.]
[Note 38: _Azraël_ est le nom de l'ange de la mort dans l'Islam.]
[Note 39: _Ragged Mountains_: Montagnes déchirées; une branche des
_Montagnes bleues, Blue Ridge_, partie orientale des Alleghanys. (C.
B.)]
[Note 40: Friedrich, baron von Hardenberg, dit Novalis (1772-1801), est
un célèbre poëte romantique allemand.]
[Note 41: La _Géhenne_ est l'Enfer, dans le langage biblique.]
[Note 42: La _palingénésie_ est la croyance en la répétition cyclique
des événements et des vies. Fichte (1762-1814) et Schelling (1775-1854)
sont deux philosophes allemands dont les théories ont été reprises par
les Romantiques allemands.]
[Note 43: L'Homme de Téos, c'est Anacréon de Téos (VIe s. av. J.-C.).]
[Note 44: _Deux lustres_, c'est-à-dire deux fois cinq ans.]
[Note 45: Cléomènes est un sculpteur athénien, à qui on attribue la
Vénus dite _de Médicis_ (Florence).]
[Note 46: La houri est la femme divinement belle que le Coran promet,
dans la vie future, au fidèle musulman.]
[Note 47: Mercier, dans _L'An deux mil quatre cent quarante_, soutient
sérieusement les doctrines de la métempsycose, et J. d'Israeli dit
qu'_il n'y a pas de système aussi simple et qui répugne moins à
l'intelligence_. Le colonel Ethan Allen, le Green Mountain Boa, passe
aussi pour avoir été un sérieux métempsycosiste.—(E. A. P.) La citation
est en fait de Pascal et non de La Bruyère.]
[Note 48: J'ignore quel est l'auteur de ce texte bizarre et obscur;
cependant, je me suis permis de le rectifier légèrement, en l'adaptant
au sens moral du récit. Poe cite quelquefois de mémoire et
incorrectement. Le sens, après tout, me semble se rapprocher de
l'opinion attribuée au père Kircher,—que les animaux sont des Esprits
enfermés.—(C. B.)]
[Note 49: Cette étude de Charles Baudelaire est parue dans la _Revue de
Paris_, mars-avril 1852. _(Note du correcteur—ELG.)_]
[Note 50: Mélange de fonctions de chef d'État-major et d'intendant (C.
B.)]
[Note 51: Hallucination habituelle des yeux de l'enfance, qui
agrandissent et compliquent les objets. (C. B.)]
[Note 52: La vie d'Edgar Poe, ses aventures en Russie et sa
correspondance ont été longtemps annoncées par les journaux américains
et n'ont jamais paru.—(C. B.)]
[Note 53: Transformation familière d'Edgar. (C. B.)]
[Note 54: Boulevard de New-York. C'est justement là qu'est la boutique
d'un des libraires de Poe.—(C. B.)]
[Note 55: Victor Hugo connaissait-il ce mot?—(C. B.)]
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